LaFortune des Rougon d'Émile Zola (Analyse approfondie): Approfondissez votre lecture de cette Ɠuvre avec notre profil littĂ©raire (rĂ©sumĂ©, fiche de lecture et axes de lecture) : Marin, Marie, Profil-litteraire.fr: Amazon.fr: Livres Fichede lecture du chapitre 1 du roman La fortune des rougon, Zola. Le chapitre ne paraĂźt pas rĂ©pondre aux hypothĂšses que suggĂšre le titre complet du roman : histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire. ToutesecouĂ©e par le souvenir des souffrances 10 de sa vie, que ce lieu venait de rĂ©veiller en elle, elle pleura son cher SilvĂšre. Elle seule Ă©tait coupable ; si elle n'avait pas jadis trouĂ© la muraille, SilvĂšre ne serait point dans ce coin perdu, aux pieds d'une fille, Ă  se griser d'un bonheur qui irrite la mort et la rend jalouse Rsum: La fortune des Rougon, en 1871 par. Emile Zola A Plassans au cimetire Saint Mittre, Miette et Silvre Mouret parlent de leur amour. Ils entendent la bande insurrectionnelle et partent avec celle-ci. La famille Rougon prpare le Coup dEtat dans le " salon jaune " de leur maison (un endroit important tout au long du roman). Pierre et Flicit souhaitent monter Lhistoire commence en 1867, peu avant la deuxiĂšme exposition universelle, et dĂ©peint deux catĂ©gories sociales symboliques, celle des courtisanes et celle des noceurs. À PROPOS DE L'AUTEURÉmile Zola est un Ă©crivain et journaliste français, nĂ© le 2 avril 1840 Ă  Paris et mort le 29 septembre 1902 dans la mĂȘme ville. 7La Fortune des Rougon a Ă©tĂ© Ă©crite au printemps et Ă  l’étĂ© 1869, et publiĂ©e dans Le SiĂšcle Ă  partir du 28 juin 1870: c’est de cette pĂ©riode que la prĂ©face date la genĂšse du texte. Mais la diffusion du roman est dĂšs l’origine liĂ©e Ă  la Commune. La publication du feuilleton s’arrĂȘte le 10 aoĂ»t 1870. Paris est assiĂ©gĂ© . 403 ERROR The Amazon CloudFront distribution is configured to block access from your country. 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Dans la ville haute, rue des OrfĂšvres, au bout de laquelle se trouve comme enclavĂ©e la façade nord du transept de la cathĂ©drale, elle s’engouffrait, poussĂ©e par le vent, et allait battre la porte Sainte-AgnĂšs, l’antique porte romane, presque dĂ©jĂ  gothique, trĂšs ornĂ©e de sculptures sous la nuditĂ© du pignon. Le lendemain, Ă  l’aube, il y en eut lĂ  prĂšs de trois rue dormait encore, emparessĂ©e par la fĂȘte de la veille. Six heures sonnĂšrent. Dans les tĂ©nĂšbres, que bleuissait la chute lente et entĂȘtĂ©e des flocons, seule une forme indĂ©cise vivait, une fillette de neuf ans, qui, rĂ©fugiĂ©e sous les voussures de la porte, y avait passĂ© la nuit Ă  grelotter, en s’abritant de son mieux. Elle Ă©tait vĂȘtue de loques, la tĂȘte enveloppĂ©e d’un lambeau de foulard, les pieds nus dans de gros souliers d’homme. Sans doute elle n’avait Ă©chouĂ© lĂ  qu’aprĂšs avoir longtemps battu la ville, car elle y Ă©tait tombĂ©e de lassitude. Pour elle, c’était le bout de la terre, plus personne ni plus rien, l’abandon dernier, la faim qui ronge, le froid qui tue ; et, dans sa faiblesse, Ă©touffĂ©e par le poids lourd de son coeur, elle cessait de lutter, il ne lui restait que le recul physique, l’instinct de changer de place, de s’enfoncer dans ces vieilles pierres, lorsqu’une rafale faisait tourbillonner la heures, les heures coulaient. Longtemps, entre le double vantail des deux baies jumelles, elle s’était adossĂ©e au trumeau, dont le pilier porte une statue de sainte AgnĂšs, la martyre de treize ans, une petite fille comme elle, avec la palme et un agneau Ă  ses pieds. Et, dans le tympan, au-dessus du linteau, toute la lĂ©gende de la vierge enfant, fiancĂ©e Ă  JĂ©sus, se dĂ©roule, en haut relief, d’une foi naĂŻve ses cheveux qui s’allongĂšrent et la vĂȘtirent, lorsque le gouverneur, dont elle refusait le fils, l’envoya nue aux mauvais lieux ; les flammes du bĂ»cher qui, s’écartant de ses membres, brĂ»lĂšrent les bourreaux, dĂšs qu’ils eurent allumĂ© le bois ; les miracles de ses ossements, Constance, fille de l’empereur, guĂ©rie de la lĂšpre, et les miracles d’une de ses figures peintes, le prĂȘtre Paulin, tourmentĂ© du besoin de prendre femme, prĂ©sentant, sur le conseil du pape, l’anneau ornĂ© d’une Ă©meraude Ă  l’image, qui tendit le doigt, puis le rentra, gardant l’anneau qu’on y voit encore, ce qui dĂ©livra Paulin. Au sommet du tympan, dans une gloire, AgnĂšs est enfin reçue au ciel, oĂč son fiancĂ© JĂ©sus l’épouse, toute petite et si jeune, en lui donnant le baiser des Ă©ternelles lorsque le vent enfilait la rue, la neige fouettait de face, des paquets blancs menaçaient de barrer le seuil ; et l’enfant, alors, se garait sur les cĂŽtĂ©s, contre les vierges posĂ©es au-dessus du stylobate de l’ébrasement. Ce sont les compagnes d’AgnĂšs, les saintes qui lui servent d’escorte trois Ă  sa droite, DorothĂ©e, nourrie en prison de pain miraculeux, Barbe, qui vĂ©cut dans une tour, GeneviĂšve, dont la virginitĂ© sauva Paris ; et trois Ă  sa gauche, Agathe, les mamelles tordues et arrachĂ©es, Christine, torturĂ©e par son pĂšre, et qui lui jeta de sa chair au visage, CĂ©cile, qui fut aimĂ©e d’un ange. Au-dessus d’elles, des vierges