Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles» écrivait aussi Valéry. Et notre mode de vie que l'on croyait universel semble rejeté par cer tains qui ne peuvent ou ne veulent pas y goûter. Pour être convaincants, peut-être devrions-nous nous interroger sur les valeurs de notre civilisation. phénomènenouveau depuis deux ou trois siècles. Quand Valéry écrit « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles », cest à leuropéenne quil pense. Il pense que la civilisation européenne occupe une situation privilégiée, qui ne va pas durer, et entretient un rapport inégal aux Nousautres, civilisations « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » Paul Valery. Labels: quote. Newer Post Older Post Home. Search This Blog. Welcome ! A Message from your host (1) Posts on Thomas Mann (15) William Golding (11) Mikhail Bulgakov (8) Gustave Flaubert (6) Peter Matthiessen (5) Anthony Burgess Un soir où la mer pénètre Dans les pays de montagne Un soir où on est plus jeune que sa jeunesse, Un soir où l’on a beaucoup souffert mais où plus rien Plus rien n’est vain, plus rien n’est pour la cendre.; Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic Nous savons maintenant » Ce maintenant désigne bien le moment où le texte a été écrit, soit l’année 1919. Quelque chose d’irréversible s’est produit alors et, désormais, les choses ne sont plus et ne seront plus jamais comme avant. Le fait qu’une civilisation soit « mortelle » n’est pas en soi une véritable information. Nous savons bien, nous-mêmes, lecteurs  Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. » — Paul Valéry » — Paul Valéry En suivant cette logique on peut dire que, comme chaque être humain sur Terre, chaque civilisation est différente l'une de l'autre, ce n'est pas qu'elles "ne se valent pas", c'est juste qu'elles "ne se ressemblent pas". . Sujets d'ordre bibliographique regroupés ici Livre sur la dynastie des Lagides Citer SalmanasarConnaissez-vous un livre qui traite de la dynastie des Lagides ? Citer ClioDELLA MONICA , Madeleine Les derniers pharaons Maisonneuve & Larose vous le conseille le plus précis en français à ma connaissance. -Qui et/ou que lire sur l'Egypte ancienne ?Citer Louis-AugusteDésireux d'étoffer mes biens maigres connaissances sur la civilisation de l'Egypte ancienne, je fais appel à vous pour me donner les "auteurs-référence", les historiens de la période, reconnus pour leur sérieux, leur connaissance profonde de cette civilisation, leur finesse d'analyse...etc. Alors, qui faut-il absolument lire sur l'Egypte ? Citer KittenJe ne saurais pas vous donner de références précises car je ne possède aucun ouvrage relatif à la Civilisation égyptienne en général. Comme d'habitude, mes livres concernent les souveraines, et si jamais vous êtes amené à vous y intéresser on ne sait jamais je vous recommande les études suivantes, très sérieuses et très complètes, écrites par les plus grands auteurs Nefertari, l'aimée de Mout de Christian Leblanc biographies très recherchées sur les épouses, filles et fils de Ramsès II La reine mystérieuse de Christiane Desroches-Noblecourt retrace la vie passionnante de la reine-pharaon. III de Agnès Cabrol contient non seulement la biographie de ce pharaon, mais aussi celles de son père, sa mère, ses frères, ses soeurs, sa Grande Epouse, ses concubines, ses fils, ses filles. et Akhenaton de Christian Leblanc toute l'histoire de ce couple plus que célèbre. A ne pas ce, si vous ne vous intéressez pas vraiment aux reines, laissez tomber. Mais il n'en demeure pas moins que ces ouvrages sont tout se qu'il y a de plus complet, et s'appuient sur des recherches historiques et archéologiques. Aucun récit romancé, au contraire, tout est constatations, études et hypothèses.[/u] Citer IzarraLes ouvrages de Christiane Desroches-Noblecourt sont en général bien faits et complets. Sinon, pour une vue plus générale, je vous conseille l'histoire de l'Egypte de Nicolas Grimal. Citer SalmanasarEn effet,cher Louis-Auguste,comme izarra,je vous conseillerais "Histoire de l'Égypte ancienne" de Nicolas Grimal,qui couvre tout les périodes allant de la préhistoire jusqu'à la conquête grecque,et qui est aussi très bien documenté et offre aussi une très bonne analyse. De plus,en plus de l'histoire proprement dit,ce livre donne des renseignements sur l'évolution de l'art égyptien sculptures,écritures,architectures,ainsi que les moeurs cultes mortuaires etc,,à travers les âges. Il y a aussi les livres de Béatrix Midant-Reynes,si vous vous intéresser à la préhistoire de l'Égypte. Quoi qu'il en soit, j’ai bien apprécié ces deux livres,c'est d'ailleurs pour cela que je les ait acheté . Il y a encore d'autres bon livres que j'ai lu sur l'Égypte ancienne,ainsi que de bonnes biographies sur certains pharaons et reines d'Egypte, mais ces lectures remontant à quelques années, je ne me