encore, trois rangs serrĂ©s de vierges montent avec les arcs des claveaux, garnissent les trois voussures d’une floraison de chairs triomphantes et chastes, en bas martyrisĂ©es, broyĂ©es dans les tourments, en haut accueillies par un vol de chĂ©rubins, ravies d’extase au milieu de la cour rien ne la protĂ©geait plus, depuis longtemps, lorsque huit heures sonnĂšrent et que le jour grandit. La neige, si elle ne l’eĂ»t foulĂ©e, lui serait allĂ©e aux Ă©paules. L’antique porte, derriĂšre elle, s’en trouvait tapissĂ©e, comme tendue d’hermine, toute blanche ainsi qu’un reposoir, au bas de la façade grise, si nue et si lisse, que pas un flocon ne s’y accrochait. Les grandes saintes de l’ébrasement surtout en Ă©taient vĂȘtues, de leurs pieds blancs Ă  leurs cheveux blancs, Ă©clatantes de candeur. Plus haut, les scĂšnes du tympan, les petites saintes des voussures s’enlevaient en arĂȘtes vives, dessinĂ©es d’un trait de clartĂ© sur le fond sombre ; et cela jusqu’au ravissement final, au mariage d’AgnĂšs, que les archanges semblaient cĂ©lĂ©brer sous une pluie de roses blanches. Debout sur son pilier, avec sa palme blanche, son agneau blanc, la statue de la vierge enfant avait la puretĂ© blanche, le corps de neige immaculĂ©, dans cette raideur immobile du froid, qui glaçait autour d’elle le mystique Ă©lancement de la virginitĂ© victorieuse. Et, Ă  ses pieds, l’autre, l’enfant misĂ©rable, blanche de neige, elle aussi, raidie et blanche Ă  croire qu’elle devenait de pierre, ne se distinguait plus des grandes le long des façades endormies, une persienne qui se rabattit en claquant lui fit lever les yeux. C’était, Ă  sa droite, au premier Ă©tage de la maison qui touchait Ă  la cathĂ©drale. Une femme, trĂšs belle, une brune forte, d’environ quarante ans, venait de se pencher lĂ  ; et, malgrĂ© la gelĂ©e terrible, elle laissa une minute son bras nu dehors, ayant vu remuer l’enfant. Une surprise apitoyĂ©e attrista son calme visage. Puis, dans un frisson, elle referma la fenĂȘtre. Elle emportait la vision rapide, sous le lambeau de foulard, d’une gamine blonde, avec des yeux couleur de violette ; la face allongĂ©e, le col surtout trĂšs long, d’une Ă©lĂ©gance de lis, sur des Ă©paules tombantes ; mais bleuie de froid, ses petites mains et ses petits pieds Ă  moitiĂ© morts, n’ayant plus de vivant que la buĂ©e lĂ©gĂšre de son machinale, Ă©tait restĂ©e les yeux en l’air, regardant la maison, une Ă©troite maison Ă  un seul Ă©tage, trĂšs ancienne, bĂątie vers la fin du quinziĂšme siĂšcle. Elle se trouvait scellĂ©e au flanc mĂȘme de la cathĂ©drale, entre deux contreforts, comme une verrue qui aurait poussĂ© entre les deux doigts de pied d’un colosse. Et, accotĂ©e ainsi, elle s’était admirablement conservĂ©e, avec son soubassement de pierre, son Ă©tage en pans de bois, garnis de briques apparentes, son comble dont la charpente avançait d’un mĂštre sur le pignon, sa tourelle d’escalier saillante, Ă  l’angle de gauche, et oĂč la mince fenĂȘtre gardait encore la mise en plomb du temps. L’ñge toutefois avait nĂ©cessitĂ© des rĂ©parations. La couverture de tuiles devait dater de Louis XIV. On reconnaissait aisĂ©ment les travaux faits vers cette Ă©poque une lucarne percĂ©e dans l’acrotĂšre de la tourelle, des chĂąssis Ă  petits bois remplaçant partout ceux des vitraux primitifs, les trois baies accolĂ©es du premier Ă©tage rĂ©duites Ă  deux, celle du milieu bouchĂ©e avec des briques, ce qui donnait Ă  la façade la symĂ©trie des autres constructions de la rue, plus rĂ©centes. Au rez-de-chaussĂ©e, les modifications Ă©taient tout aussi visibles, une porte de chĂȘne moulurĂ©e Ă  la place de la vieille porte Ă  ferrures, sous l’escalier, et la grande arcature centrale dont on avait maçonnĂ© le bas, les cĂŽtĂ©s et la pointe, de façon Ă  n’avoir plus qu’une ouverture rectangulaire, une sorte de large fenĂȘtre, au lieu de la baie en ogive qui jadis dĂ©bouchait sur le pensĂ©es, l’enfant regardait toujours ce logis vĂ©nĂ©rable de maĂźtre artisan, proprement tenu, et elle lisait, clouĂ©e Ă  gauche de la porte, une enseigne jaune, portant ces mots Hubert chasublier, en vieilles lettres noires, lorsque, de nouveau, le bruit d’un volet rabattu l’occupa. Cette fois, c’était le volet de la fenĂȘtre carrĂ©e du rez-de-chaussĂ©e un homme Ă  son tour se penchait, le visage tourmentĂ©, au nez en bec d’aigle, au front bossu, couronnĂ© de cheveux Ă©pais et blancs dĂ©jĂ , malgrĂ© ses quarante-cinq ans Ă  peine ; et lui aussi s’oublia une minute Ă  l’examiner, avec un pli douloureux de sa grande bouche tendre. Ensuite, elle le vit qui demeurait debout, derriĂšre les petites vitres verdĂątres. Il se tourna, il eut un geste, sa femme reparut, trĂšs belle. Tous les deux, cĂŽte Ă  cĂŽte, ne bougeaient plus, ne la quittaient plus du regard, l’air profondĂ©ment y avait quatre cents ans que la lignĂ©e des Hubert, brodeurs de pĂšre en fils, habitait cette maison. Un maĂźtre chasublier l’avait fait construire sous Louis XI, un autre, rĂ©parer sous Louis XIV ; et l’Hubert actuel y brodait des chasubles, comme tous ceux de sa race. À vingt ans, il avait aimĂ© une jeune fille de seize ans, Hubertine, d’une telle passion, que, sur le refus de la mĂšre, veuve d’un magistrat, il l’avait enlevĂ©e, puis Ă©pousĂ©e. Elle Ă©tait d’une beautĂ© merveilleuse, ce fut tout leur roman, leur joie et leur malheur. Lorsque, huit mois plus tard, enceinte, elle vint au lit de mort de sa mĂšre, celle-ci la dĂ©shĂ©rita et la maudit, si bien que l’enfant, nĂ© le mĂȘme soir, mourut. Et, depuis, au cimetiĂšre, dans son cercueil, l’entĂȘtĂ©e bourgeoise ne pardonnait toujours pas, car le mĂ©nage n’avait plus eu d’enfant, malgrĂ© son ardent dĂ©sir. AprĂšs vingt-quatre annĂ©es, ils pleuraient encore celui qu’ils avaient perdu, ils dĂ©sespĂ©raient maintenant de jamais flĂ©chir la de leurs regards, la petite s’était renfoncĂ©e derriĂšre le pilier de sainte AgnĂšs. Elle s’inquiĂ©tait aussi du rĂ©veil de la rue les boutiques s’ouvraient, du monde commençait Ă  sortir. Cette rue des OrfĂšvres, dont le bout vient buter contre la façade latĂ©rale de l’église, serait une vraie impasse, bouchĂ©e du cĂŽtĂ© de l’abside par la maison des Hubert, si la rue Soleil, un Ă©troit couloir, ne la dĂ©gageait de l’autre cĂŽtĂ©, en filant le long du collatĂ©ral, jusqu’à la grande façade, place du CloĂźtre ; et il passa deux dĂ©votes, qui eurent un coup d’Ɠil Ă©tonnĂ© sur cette petite mendiante, qu’elles ne connaissaient pas, Ă  Beaumont. La tombĂ©e lente et obstinĂ©e de la neige continuait, le froid semblait augmenter avec le jour blafard, on n’entendait qu’un lointain bruit de voix, dans la sourde Ă©paisseur du grand linceul blanc qui couvrait la sauvage, honteuse de son abandon comme d’une faute, l’enfant se recula encore, lorsque, tout d’un coup, elle reconnut devant elle Hubertine, qui, n’ayant pas de bonne, Ă©tait sortie chercher son pain.– Petite, que fais-tu lĂ  ? qui es-tu ?Et elle ne rĂ©pondit point, elle se cachait le visage. Cependant elle ne sentait plus ses membres, son ĂȘtre s’évanouissait, comme si son cƓur, devenu de glace, se fĂ»t arrĂȘtĂ©. Quand la bonne dame eut tournĂ© le dos, avec un geste de pitiĂ© discrĂšte, elle s’affaissa sur les genoux, Ă  bout de forces, glissa ainsi qu’une chiffe dans la neige, dont les flocons, silencieusement, l’ensevelirent. Et la dame, qui revenait avec son pain tout chaud, l’apercevant ainsi par terre, de nouveau s’approcha.– Voyons, petite, tu ne peux rester sous cette Hubert, qui Ă©tait sorti Ă  son tour, debout au seuil de la maison, la dĂ©barrassa du pain, en disant – Prends-la donc, apporte-la !Hubertine, sans ajouter rien, la prit dans ses bras solides. Et l’enfant ne se reculait plus, emportĂ©e comme une chose, les dents serrĂ©es, les yeux fermĂ©s, toute froide, d’une lĂ©gĂšretĂ© de petit oiseau tombĂ© de son rentra, Hubert referma la porte, tandis qu’Hubertine, chargĂ©e de son fardeau, traversait la piĂšce sur la rue, qui servait de salon et oĂč quelques pans de broderie Ă©taient en montre, devant la grande fenĂȘtre carrĂ©e. Puis, elle passa dans la cuisine, l’ancienne salle commune, conservĂ©e presque intacte, avec ses poutres apparentes, son dallage raccommodĂ© en vingt endroits, sa vaste cheminĂ©e au manteau de pierre. Sur les planches, les ustensiles, pots, bouilloires, bassines, dataient d’un ou deux siĂšcles, de vieilles faĂŻences, de vieux grĂšs, de vieux Ă©tains. Mais, occupant l’ñtre de la cheminĂ©e, il y avait un fourneau moderne, un large fourneau de fonte, dont les garnitures de cuivre luisaient. Il Ă©tait rouge, on entendait bouillir l’eau du coquemar. Une casserole, pleine de cafĂ© au lait, se tenait chaude, Ă  l’un des bouts.– Fichtre ! il fait meilleur ici que dehors, dit Hubert, en posant le pain sur une lourde table Louis XIII qui occupait le milieu de la piĂšce. Mets cette pauvre mignonne prĂšs du fourneau, elle va se Hubertine asseyait l’enfant ; et tous les deux la regardĂšrent revenir Ă  elle. La neige de ses vĂȘtements fondait, tombait en gouttes pesantes. Par les trous des gros souliers d’homme, on voyait ses petits pieds meurtris, tandis que la mince robe dessinait la rigiditĂ© de ses membres, ce pitoyable corps de misĂšre et de douleur. Elle eut un long frisson, ouvrit des yeux Ă©perdus, avec le sursaut d’un animal qui se rĂ©veille pris au piĂšge. Son visage sembla se renfoncer sous la guenille nouĂ©e Ă  son menton. Ils la crurent infirme du bras droit, tellement elle le serrait, immobile, sur sa poitrine.– Rassure-toi, nous ne voulons pas te faire du mal
 D’oĂč viens-tu ? qui es-tu ?À mesure qu’on lui parlait, elle s’effarait davantage, tournant la tĂȘte, comme si quelqu’un Ă©tait derriĂšre elle, pour la battre. Elle examina la cuisine d’un coup d’Ɠil furtif, les dalles, les poutres, les ustensiles brillants ; puis, son regard, par les deux fenĂȘtres irrĂ©guliĂšres, laissĂ©es dans l’ancienne baie, alla au-dehors, fouilla le jardin jusqu’aux arbres de l’ÉvĂȘchĂ©, dont les silhouettes blanches dominaient le mur du fond, parut s’étonner de retrouver lĂ , Ă  gauche, le long d’une allĂ©e, la cathĂ©drale, avec les fenĂȘtres romanes des chapelles de son abside. Et elle eut de nouveau un grand frisson, sous la chaleur du fourneau qui commençait Ă  la pĂ©nĂ©trer ; et elle ramena son regard par terre, ne bougeant plus.– Est-ce que tu es de Beaumont ?