souviens plus des auteurs,et même parfois des titres. Citer HamorYoyotte est un bon spécialiste de l'Egypte ancienne. Sinon il faut retourner aux sources Hérodote et Plutarque semblent s'imposer, après il y a tous les autres, ils sont innombrables et même s'il y a du romancé, il est important de connaître la vision qu'avaient les contemporains de cette grande Egypte. Citer Louis-AugusteNicolas Grimal semble faire l'unanimité. Je commencerai donc par lui. Jean Yoyotte, oui, maintenant que vous me donnez son nom, cela me dit quelque chose. Un ami m'a conseillé les ouvrages de Claire Lalouette. Qu'en pensez-vous ? Citer ClioNicolas Grimal est une excellente référence mais attention à ne pas être découragé, son Histoire de l'Egypte ancienne chez Fayard est un pavé... Personnellement je trouve Desroches-Noblecourt meilleure quand elle parle que quand elle écrit. Sacrée bonne femme quand bouquins de Claire Lalouette chez Champs Flammarion sont très bien vous commencez, pourquoi ne pas tenter une approche par les oeuvres avec Oeuvres choisies, l'art égyptien au Louvre de Florence Maruéjol chez Scala le commentaire d'une oeuvre est alors l'occasion d'étudier différents aspects de la civilisation complément un petit tour du côté d'Hérodote ou de Strabon n'est pas dénué de si vous avez l'occasion de passer par le Musée du Louvre n'oubliez pas la librairie très bien achalandée sur le sujet côté textes comme illustrations. Citer KeikozEn effet, comme on l'a dit Nicolas Grimal est à la fois très complet et savant, mais de taille à décourager le total néophyte... Ca reste une très bonne référence, peut-être plus lisible chez Fayard qu'en poche... Je crois que comme source intéressante il existe un recueil de papyri et textes égyptiens très plaisants à la lecture Hérodote étant une source tout de même périphérique..., traduits. Mais je n'en retrouve plus le titre... -Documentation sur peinture et sculpture égyptiennesCiter GrenouilleJ’aimerais trouver de la documentation sur l'évolution de la peinture et de la sculpture égyptienne, savez vous ou je pourrais en trouver? Ou alors si quelqu'un sait m'aider, merci. Citer The irishIl existe un livre traitant de ce sujet et que je possède moi même, il est très bien illustré et les commentaires sont tout à fait intéressants L'Egypte de Dietrich WILDUNG aux éditions CITADELLES. Je vous le conseille. -Pharaons des XVIII-XIXèmes dynastiesCiter DeckJe fais des recherches concernant les XVIIIe et XIXe dynasties. Pourriez- vous me donner des noms d'ouvrages ou des liens vers sites Internet pour pouvoir pousser mes recherches ?J’ai récemment lu un ouvrage sur Akhénaton "Akhénaton" de Gilbert Sinoué. En auriez vous d'autres à me proposer ? Ou bien y a t-il déjà des liens que je n'ai pas vus sur le forum ? Citer ZunkirPour des biographies de souverains et souveraines de la période C. Desroches-noblecourt, La reine mystérieuse Hatchepsout, J'ai Lu Poche, 2003id., Toutankhamon, Pygmalion, 2004id., Ramses II, LGF, Ramses II, Souverain des souverains, Découvertes Gallimard, Nefertari, Le Rocher, 1999 cet ouvrage concerne en fait les femmes et les enfants de Ramses II Thèbes 1250 av. Ramsès II et le Rêve du pouvoir absolu, Autrement, Ramses III, Histoire d'un règne, Pygmalion, 1997 XXè Dynastie, mais toujours intéressantUn ouvrage sur la période qui vous intéresse vient tout juste de sortir, mais je n'ai pas noté la référence ... Quoiqu'il en soit, vous avez toujours la possibilité de vous référer aux ouvrages généraux de et sur l'histoire de l'Egypte Ancienne. Citer DeckConnaissez vous un recueil relatant les principaux évènements de ces dynasties ? Citer ZunkirIl n'y a pas d'ouvrages traitant spécifiquement de l'histoire de cette période à part Le monde des Ramses pour la fin du Nouvel Empire. Il faut donc voir du côté des ouvrages généraux, comme Histoire de l'Egypte ancienne existe en format poche ; ou bien De l'Afrique à l'Orient, l'Egypte des pharaons et son rôle historique, 1800-330 avant notre ère, Ellipses, 2005. Sinon en plus fouillé il y a le très bon L'Egypte et la vallée du Nil, tome 2 De la fin de l'Ancien Empire à la fin du Nouvel Empire, Clio, L'Empire des Ramses, Flammarion, Champs, 1987. Il a près de 20 ans, mais c'est un livre de grande qualité. Citer Deshays Yves-MarieQuelques références - Akhenaten and Nefertiti en anglais de Cyril ALDRED - Thames and Hudson, London 1973. Très belles Néfertiti une reine de légende, une biographie magistrale de Philipp VANDENBERG, éditions Pierre Belfond, format de poche un registre plus poétique Néfertiti et le rêve d'Akhnaton, les mémoires d'un scribe, d'Andrée CHEDID Roman/Flammarion, 1974. Citer CaidLa famille du pharaon Ahmose I egalement connu comme Amosis I.Il crea la 18e dynastie aux environ de 1550 BC-1525 BC, apres avoir vaincu et chasse les I epousa Ahmose-Nefertari, qui etait egalement