 Qui est ton pĂšre ?Devant son silence, Hubert s’imagina qu’elle avait peut-ĂȘtre la gorge trop serrĂ©e pour rĂ©pondre.– Au lieu de la questionner, dit-il, nous ferions mieux de lui servir une bonne tasse de cafĂ© au lait bien si raisonnable, que, tout de suite, Hubertine donna sa propre tasse. Pendant qu’elle lui coupait deux grosses tartines, l’enfant se dĂ©fiait, reculait toujours ; mais le tourment de la faim fut le plus fort, elle mangea et but goulĂ»ment. Pour ne pas la gĂȘner, le mĂ©nage se taisait, Ă©mu de voir sa petite main trembler, au point de manquer sa bouche. Et elle ne se servait que de sa main gauche, son bras droit demeurait obstinĂ©ment collĂ© Ă  son corps. Quand elle eut fini, elle faillit casser la tasse, qu’elle rattrapa du coude, maladroite, avec un geste d’estropiĂ©e.– Tu es donc blessĂ©e au bras ? lui demanda Hubertine. N’aie pas peur, montre un peu, ma comme elle la touchait, l’enfant, violente, se leva, se dĂ©battit ; et, dans la lutte, elle Ă©carta le bras. Un livret cartonnĂ©, qu’elle cachait sur sa peau mĂȘme, glissa par une dĂ©chirure de son corsage. Elle voulut le reprendre, resta les deux poings tordus de colĂšre, en voyant que ces inconnus l’ouvraient et le un livret d’élĂšve, dĂ©livrĂ© par l’Administration des Enfants assistĂ©s du dĂ©partement de la Seine. À la premiĂšre page, audessous d’un mĂ©daillon de saint Vincent de Paul, il y avait, imprimĂ©es, les formules nom de l’élĂšve, et un simple trait Ă  l’encre remplissait le blanc ; puis, aux prĂ©noms, ceux d’AngĂ©lique, Marie ; aux dates, nĂ©e le 22 janvier 1851, admise le 23 du mĂȘme mois, sous le numĂ©ro matricule 1634. Ainsi, pĂšre et mĂšre inconnus, aucun papier, pas mĂȘme un extrait de naissance, rien que ce livret d’une froideur administrative, avec sa couverture de toile rose pĂąle. Personne au monde et un Ă©crou, l’abandon numĂ©rotĂ© et classĂ©.– Oh ! une enfant trouvĂ©e ! s’écria alors, parla, dans une crise folle d’emportement.– Je vaux mieux que tous les autres, oui ! je suis meilleure, meilleure, meilleure
 Jamais je n’ai rien volĂ© aux autres, et ils me volent tout
 Rendez-moi ce que vous m’avez tel orgueil impuissant, une telle passion d’ĂȘtre la plus forte soulevaient son corps de petite femme, que les Hubert en demeurĂšrent saisis. Ils ne reconnaissaient plus la gamine blonde, aux yeux couleur de violette, au long col d’une grĂące de lis. Les yeux Ă©taient devenus noirs dans la face mĂ©chante, le cou sensuel s’était gonflĂ© d’un flot de sang. Maintenant qu’elle avait chaud, elle se dressait et sifflait, ainsi qu’une couleuvre ramassĂ©e sur la neige.– Tu es donc mauvaise ? dit doucement le brodeur. C’est pour ton bien, si nous voulons savoir qui tu par-dessus l’épaule de sa femme, il parcourait le livret, que feuilletait celle-ci. À la page 2, se trouvait le nom de la nourrice. L’enfant AngĂ©lique, Marie, a Ă©tĂ© confiĂ©e le 25 janvier 1851 Ă  la nourrice Françoise, femme du sieur Hamelin, profession de cultivateur, demeurant commune de Soulanges, arrondissement de Nevers ; laquelle nourrice a reçu, au moment du dĂ©part, le premier mois de nourriture, plus un trousseau. » Suivait un certificat de baptĂȘme, signĂ© par l’aumĂŽnier de l’hospice des Enfants assistĂ©s ; puis, des certificats de mĂ©decins, au dĂ©part et Ă  l’arrivĂ©e de l’enfant. Les paiements des mois, tous les trimestres, emplissaient plus loin les colonnes de quatre pages, oĂč revenait chaque fois la signature illisible du percepteur.– Comment, Nevers ! demanda Hubertine, c’est prĂšs de Nevers que tu as Ă©tĂ© Ă©levĂ©e ?AngĂ©lique, rouge de ne pouvoir les empĂȘcher de lire, Ă©tait retombĂ©e dans son silence farouche. Mais la colĂšre lui desserra les lĂšvres, elle parla de sa nourrice.– Ah ! bien sĂ»r que maman Nini vous aurait battus. Elle me dĂ©fendait, elle, quoique tout de mĂȘme elle m’allongeĂąt des claques
 Ah ! bien sĂ»r que je n’étais pas si malheureuse, lĂ -bas, avec les bĂȘtes
Sa voix s’étranglait, elle continuait, en phrases coupĂ©es, incohĂ©rentes, Ă  parler des prĂ©s oĂč elle conduisait la Rousse, du grand chemin oĂč l’on jouait, des galettes qu’on faisait cuire, d’un gros chien qui l’avait l’interrompit, lisant tout haut – En cas de maladie grave ou de mauvais traitements, le sous-inspecteur est autorisĂ© Ă  changer les enfants de nourrice. »Au-dessous, il y avait que l’enfant AngĂ©lique, Marie, avait Ă©tĂ© confiĂ©e, le 20 juin 1860, Ă  ThĂ©rĂšse, femme de Louis Franchomme, tous les deux fleuristes, demeurant Ă  Paris.– Bon ! je comprends, dit Hubertine. Tu as Ă©tĂ© malade, on t’a ramenĂ©e Ă  ce n’était pas encore ça, les Hubert ne surent toute l’histoire que lorsqu’ils l’eurent tirĂ©e d’AngĂ©lique, morceau Ă  morceau. Louis Franchomme, qui Ă©tait le cousin de maman Nini, avait dĂ» retourner vivre un mois dans son village, afin de se remettre d’une fiĂšvre ; et c’était alors que sa femme ThĂ©rĂšse, se prenant d’une grande tendresse pour l’enfant, avait obtenu de l’emmener Ă  Paris, oĂč elle s’engageait Ă  lui apprendre l’état de fleuriste. Trois mois plus tard, son mari mourait, elle se trouvait obligĂ©e, trĂšs souffrante elle-mĂȘme, de se retirer chez son frĂšre, le tanneur Rabier, Ă©tabli Ă  Beaumont. Elle y Ă©tait morte dans les premiers jours de dĂ©cembre, en confiant Ă  sa belle-sƓur la petite, qui, depuis ce temps, injuriĂ©e, battue, souffrait le martyre.– Les Rabier, murmura Hubert, les Rabier, oui, oui ! des tanneurs, au bord du Ligneul, dans la ville basse
 Le mari boit, la femme a une mauvaise conduite.– Ils me traitaient d’enfant de la borne, poursuivit AngĂ©lique rĂ©voltĂ©e, enragĂ©e de fiertĂ© souffrante. Ils disaient que le ruisseau Ă©tait assez bon pour une bĂątarde. Quand elle m’avait rouĂ©e de coups, la femme me mettait de la pĂątĂ©e par terre, comme Ă  son chat ; et encore je me couchais sans manger souvent
 Ah ! je me serais tuĂ©e Ă  la fin !Elle eut un geste de furieux dĂ©sespoir.– Le matin de la NoĂ«l, hier, ils ont bu, ils se sont jetĂ©s sur moi, en menaçant de me faire sauter les yeux avec le pouce, histoire de rire. Et puis, ça n’a pas marchĂ©, ils ont fini par se battre, Ă  si grands coups de poing, que je les ai crus morts, tombĂ©s tous les deux en travers de la chambre
 Depuis longtemps, j’avais rĂ©solu de me sauver. Mais je voulais mon livre. Maman Nini me le montrait des fois, en disant Tu vois, c’est tout ce que tu possĂšdes, car, si tu n’avais pas ça, tu n’aurais rien. » Et je savais oĂč ils le cachaient, depuis la mort de maman ThĂ©rĂšse, dans le tiroir du haut de la commode
 Alors, je les ai enjambĂ©s, j’ai pris le livre, j’ai couru en le serrant sous mon bras, contre ma peau. Il Ă©tait trop grand, je m’imaginais que tout le monde le voyait, qu’on allait me le voler. Oh ! j’ai couru, j’ai couru ! et, quand la nuit a Ă©tĂ© noire, j’ai eu froid sous cette porte, oh ! j’ai eu froid, Ă  croire que je n’étais plus en vie. Mais ça ne fait rien, je ne l’ai pas lĂąchĂ©, le voilĂ  !Et, d’un brusque Ă©lan, comme les Hubert le refermaient pour le lui rendre, elle le leur arracha. Puis, assise, elle s’abandonna sur la table, le tenant entre ses bras et sanglotant, la joue contre la couverture de toile rose. Une humilitĂ© affreuse abattait son orgueil, tout son ĂȘtre semblait se fondre, dans l’amertume de ces quelques pages aux coins usĂ©s, de cette pauvre chose, qui Ă©tait son trĂ©sor, l’unique lien qui la rattachĂąt Ă  la vie du monde. Elle ne pouvait vider son cƓur d’un si grand dĂ©sespoir, ses larmes coulaient, coulaient sans fin ; et, sous cet Ă©crasement, elle avait retrouvĂ© sa jolie figure de gamine blonde, Ă  l’ovale un peu allongĂ©, trĂšs pur, ses yeux de violette que la tendresse pĂąlissait, l’élancement dĂ©licat de son col qui la faisait ressembler Ă  une petite vierge de vitrail. Tout d’un coup, elle saisit la main d’Hubertine, elle y colla ses lĂšvres avides de caresses, elle la baisa Hubert en eurent l’ñme retournĂ©e, bĂ©gayant, prĂšs de pleurer eux-mĂȘmes.– ChĂšre, chĂšre enfant !Elle n’était donc pas encore tout Ă  fait mauvaise ? Peut-ĂȘtre pourrait-on la corriger de cette violence qui les avait effrayĂ©s.– Oh ! je vous en prie, ne me reconduisez pas chez les autres, balbutia-t-elle, ne me reconduisez pas chez les autres !Le mari et la femme s’étaient regardĂ©s. Justement, depuis l’automne, ils faisaient le projet de prendre une apprentie Ă  demeure, quelque fillette qui Ă©gaierait la maison, si attristĂ©e de leurs regrets d’époux stĂ©riles. Et ce fut dĂ©cidĂ© tout de suite.– Veux-tu ? demanda rĂ©pondit sans hĂąte, de sa voix calme – Je veux ils s’occupĂšrent des formalitĂ©s. Le brodeur alla conter l’aventure au juge de paix du canton nord de Beaumont, M. Grandsire, un cousin de sa femme, le seul parent qu’elle eĂ»t revu ; et celui-ci se chargea de tout, Ă©crivit Ă  l’Assistance publique, oĂč AngĂ©lique fut aisĂ©ment reconnue, grĂące au numĂ©ro matricule, obtint qu’elle resterait comme apprentie chez les Hubert, qui avaient un grand renom d’honnĂȘtetĂ©. Le sous-inspecteur de l’arrondissement, en venant rĂ©gulariser le livret, passa avec le nouveau patron le contrat, par lequel ce dernier devait traiter l’enfant doucement, la tenir propre, lui faire frĂ©quenter l’école et la paroisse, avoir un lit pour la coucher seule. De son cĂŽtĂ©, l’Administration s’engageait Ă  lui payer les indemnitĂ©s et dĂ©livrer les vĂȘtures, conformĂ©ment Ă  la dix jours, ce fut fait. AngĂ©lique couchait en haut, prĂšs du grenier, dans la chambre du comble, sur le jardin ; et elle avait dĂ©jĂ  reçu ses premiĂšres leçons de brodeuse. Le dimanche matin, avant de la conduire Ă  la messe, Hubertine ouvrit devant elle le vieux bahut de l’atelier, oĂč elle serrait l’or fin. Elle tenait le livret, elle le mit au fond d’un tiroir, en disant – Regarde oĂč je le place, pour que tu puisses le prendre, si tu en as l’envie, et que tu te matin-lĂ , en entrant Ă  l’église, AngĂ©lique se trouva de nouveau sous la porte Sainte-AgnĂšs. Un faux dĂ©gel s’était produit dans la semaine, puis le froid avait recommencĂ©, si rude, que la neige des sculptures, Ă  demi fondue, venait de se figer en une floraison de grappes et d’aiguilles. C’était maintenant toute une glace, des robes transparentes, aux dentelles de verre, qui habillaient les vierges. DorothĂ©e tenait un flambeau dont la coulure limpide lui tombait des mains ; CĂ©cile portait une couronne d’argent d’oĂč ruisselaient des perles vives ; Agathe, sur sa gorge mordue par les tenailles, Ă©tait cuirassĂ©e d’une armure de cristal. Et les scĂšnes du tympan, les petites vierges des voussures semblaient ĂȘtre ainsi, depuis des siĂšcles, derriĂšre les vitres et les gemmes d’une chĂąsse gĂ©ante. AgnĂšs, elle, laissait traĂźner un manteau de cour, filĂ© de lumiĂšre, brodĂ© d’étoiles. Son agneau avait une toison de diamants, sa palme Ă©tait devenue couleur de ciel. Toute la porte resplendissait, dans la puretĂ© du grand se souvint de la nuit qu’elle avait passĂ©e lĂ , sous la protection des vierges. Elle leva la tĂȘte et leur est fait de deux villes complĂštement sĂ©parĂ©es et distinctes Beaumont-l’Église, sur la hauteur, avec sa vieille cathĂ©drale du douziĂšme siĂšcle, son Ă©vĂȘchĂ© qui date seulement du dix-septiĂšme, ses mille Ăąmes Ă  peine, serrĂ©es, Ă©touffĂ©es au fond de ses rues Ă©troites ; et Beaumont-la-Ville, en bas du coteau, sur le bord du Ligneul, un ancien faubourg que la prospĂ©ritĂ© de ses fabriques de dentelles et de batistes a enrichi, Ă©largi, au point qu’il compte prĂšs de dix mille habitants, des places spacieuses, une jolie sous-prĂ©fecture, de goĂ»t moderne. Les deux cantons, le canton nord et le canton sud, n’ont guĂšre ainsi, entre