sa aura plusieurs enfants- Merytamun – l'ainee des enfants d'Ahmose-Nefertari, mourra jeune- Tair – fille de Satamun – 2e fille d'Ahmose-Nefertari, mourra jeune Ahmose-Sipair – l'aine des garcon avec Ahmose-Nefertari mourra enfant - Ahmose-Meritamon – 3e fille avec Ahmose-Nefertari deviendra reine Amenhotep I – 3e fils avec Ahmose-Nefertari , deviendra pharaon en succedant a son pereSatkames – 4e fille avec Ahmose-Nefertari mourra a l'age de 30ans Henttameh – fille de ThenthapiQuelques momies, consultables ici ... Epouse et soeur d'Ahmose I, NefertariCiter Son association à certaines réalisations de son époux est très étroite, elle fut la première reine à assumer la fonction sacerdotale de Divine Adoratrice d'Amon ; en tant qu' épouse du dieu », elle réorganisa le culte, y gagnant en prestige au point de devenir une sainte patronne de la nécropole thébaine, avec une barque qui était sortie lors des processions liées aux grandes Leur fille Merytamun -Ouvrage de référence sur le Moyen Sargon d'AkkadConnaissez-vous un ouvrage qui présente en détail le moyen empire faits, pharaons, complexes funéraires, statuaire ? Citer DeckSur les Pharaons, vous pouvez toujours vous reporter au Dictionnaire des Pharaons de Pascal Vernus et Jean Yoyotte, dont vous avez la référence dans la Bibliothèque ! Citer EthelbertLe problème de cette période est qu'il y a peu de sources archéologiques sauf pour les complexes funéraires construits en dur, et donc peu d'ouvrages qui y sont relatifs. À défaut d'un ouvrage consacré à la période, il faut aller farfouiller dans différents ouvrages, généralistes ou plus pointus - Egypte - Le Temps des pyramides, coll. Univers des Formes - Kemp Egypt, a social history - Kemp Egypt - Anatomy of a civilization - Grimal N., L'Egypte ancienne - Vandier, Manuel d'archéologie égyptienne, tome 2 Et j'en oublie plein, mais tu devrais trouver une liste beaucoup plus complète dans la partie "Bibliothèque" de ce forum. Si tu parles allemand, tu peux essayer de chercher des ouvrages de D. Wildung, qui est d'après ce que m'en disaient mes profs de l'Ecole du Louvre le spécialiste mondial de cette période. Je ne sais pas si certains de ses ouvrages ont été traduits en français, en revanche. Citer SophranesDans l'excellente collection Nouvelle Clio du PUF il y a un De la fin de l'AE à la fin du NE, de Vandersleyen. Mais je ne sais pas si ça correspond à ce que tu recherches. C'est dense mais passionnant car problématisé et généralement, il y a peu de choses sur l'archi dans cette collection. C'est pas trop histoire de l'art. Citer Sargon d'AkkadMerci, je vais déjà me débrouiller avec tout ça. L'Ancien et le Moyen Empire sont les périodes que je trouve les plus passionnantes dans l'histoire de Égypte car leur période est assez mal connue. Cela ne fait pas partie du sujet mais est-il vrai que la chambre funéraire de la pyramide d'Amenemhat Ier n'a jamais été fouillée à cause de la présence d'eau dans la tombe ? Citer PascalDe Wildung "l'Age d'Or de l'Egypte" est la seule synthèse grand public à ma connaissance qui porte exclusivement sur le Moyen Empire avec les deux premières Périodes Intermédiaires. Bien qu'un peu ancien, le livre est illustré de nombreuses photographies N&B; et peut se trouver assez facilement en bibliothèque. Réponse à Ethelbert l'ouvrage de Wildung que je mentionnais est entièrement traduit. Il est édité chez l'Office du Livre. _________________Tous les désespoirs sont permis Les invités du Point Jean-Paul Brighelli Alors que le thème de l'immigration s'impose dans les programmes, Brighelli a lu "Les Derniers Jours", qui relate la chute de l'Empire romain d'Occident. L'empereur Caracalla son édit en 212 accorde la citoyenneté romaine à tout homme libre de l'empire. Une mesure délétère, selon Michel De Jaeghere. © Rama, Parmi les gros pavés à apporter en vacances, je ne saurais trop vous recommander Les Derniers Jours-La Fin de l'Empire romain d'Occident, paru à la fin 2014 aux Belles Lettres. En 600 pages érudites et fort bien écrites est-ce parce que l'auteur, Michel De Jaeghere, est d'abord journaliste avant d'être historien qu'il sait raconter ?, on nous dit tout sur l'un des plus grands bouleversements civilisationnels de l'histoire de l'humanité comment en 200 ans, entre les IVe et Ve siècles, un empire sûr de lui et dominateur, comme aurait dit de Gaulle, a cédé sous les coups d'une nuée de barbares, qui auraient laissé aux anciens Romains leurs yeux pour pleurer s'ils ne les leur avaient préalablement arrachés. Invasions ou migrations ? Comme nous vivons nous-mêmes dans un monde en proie à toutes les menaces et que, comme le disait si bien Valéry, "nous autres civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles", Mme Vallaud-Belkacem a pensé qu'il fallait vraiment insister sur la question de l'immigration "chance pour la France" nos