eux, que des rapports administratifs. Bien qu’à une trentaine de lieues de Paris, oĂč l’on va en deux heures, Beaumont-l’Église semble murĂ© encore dans ses anciens remparts, dont il ne reste pourtant que trois portes. Une population stationnaire, spĂ©ciale, y vit de l’existence que les aĂŻeux y ont menĂ©e de pĂšre en fils, depuis cinq cents cathĂ©drale explique tout, a tout enfantĂ© et conserve tout. Elle est la mĂšre, la reine, Ă©norme au milieu du petit tas des maisons basses, pareilles Ă  une couvĂ©e abritĂ©e frileusement sous ses ailes de pierre. On n’y habite que pour elle et par elle ; les industries ne travaillent, les boutiques ne vendent que pour la nourrir, la vĂȘtir, l’entretenir, elle et son clergĂ© ; et, si l’on rencontre quelques bourgeois, c’est qu’ils y sont les derniers fidĂšles des foules disparues. Elle bat au centre, chaque rue est une de ses veines, la ville n’a d’autre souffle que le sien. De lĂ , cette Ăąme d’un autre Ăąge, cet engourdissement religieux dans le passĂ©, cette citĂ© cloĂźtrĂ©e qui l’entoure, odorante d’un vieux parfum de paix et de de toute la citĂ© mystique, la maison des Hubert, oĂč dĂ©sormais AngĂ©lique allait vivre, Ă©tait la plus voisine de la cathĂ©drale, celle qui tenait Ă  sa chair mĂȘme. L’autorisation de bĂątir lĂ , entre deux contreforts, avait dĂ» ĂȘtre accordĂ©e par quelque curĂ© de jadis, dĂ©sireux de s’attacher l’ancĂȘtre de cette lignĂ©e de brodeurs, comme maĂźtre chasublier, fournisseur de la sacristie. Du cĂŽtĂ© du midi, la masse colossale de l’église barrait l’étroit jardin d’abord le pourtour des chapelles latĂ©rales dont les fenĂȘtres donnaient sur les plates-bandes, puis le corps Ă©lancĂ© de la nef que les arcs-boutants Ă©paulaient, puis le vaste comble couvert de feuilles de plomb. Jamais le soleil ne pĂ©nĂ©trait au fond de ce jardin, les lierres et les buis seuls y poussaient vigoureusement ; et l’ombre Ă©ternelle y Ă©tait pourtant trĂšs douce, tombĂ©e de la croupe gĂ©ante de l’abside, une ombre religieuse, sĂ©pulcrale et pure, qui sentait bon. Dans le demi-jour verdĂątre, d’une calme fraĂźcheur, les deux tours ne laissaient descendre que les sonneries de leurs cloches. Mais la maison entiĂšre en gardait le frisson, scellĂ©e Ă  ces vieilles pierres, fondue en elles, vivant de leur sang. Elle tressaillait aux moindres cĂ©rĂ©monies ; les grand-messes, le grondement des orgues, la voix des chantres, jusqu’au soupir oppressĂ© des fidĂšles, bourdonnaient dans chacune de ses piĂšces, la berçaient d’un souffle sacrĂ©, venu de l’invisible ; et, Ă  travers le mur attiĂ©di, parfois mĂȘme semblaient fumer des vapeurs d’ pendant cinq annĂ©es, grandit lĂ , comme dans un cloĂźtre, loin du monde. Elle ne sortait que le dimanche, pour aller entendre la messe de sept heures, Hubertine ayant obtenu de ne pas l’envoyer Ă  l’école, oĂč elle craignait les mauvaises frĂ©quentations. Cette demeure antique et si resserrĂ©e, au jardin d’une paix morte, fut son univers. Elle occupait, sous le toit, une chambre passĂ©e Ă  la chaux ; elle descendait, le matin, dĂ©jeuner Ă  la cuisine ; elle remontait Ă  l’atelier du premier Ă©tage, pour travailler ; et c’étaient, avec l’escalier de pierre tournant dans sa tourelle, les seuls coins oĂč elle vĂ©cĂ»t, justement les coins vĂ©nĂ©rables, conservĂ©s d’ñge en Ăąge, car elle n’entrait jamais dans la chambre des Hubert, et ne faisait guĂšre que traverser le salon du bas, les deux piĂšces rajeunies au goĂ»t de l’époque. Dans le salon, on avait plĂątrĂ© les solives ; une corniche Ă  palmettes, accompagnĂ©e d’une rosace centrale, ornait le plafond ; le papier Ă  grandes fleurs jaunes datait du premier empire, de mĂȘme que la cheminĂ©e de marbre blanc et que le meuble d’acajou, un guĂ©ridon, un canapĂ©, quatre fauteuils, recouverts de velours d’Utrecht. Les rares fois qu’elle y venait renouveler l’étalage, quelques bandes de broderies pendues devant la fenĂȘtre, si elle jetait un coup d’Ɠil dehors, elle voyait la mĂȘme Ă©chappĂ©e immuable, la rue butant contre la porte Sainte-AgnĂšs une dĂ©vote poussait le vantail qui se refermait sans bruit, les boutiques de l’orfĂšvre et du cirier, en face, alignant leurs saints ciboires et leurs gros cierges, semblaient toujours vides. Et la paix claustrale de tout Beaumont-l’Église, de la rue Magloire, derriĂšre l’ÉvĂȘchĂ©, de la Grand-Rue oĂč aboutit la rue des OrfĂšvres, de la place du CloĂźtre oĂč se dressent les deux tours, se sentait dans l’air assoupi, tombait lentement avec le jour pĂąle sur le pavĂ© s’était chargĂ©e de complĂ©ter l’instruction d’AngĂ©lique. D’ailleurs, elle pratiquait cette opinion ancienne qu’une femme en sait assez long, quand elle met l’orthographe et qu’elle connaĂźt les quatre rĂšgles. Mais elle eut Ă  lutter contre le mauvais vouloir de l’enfant, qui se dissipait Ă  regarder par les fenĂȘtres, quoique la rĂ©crĂ©ation fĂ»t mĂ©diocre, celles-ci ouvrant sur le jardin. AngĂ©lique ne se passionna guĂšre que pour la lecture ; malgrĂ© les dictĂ©es, tirĂ©es d’un choix classique, elle n’arriva jamais Ă  orthographier correctement une page ; et elle avait pourtant une jolie Ă©criture, Ă©lancĂ©e et ferme, une de ces Ă©critures irrĂ©guliĂšres des grandes dames d’autrefois. Pour le reste, la gĂ©ographie, l’histoire, le calcul, son ignorance demeura complĂšte. À quoi bon la science ? C’était bien inutile. Plus tard, au moment de la premiĂšre communion, elle apprit le mot Ă  mot de son catĂ©chisme, dans une telle ardeur de foi, qu’elle Ă©merveilla le monde par la sĂ»retĂ© de sa premiĂšre annĂ©e, malgrĂ© leur douceur, les Hubert avaient dĂ©sespĂ©rĂ© souvent. AngĂ©lique, qui promettait d’ĂȘtre une brodeuse trĂšs adroite, les dĂ©concertait par des sautes brusques, d’inexplicables paresses, aprĂšs des journĂ©es d’application exemplaire. Elle devenait tout d’un coup