bambins, si l'on en croit les programmes miraculeusement issus en avril dernier de ce que la France a de pire en matière d'historiens, étudieront la question en CM1 les vagues migratoires du Ve au Xe siècle, en sixième un tiers de l'année est censé être consacré à "la longue histoire de l'humanité et des migrations", thème repris plus tard dans "romanisation et débuts du christianisme" et en cinquième "l'islam débuts, expansion, sociétés et cultures" et "les empires byzantin et carolingien entre Orient et Occident". Il fallait au moins ça. Il faut voir ce qui est à l'œuvre dans cette présentation quelque peu biaisée. Michel De Jaeghere précise que "l'appellation même de grandes invasions, par quoi notre historiographie désigne les invasions barbares", est distincte de l'appellation allemande Völkerwanderung, qui signifie "migration de peuples". Forcément les Allemands ne vont pas s'appeler eux-mêmes barbares - puisque les barbares, en l'occurrence, c'étaient eux, les Germains. Tout comme les assassins qui sévissent de l'autre côté de la Méditerranée et ici aussi de temps en temps pensent être de vrais croyants. Dans le choix des termes, on devine l'orientation que la nouvelle historiographie officielle made in Rue de Grenelle entend donner aux programmes que le ministre a commandés. Le suicide d'une civilisation Le livre qui est un vrai livre d'histoire, l'auteur a eu tellement peur de passer pour un "journaliste" terme éminemment méprisant dans la bouche de nos modernes profs d'histoire qu'il étaie chacune de ses affirmations, chacun des faits énoncés, de mille et une références antiques et modernes - la bibliographie est particulièrement riche. Mais sans que cela alourdisse la lecture - miracle d'une narration parfaitement maîtrisée. Qu'apprenons-nous, béotiens que nous sommes ? Que, comme le disait René Grousset en 1946 dans son Bilan de l'histoire, "aucune civilisation n'est détruite du dehors sans s'être tout d'abord ruinée elle-même, aucun empire n'est conquis de l'extérieur qu'il ne se soit préalablement suicidé". Il ne s'agit plus, cette fois, d'un "suicide français" c'est une civilisation entière qui est poussée vers la sortie. Les barbares rappelons encore une fois que ce mot grec signifiait, à l'origine, "ceux qui ne parlent pas grec" ont été invités dans l'empire. Plus d'un million d'immigrés des Goths, des Huns, des Alains, des Vandales sont entrés pacifiquement en deçà du limes, cette ligne de fortifications naturelles Rhin et Danube ou artificielles qui jalonnait la frontière nord de l'empire. Ils sont venus faire à Rome toutes sortes de métiers, à commencer par celui des armes après l'édit de Caracalla 212 qui donnait la citoyenneté romaine à tous les habitants de l'empire, les candidats à l'enrôlement se sont raréfiés - puisqu'on n'avait plus besoin d'avoir recours à un très long service sous les aigles romaines pour acquérir une citoyenneté que l'on vous avait décernée d'emblée. D'où la nécessité de faire appel à des mercenaires les Huns, ces Asiates, qui ont poussé devant eux les multiples peuplades effarées de leur férocité, ont été à maintes reprises des auxiliaires précieux des armées romaines, avant de leur tailler des croupières pour leur compte. L'empire était trop beau, il avait, comme dit Giraudoux, "des dieux et des légumes trop dorés" pour ne pas faire envie à des tribus qui vivaient de rapines dans des steppes et des fondrières. Évidemment, ces étrangers infiltrés, bien qu'ils se soient parfois romanisés à l'extrême, ont accueilli favorablement leurs anciens congénères lorsqu'à partir de la fin du IVe siècle les frontières ont commencé à craquer de toutes parts. Si cela vous évoque quelque chose et si vous pensez soudain que l'étude de l'histoire est pleine d'enseignements politiques pour le temps présent, ce n'est pas ma faute. Ni celle de l'auteur. Des rapprochements qui se font tout seuls Michel De Jaeghere n'a pas besoin d'inciter aux rapprochements ils se font tout seuls. Les Romains ne font plus d'enfants, contrairement aux barbares. De grands latifundiaires ont accaparé l'essentiel des richesses, et envoyé dans les villes des foules désœuvrées et affamées. Le manque de bras explique le recours à l'immigration, et à la servitude volontaire de barbares qui travaillent les champs de leurs nouveaux patrons avant de s'en rendre maîtres. L'école romaine n'est plus accessible qu'à des élites, le reste de la plèbe parle une langue de jour en jour plus corrompue. Les intérêts individuels l'emportent sur l'intérêt collectif. Si les appareils photo existaient à l'époque, les Romains de la décadence ne feraient plus que des selfies. Et surtout, l'empire a atteint une taille critique qui le rend indéfendable. L'Empire romain d'Orient a plus de cohésion - et quand les Arabes, au VIIe siècle, auront conquis l'Égypte, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, il résistera longtemps, ramené à ses frontières naturelles, aux incursions de l'islam triomphant -, il faudra les Turcs pour qu'il s'effondre tout à fait, 800 ans plus tard. Tout rapport avec une Europe qui s'est gonflée comme la grenouille de la fable, acceptant dans l'enthousiasme des nouveaux venus qui n'avaient ni les finances ni la culture adéquates, serait bien sûr exagéré. Un miroir terrifiant Les historiens de profession reprocheront sans doute à Michel De Jaeghere d'être journaliste. Et à moi de célébrer - vraiment, il le mérite - un ouvrage écrit par quelqu'un qui travaille au Figaro et à Valeurs actuelles. Peu me chaut. C'est un remarquable ouvrage, qui se lit comme un roman - le roman de la fin des fins, qui en ce sens nous tend un miroir terrifiant. Je l'ai lu alors que je mettais la dernière main à un livre à sortir à la rentrée, intitulé Voltaire ou le djihad, et consacré à la mort de la culture européenne. J'y ai trouvé de quoi alimenter mes soupçons. Comme disait Platon dans La République "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus au-dessus d'eux l'autorité de rien ni de personne, alors c'est là, en toute beauté et en toute jeunesse, le début de la tyrannie." Et les grandes invasions peuvent dès lors commencer, l'empire ne contre-attaquera plus, il leur a ouvert la porte. Michel De Jaeghere, Les Derniers jours- La fin de l'Empire romain d'Occident, Les Belles Lettres, 2014. Je m'abonne Tous les contenus du Point en illimité Vous lisez actuellement Brighelli - De quoi meurent les civilisations ? Rire - Les grands textes des Grecs et des Romains Amusons-nous avec les textes, présentés dans ce Point Références par les meilleurs spécialistes de la littérature grecque et latine. Grâce à eux, le contexte historique et biographique des “private jokes” antiques devient clair, les subtilités de la langue et de la métrique, aisées à comprendre. 17 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. FIGAROVOX/ANALYSE - Califat, élection d'Erdogan en Turquie, conflit israélo-palestinien, les crises se multiplient au Moyen-Orient. La prophétie de Samuel Huntington serait-elle en train de se réaliser ? Le décryptage de Frédéric Saint Clair, ancien conseiller de Dominique de Saint Clair est mathématicien et économiste de formation. Il a été chargé de Mission auprès du Premier ministre Dominique de Villepin pour la communication politique 2005-2007. Il est aujourd'hui Consultant Free Victoires fulgurantes de l'Etat islamique d'Irak et du Levant EIIL, massacre des chrétiens d'Orient, élection triomphale d'Erdogan en Turquie, escalade meurtrière entre israéliens et palestiniens, sommes-nous finalement en train d'assister au fameux choc des civilisations que prédisait le très controversé Samuel Huntington dès 1996?Frédéric SAINT-CLAIR Un choc est par principe instantané. Mais que se passe-t-il avant? Et que se passe-t-il après? Est-ce que tous les évènements internationaux sont sensés participer de ce même choc? Une lecture de l'actualité internationale au travers du modèle développé par Huntington semble par trop statique. Il y a une dynamique des conflits qui lui échappe. En revanche, Samuel Huntington a mis en lumière un certain nombre de points cruciaux pour comprendre la période postérieure à la guerre froide, notamment l'émergence du culturel - et particulièrement du fait religieux - au sein des conflits, ainsi que la perte de vitesse du modèle occidental et de la notion de démocratie libérale. La vocation universaliste des droits de l'homme, le doux commerce» qui, selon Montesquieu, était vecteur de paix, ne portent pas en eux une évidence et une force suffisantes pour être universellement acceptés. Paul Valéry, en introduction de son célèbre texte, La crise de l'esprit, écrivait Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles.» Aujourd'hui, des individus dépourvus de toute humanité instrumentalisent la religion afin de mettre un terme aux valeurs prônées par la civilisation occidentale, y compris les valeurs chrétiennes, et imposer leur barbarie. Des civilisations peuvent disparaître ainsi, dans l'horreur, la nôtre également, et l'histoire en est témoin. Nous n'en sommes pas là ; en revanche, la question de la prééminence de ces valeurs est nettement engagée. Des civilisations peuvent disparaître ainsi, dans l'horreur, la nôtre également, et l'histoire en est témoin. Nous n'en sommes pas là. Dans une tribune publiée par le Monde, Dominique de Villepin explique, Ce n'est en rien un choc immémorial entre les civilisations, entre l'Islam et la chrétienté, ce n'est pas la dixième croisade … Non il s'agit d'un événement historique majeur et complexe, lié aux indépendances nationales, à la mondialisation et au Printemps arabe». Tous ces évènements ne sont-ils pas, malgré tout, liés par la montée de l'Islam