molle, sournoise, volant le sucre, les yeux battus dans son visage rouge ; et, si on la grondait, elle Ă©clatait en mauvaises rĂ©ponses. Certains jours, quand ils voulaient la dompter, elle en arrivait Ă  des crises de folie orgueilleuse, raidie, tapant des pieds et des mains, prĂȘte Ă  dĂ©chirer et Ă  mordre. Une peur, alors, les faisait reculer devant ce petit monstre, ils s’épouvantaient du diable qui s’agitait en elle. Qui Ă©tait-elle donc ? d’oĂč venait-elle ? Ces enfants trouvĂ©s, presque toujours, viennent du vice et du crime. À deux reprises, ils avaient rĂ©solu de s’en dĂ©barrasser, de la rendre Ă  l’Administration, dĂ©solĂ©s, regrettant de l’avoir recueillie. Mais, chaque fois, ces affreuses scĂšnes, dont la maison restait frĂ©missante, se terminaient par le mĂȘme dĂ©luge de larmes, la mĂȘme exaltation de repentir, qui jetait l’enfant sur le carreau, dans une telle soif du chĂątiment, qu’il fallait bien lui Ă  peu, Hubertine prit sur elle de l’autoritĂ©. Elle Ă©tait faite pour cette Ă©ducation, avec la bonhomie de son Ăąme, son grand air fort et doux, sa raison droite, d’un parfait Ă©quilibre. Elle lui enseignait le renoncement et l’obĂ©issance, qu’elle opposait Ă  la passion et Ă  l’orgueil. ObĂ©ir, c’était vivre. Il fallait obĂ©ir Ă  Dieu, aux parents, aux supĂ©rieurs, toute une hiĂ©rarchie de respect, en dehors de laquelle l’existence dĂ©rĂ©glĂ©e se gĂątait. Aussi, Ă  chaque rĂ©volte, pour lui apprendre l’humilitĂ©, lui imposait-elle, comme pĂ©nitence, quelque basse besogne, essuyer la vaisselle, laver la cuisine ; et elle demeurait lĂ  jusqu’au bout, la tenant courbĂ©e sur les dalles, enragĂ©e d’abord, vaincue enfin. La passion surtout l’inquiĂ©tait, chez cette enfant, l’élan et la violence de ses caresses. Plusieurs fois, elle l’avait surprise Ă  se baiser les mains. Elle la vit s’enfiĂ©vrer pour des images, des petites gravures de saintetĂ©, des JĂ©sus qu’elle collectionnait ; puis, un soir, elle la trouva en pleurs, Ă©vanouie, la tĂȘte tombĂ©e sur la table, la bouche collĂ©e aux images. Ce fut encore une terrible scĂšne, lorsqu’elle les confisqua, des cris, des larmes, comme si on lui arrachait la peau. Et, dĂšs lors, elle la tint sĂ©vĂšrement, ne tolĂ©ra plus ses abandons, l’accablant de travail, faisant le silence et le froid autour d’elle, dĂšs qu’elle la sentait s’énerver, les yeux fous, les joues Hubertine s’était dĂ©couvert un aide dans le livret de l’Assistance publique. Chaque trimestre, lorsque le percepteur le signait, AngĂ©lique en demeurait assombrie jusqu’au soir. Un Ă©lancement la poignait au cƓur, si, par hasard, en prenant une bobine d’or dans le bahut, elle l’apercevait. Et, un jour de mĂ©chancetĂ© furieuse, comme rien n’avait pu la vaincre et qu’elle bouleversait tout au fond du tiroir, elle Ă©tait restĂ©e brusquement anĂ©antie, devant le petit livre. Des sanglots l’étouffaient, elle s’était jetĂ©e aux pieds des Hubert, en s’humiliant, en bĂ©gayant qu’ils avaient bien eu tort de la ramasser et qu’elle ne mĂ©ritait pas de manger leur pain. Depuis ce jour, l’idĂ©e du livret, souvent, la retenait dans ses fut ainsi qu’AngĂ©lique atteignit ses douze ans, l’ñge de la premiĂšre communion. Le milieu si calme, cette petite maison endormie Ă  l’ombre de la cathĂ©drale, embaumĂ©e d’encens, frissonnante de cantiques, favorisait l’amĂ©lioration lente de ce rejet sauvage, arrachĂ© on ne savait d’oĂč, replantĂ© dans le sol mystique de l’étroit jardin ; et il y avait aussi la vie rĂ©guliĂšre qu’on menait lĂ , le travail quotidien, l’ignorance oĂč l’on y Ă©tait du monde, sans que mĂȘme un Ă©cho du quartier somnolent y pĂ©nĂ©trĂąt. Mais surtout la douceur venait du grand amour des Hubert, qui semblait comme Ă©largi par un incurable remords. Lui, passait les jours Ă  tĂącher d’effacer de sa mĂ©moire, Ă  elle, l’injure qu’il lui avait faite, en l’épousant malgrĂ© sa mĂšre. Il avait bien senti, Ă  la mort de leur enfant, qu’elle l’accusait de cette punition, et il s’efforçait d’ĂȘtre pardonnĂ©. Depuis longtemps, c’était fait, elle l’adorait. Il en doutait parfois, ce doute dĂ©solait sa vie. Pour ĂȘtre certain que la morte, la mĂšre obstinĂ©e, s’était laissĂ© flĂ©chir sous la terre, il aurait voulu un enfant encore. Leur dĂ©sir unique Ă©tait cet enfant du pardon, il vivait aux pieds de sa femme, dans un culte, une de ces passions conjugales, ardentes et chastes comme de continuelles fiançailles. Si, devant l’apprentie, il ne la baisait pas mĂȘme sur les cheveux, il n’entrait dans leur chambre, aprĂšs vingt annĂ©es de mĂ©nage, que troublĂ© d’une Ă©motion de jeune mari, au soir des noces. Elle Ă©tait discrĂšte, cette chambre, avec sa peinture blanche et grise, son papier Ă  bouquets bleus, son meuble de noyer, recouvert de cretonne. Jamais il n’en sortait un bruit, mais elle sentait bon la tendresse, elle attiĂ©dissait la maison entiĂšre. Et c’était pour AngĂ©lique un bain d’affection, oĂč elle grandissait trĂšs passionnĂ©e et trĂšs livre acheva l’Ɠuvre. Comme elle furetait un matin, fouillant sur une planche de l’atelier, couverte de poussiĂšre, elle dĂ©couvrit, parmi des outils de brodeur hors d’usage, un exemplaire trĂšs ancien de la LĂ©gende dorĂ©e, de Jacques de Voragine. Cette traduction française, datĂ©e de 1549, avait dĂ» ĂȘtre achetĂ©e jadis par quelque maĂźtre chasublier, pour les images, pleines de renseignements utiles sur les saints. Longtemps elle-mĂȘme ne s’intĂ©ressa guĂšre qu’à ces images, ces vieux bois d’une foi naĂŻve, qui la ravissaient. DĂšs qu’on lui permettait de jouer, elle prenait l’inquarto, reliĂ© en veau jaune, elle le feuilletait lentement d’abord, le faux titre, rouge et noir, avec l’adresse du libraire, Ă  Paris, en la rue Neufve Nostre-Dame, Ă  l’enseigne Saint Jehan Baptiste » ; puis, le titre, flanquĂ© des mĂ©daillons des quatre Ă©vangĂ©listes, encadrĂ© en