radicale?Le choc n'est en effet pas immémorial, et il ne s'agit en rien d'une opposition entre l'islam et le christianisme. Il ne s'agit pas non plus d'une croisade, ou alors à l'envers, car en Irak, ce sont des musulmans qui tyrannisent les chrétiens sous prétexte d'imposer leur religion. Si Dominique de Villepin a raison de souligner la complexité de l'évènement, vous avez raison de souligner la dimension islamiste radicale qui est à sa base. Mais l'islamisme radical en tant qu'hypertrophie politico-religieuse n'explique pas tout. Pour comprendre ces évènements nous devons aller plus loin et interroger ce qui est à son fondement, ce sur quoi les intégristes s'appuient, c'est-à-dire la composante politique de l'islam. Malek Chebel écrit L'islam restera viscéralement attaché à une vision globale de l'existence, de sorte que la vie organique n'est jamais séparée de la vie spirituelle, ni la vie individuelle de la vie collective […] Enfin, l'islam a réponse à tout, du berceau à la tombe.» La dimension politique de l'existence collective est donc incluse intégralement dans, ou même préemptée par, la dimension religieuse qui a vocation à être totalisante. Au-delà de l'islamisme, qui est une dérive extrémiste qui doit être combattue, l'islam politique questionne déjà le modèle de la démocratie libérale occidentale. Nous le constatons sur le territoire français, où les revendications religieuses face au droit républicain se multiplient. Comment, dès lors, cette dimension pourrait-elle être absente des révolutions nationales telles que les printemps arabes» où de nouvelles structures politiques sont en train de naître, bien souvent dans la douleur? Avec beaucoup de patience et de tolérance, nous devons poursuivre et enrichir le dialogue entre démocratie libérale et revendiquée par EIIL fait passer la communauté des fidèles, avant l'attachement à la nation. Existe-t-il un risque de voir ces différentes crises se rejoindre? En quoi diffèrent-elles vraiment les unes des autres?Nous sommes là au cœur de la question théologico-politique liée à l'islam. L'Oumma pourrait, ou devrait, être considérée comme une communauté spirituelle, et elle ne saurait être perçue autrement dans la tradition mystique, mais, la tentation de lier pouvoir spirituel et pouvoir temporel - politique - affaiblit la notion de communauté religieuse et la rend susceptible d'être substituée à la nation démocratique. Le concept d' ecclésia» - de communauté ou d'église - a été soumis à la même tension, mais, par un cheminement long et complexe, cette tension a été apaisée en Occident. Elle demeure en revanche intacte dans les pays arabes et dans les différents types de conflits qui ont été évoqués, avec des particularités propres, et des intensités qu'au triomphe de Hungtington, assiste-t-on à la défaite de Francis Fukuyama qui pronostiquait la fin de l'Histoire? Loin d'avoir conduit à une homogénéisation croissante de toutes les sociétés humaines» la globalisation n'a-t-elle pas, au contraire, exacerbée les identités?Le modèle de Fukuyama a cristallisé en quelque sorte toutes les illusions nées de la Révolution Française et de la supériorité» occidentale du XIXème siècle. Il y a en effet une crise de l'identité. Celle-ci n'est pas nouvelle même si elle prend de nouvelles formes, d'où la nécessité d'éviter les modèles englobants et statiques. La globalisation a accéléré la chute du modèle occidental matérialiste. Malheureusement, les valeurs humanistes présentes à la base de ce modèle, telles que les droits de l'homme, la liberté, l'égalité, la fraternité, ont subi le même sort. La haine de l'Occident, qui grandit, amalgame toutes les composantes d'un modèle occidental multiforme fragilisé par notre incapacité à le remettre en question et à le renouveler. Il semble nécessaire de revenir aux fondamentaux de notre civilisation, et de les cultiver. Gandhi écrivait L'amour est la plus grande force au monde et, en même temps, la plus humble qu'on puisse imaginer.» Pour apaiser les tensions identitaires, au moins dans notre pays, c'est cela qu'il faut mettre en pratique. Notre tradition républicaine a beaucoup insisté sur la liberté et l'égalité et a oublié bien souvent la fraternité, qui, selon Pierre Leroux, était la condition de l'unité. Par exemple, les étrangers vivant sur le sol français, qu'ils soient juifs, musulmans, athées, ou autre, doivent être inclus dans cette fraternité républicaine, car c'est par là que notre attachement à nos valeurs s'exprime le mieux. Avec beaucoup de patience et de tolérance, nous devons poursuivre et enrichir le dialogue entre démocratie libérale et islam. Si l'histoire a montré que la France avait eu raison de s'opposer à l'intervention américaine en Irak en 2003, face au nouveau désordre mondial créé par celle-ci ainsi que face aux effets collatéraux des printemps arabes, faut-il désormais intervenir, notamment pour protéger les chrétiens d'Orient?Oui, il faut intervenir, car les conditions sont radicalement différentes. En 2003, Bush partait en guerre contre Sadam Hussein persuadé de trouver des têtes nucléaires enfouies dans le sol irakien, et de participer ainsi à la lutte contre le terrorisme. Aujourd'hui, nous sommes face à une oppression réelle, à des populations entières jetées le long des routes, dans des conditions terribles. Nous devons cependant rester vigilants face à la tentation guerrière. La reconstruction de la paix est l'unique objectif.Il faudra une génération au Moyen-Orient pour entrer dans sa propre modernité apaisée, mais d'ici là il est guetté par la tentation nihiliste, par le suicide civilisationnel. Nous sommes à la veille du moment décisif où la région basculera de l'un ou de l'autre côté.» Quel rôle les pays occidentaux pour éviter le basculement du mauvais côté?Nous pouvons parler de nihilisme» car c'est bien d'une négation des valeurs morales de l'Occident dont il s'agit. En revanche, la perspective d'une entrée dans une modernité apaisée à horizon d'une génération reste difficilement envisageable. C'est une société close qui se dessine dans cette région du monde, et le modèle occidental n'a que peu d'influence sur elle. Le soft power», pour employer un terme repris par Fukuyama, est devenu quasiment inopérant. L'aide aux populations défavorisées, l'aide humanitaire que la France va superviser en Irak - et dont nous devons être satisfaits -, participe du rôle que vous évoquez et qui peut être déterminant, notamment sur le chemin parfois long qui mène à la paix. Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques. Nous savions bien que toute la terre apparente est faite de cendres, que la cendre signifie quelque chose. Nous apercevions à travers l’épaisseur de l’histoire les fantômes d’immenses navires qui furent chargés de richesse et d’esprit. Nous ne pouvons pas les compter. Mais ces naufrages, après tout, n’étaient pas notre affaire. Elam, Ninive, Babylone étaient de beaux noms vagues, et la ruine totale de ces monde avait aussi peu de signification pour nous que leur existence même. Mais France, Angleterre, Russie… ce seraient aussi de beaux noms. Lusitania aussi est un beau nom. Et nous voyons maintenant que l’abîme de l’histoire est assez grand pour tout le monde. Nous sentons qu’une civilisation a la même fragilité qu’une vie. Les circonstances qui enverraient les oeuvres de Keats et celles de Baudelaire rejoindre les oeuvres de Ménandre ne sont plus du tout inconcevables elles sont dans les journaux. » Paul Valéry, La Crise de l’esprit Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. L’ayant lue une fois par hasard ou, peut-être, l’ayant entendu citer par un de mes professeurs, j’ai conservé cette phrase dans un coin obscur de ma mémoire ; lorsque je commençai à m’interroger sur l’inquiétante période historique que nous vivons aujourd’hui, elle a resurgi aussitôt. C’est par elle, je l’ai déjà dit, que je suis remonté aux trois textes dont il s’agit ici. Cette formule exprime en effet parfaitement un sentiment largement répandu alors, mais qui demeurait plus ou moins latent. En d’autres termes, la formule de Valéry énonçait tout haut ce que de très nombreuses personnes sentaient confusément ; elle objective en toutes lettres, sous les yeux mêmes de ceux qui l’éprouvent un sentiment aussi profond que mal élucidé. Un bel exemple de la force ambivalente du langage! Cette force est-elle un signe de pertinence à tous points de vue ? Sûrement pas. Nous verrons qu’à l’examen, cette belle formule de Valéry pose de très gros problèmes d’interprétation. On doit admettre qu’une formule bien tournée et cela vaut tout particulièrement dans le domaine de la publicité puisse fort bien parler» à un grand nombre de personnes sans être pour autant une source de compréhension véritable ; son efficacité repose sur une sorte d’illusion de sens. On croit qu’elle dit tout alors même, en fin de compte, elle nous bluffe » simplement. Il existe donc des jeux de langage dont la propriété n’est pas de formuler une idée, mais de rendre manifeste un sentiment sans pour autant l’expliquer. Oui, c’est c’est exactement cela que je ressens! » Ce qui joue dans ce cas c’est la connotation, laquelle dépend non pas de l’auteur ou des caractéristiques internes du discours, que de la réception qui en est faite par celui qu’elle atteint. Pour ne citer qu’un exemple, car les connotations d’un énoncé, si banal soit-il, sont innombrables, on pourrait dire que cette phrase peut éveiller chez la personne qui la reçoit l’angoisse d’une découverte douloureuse et déjà lointaine Ses parents vont vieillir et disparaître, leur soutien n’est pas éternel… Examinons les choses de plus près. Du point de vue rhétorique, cette phrase est une personnification, voire un embryon de prosopopée une chose inanimée ou une abstraction est traitée comme un être vivant, doué de parole dans le cas qui nous occupe. Nous autres, civilisations, … » En dépit de ce que nos venons de souligner, le pluriel présente ici une certaine valeur d’information ce n’est pas LA civilisation qui s’exprime, mais l’ensemble de toutes les civilisations, passées, présentes et à venir. Nous savons maintenant … » Ce maintenant désigne bien le moment où le texte a été écrit, soit l’année 1919. Quelque chose d’irréversible s’est produit alors et, désormais, les choses ne sont plus et ne seront plus jamais comme avant. Le fait qu’une civilisation soit mortelle » n’est pas en soi une véritable information. Nous savons bien, nous-mêmes, lecteurs de Valéry, que les civilisations sont mortelles puisque nous avons sous les yeux les ruines de la Rome antique et les vestiges de très nombreuses civilisations disparues. Certaines nous sont relativement connues, d’autres se présentent comme des énigmes dont la clé est définitivement perdue. Mais ce nous » englobant inclut notre propre civilisation, le milieu matériel et symbolique dans lequel nous évoluons et qui nous constitue intimement ; plus encore, il nous inclut nous-mêmes. Certes, ce sont les civilisations qui parlent », mais une civilisation n’est rien d’autre que la pensée commune d’une multitude d’individus en chair et en os. En gros, la guerre de 14 – 18 ne fut pas qu’une tragédie commune ; elle constitue un traumatisme intime nous sommes devenus orphelins de notre propre civilisation. Mais le mot civilisation, ici, est donc livré sans que rien ne le définisse. Nous avons le mot, rien que le mot qui nous prend un peu au dépourvu. Pour le concept, il faudra improviser avec les moyens du bord… Mais est-ce vraiment indispensable ? Un mot, nous pouvons fort bien l’inclure dans notre discours, ou même en faire le pivot de ce discours sans en développer explicitement le concept. Il ne fonctionne alors que comme un emballage vide, une étiquette qui ne renvoie en fin de compte qu’à elle-même. Mais il nous faut maintenant conclure, en esquissant les étapes prochaines de notre exploration. 1. Que faire avec cette notion de mort d’une civilisation, cette interprétation brutale, donnée d’entrée de jeu, cette phrase qui touche à l’évidence un point sensible, qui sonne » vrai, mais dont nous ne distinguons pas toutes les implications ? Si une guerre survenue il y a un siècle marque la fin d’une civilisation, qu’en est-il de nous, si longtemps après ? Quelle est cette civilisation perdue ? Et lorsque meurt une civilisation, est-elle aussitôt remplacée par une autre ? Ou alors ce terme de civilisation n’est-il qu’un leurre, de bout en bout, une identité fictive qu’une société s’attribue, un produit de l’imaginaire collectif ? On peut certes se demander si cette interrogation est pertinente. Accordons-nous simplement l’hypothèse suivante le caractère chaotique du présent siècle, la montée des périls, l’accélération de processus extrêmement puissants et hors de tout contrôle ne posent-ils pas la question des catégorie qui président au développement de l’humanité, du sens de notre présence ici-bas ? 2. D’entrée de jeu, nous avons buté sur la question du langage. Avec le mot civilisation » nous avons effleuré cette idée que l’usage des mots est toujours problématique et, pour reprendre des catégories ici plus lacaniennes que saussuriennes, que le rapport entre signifiant et signifié n’est pas élucidé. Comment se fait-il que des signifiants quasiment inconsistants puissent néanmoins agir puissamment ? Comment se fait-il que nous puissions user si efficacement de mots quasiment dépourvus de concepts ? Pour ma part, disons-le carrément, je n’ai jamais réussi à comprendre le fonctionnement du langage, en dépit de toutes ses évidences ! Par quel mystère un simple assemblage de signifiants peut-il fonder la transmission d’une pensée d’un sujet à un autre ? Comment se fait-il qu’un discours puisse avoir du sens ? C’est cette interrogation qui me fait douter de toute prétention philosophique que ne légitimerait pas une sévère critique du langage. Découvrez les 73 citations sur Civilisation, les meilleures citations civilisation, des phrases célèbres ainsi que des citations de célébrités sur Civilisation. CIVILISATION Vous recherchez une citation sur le thème de Civilisation ? A la mesure que les peuples montent en civilisation, les gouvernements descendent en police. , cette citation de Jules BARBEY D’AUREVILLY fait partie de notre sélection ainsi que L'admission des femmes à l'égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation, et elle doublerait les forces intellectuelles du genre humain. de Stendhal, l'une des plus belles citations sur Civilisation. 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