bas par l’adoration des trois Mages, en haut par le triomphe de JĂ©sus-Christ foulant des ossements. Et ensuite les images se succĂ©daient, lettres ornĂ©es, grandes et moyennes gravures dans le texte, au courant des pages l’Annonciation, un Ange immense inondant de rayons une Marie toute frĂȘle ; le Massacre des Innocents, le cruel HĂ©rode au milieu d’un entassement de petits cadavres ; la CrĂšche, JĂ©sus entre la Vierge et saint Joseph, qui tient un cierge ; saint Jean l’AumĂŽnier donnant aux pauvres ; saint Mathias brisant une idole ; saint Nicolas, en Ă©vĂȘque, ayant Ă  sa droite des enfants dans un baquet ; et toutes les saintes, AgnĂšs, le col trouĂ© d’un glaive, Christine, les mamelles arrachĂ©es avec des tenailles, GeneviĂšve, suivie de ses agneaux, Julienne flagellĂ©e, Anastasie brĂ»lĂ©e, Marie l’Égyptienne faisant pĂ©nitence au dĂ©sert, Madeleine portant le vase de parfum. D’autres, d’autres encore dĂ©filaient, une terreur et une piĂ©tĂ© grandissaient Ă  chacune d’elles, c’était comme une de ces histoires terribles et douces, qui serrent le cƓur et mouillent les yeux de AngĂ©lique, peu Ă  peu, fut curieuse de savoir au juste ce que reprĂ©sentaient les gravures. Les deux colonnes serrĂ©es du texte, dont l’impression Ă©tait restĂ©e trĂšs noire sur le papier jauni, l’effrayaient, par l’aspect barbare des caractĂšres gothiques. Pourtant, elle s’y accoutuma, dĂ©chiffra ces caractĂšres, comprit les abrĂ©viations et les contractions, sut deviner les tournures et les mots vieillis ; et elle finit par lire couramment, enchantĂ©e comme si elle pĂ©nĂ©trait un mystĂšre, triomphante Ă  chaque nouvelle difficultĂ© vaincue. Sous ces laborieuses tĂ©nĂšbres, tout un monde rayonnant se rĂ©vĂ©lait. Elle entrait dans une splendeur cĂ©leste. Ses quelques livres classiques, si secs et si froids, n’existaient plus. Seule, la LĂ©gende la passionnait, la tenait penchĂ©e, le front entre les mains, prise toute, au point de ne plus vivre de la vie quotidienne, sans conscience du temps, regardant monter, du fond de l’inconnu, le grand Ă©panouissement du rĂȘve. Sujet C ƒuvre Marguerite Yourcenar, MĂ©moires d'Hadrien Parcours Soi-mĂȘme comme un autre. Dans une cĂ©lĂšbre lettre, Arthur Rimbaud Ă©crit en 1871 Je est un autre. » Dans quelle mesure cette affirmation peut-elle Ă©clairer la lecture d'un rĂ©cit s'appuyant sur des faits rĂ©els? Vous rĂ©pondrez Ă  cette question dans un dĂ©veloppement organisĂ© en vous appuyant sur MĂ©moires d'Hadrien, sur les textes que vous avez Ă©tudiĂ©s dans le cadre du parcours associĂ© et sur votre culture personnelle. [1] RiviĂšre qui coule prĂšs de la ville de Plassans Africain Policier Africain Fiche revision bac francais 3168 mots 13 pages surnommĂ© l'IngĂ©nu. Il est naĂŻf mais plein de bon sens. Il vient d'Angleterre escale, il est poli, courtois et gentil. Il parle français. AprĂšs l'avoir recueilli, le couple invite un petit groupe de personnalitĂ©s comme l'abbĂ© de saint-Yves et sa sƓur, le bailli, le receveur des impĂŽts. Lors de ce repas, on apprend que le huron est orphelin, qu'il a appris le français en Angleterre avec un protestant chassĂ© de France, Qu'il est un vaillant combattant. Les deux demoiselles tombent amoureuses de lui
. fiche de rĂ©vision bac français bac S 4357 mots 18 pages 1 Injection lĂ©tale Hors sĂ©rie n°01 ProblĂ©matique Le chlorure de potassium, au cƓur de l'injection lĂ©tale. ThĂšmes AvancĂ©es et rĂ©alisations scientifiques Groupe 12 2 Sommaire I L'injection lĂ©tale une procĂ©dure de mise Ă  mort orchestrĂ©e L'utilisation premiĂšre d'un anesthĂ©siant le Tiophental de Sodium 2 Une seconde injection paralysante l'effet du Bromure de Pancuronium II Le chlorure de potassium l'injection fatale La structure molĂ©culaire
. Page 7 sur 22 - Environ 219 essais Plpexthistlett 153926 24323 mots 98 pages 20 18 / 20 Public 0, 50 20 / 20 PrivĂ© 1 / 20 17 / 20 Composition d'histoire Note minimale Note maximale RĂ©partition des notes Notes <2 <3 <4 <5 <6 <7 <8 <9 Commentaire texte français 13 28 52 125 196 268 202 167 Composition histoire 106 94 123 162 143 132 1 2 7 19 21 14 3 Composition histoire 5 11 15 17 8 < 10 < 11 < 12 < 13 < 14 < 15 < 16 < 17 < 18 < 19 < 20 3. 116 96 61 62 26 23 9 93 74 53 48 32 34 Jean sebastien bach biographie 4859 mots 20 pages oeuvres, aide qui ne tombe pas dans le piĂšge d'ĂȘtre rĂ©barbative mais au contraire a la qualitĂ© d'ĂȘtre comprĂ©hensible par tout public en Ă©vitant tout terme trop technique et toute longueur. Les propos du pianiste sont proposĂ©s en version sous-titrĂ©s en français, vous ne vous arracherez donc pas non plus les cheveux pour comprendre le hongrois et pourrez donc aisĂ©ment "mesurer le piment de la musique" de Bach en connaissant mieux les Ă©pices cachĂ©s ainsi que les couleurs subjectives, mĂȘme le bleu marine de La vie 7466 mots 30 pages il ne nous semble pas en aller tout Ă  fait de mĂȘme pour Jacques, qui ne met en cause aucune personnalitĂ© vivante ni aucune respectabilitĂ© familiale - Ă  preuve la Correspondance littĂ©raire. La route, devenue torrent, roulait des flots vivants qui semblaient ne pas devoir s'Ă©puiser; toujours, au coude du chemin, se montraient de nouvelles masses noires, dont les chants enflaient de plus en plus la grande voix de cette tempĂȘte humaine. Quand les derniers bataillons apparurent, il y eut un Ă©clat assourdissant. La Marseillaise emplit le ciel, comme soufflĂ©e par des bouches gĂ©antes dans de monstrueuses trompettes qui la jetaient, vibrante, avec des sĂ©cheresses de cuivre, Ă  tous les coins de la vallĂ©e. Et la campagne endormie s'Ă©veilla en sursaut; elle frissonna tout entiĂšre, ainsi qu'un tambour que frappent les baguettes; elle retentit jusqu'aux entrailles, rĂ©pĂ©tant par tous ses Ă©chos les notes ardentes du chant national. Policier Archives des Roman - Bac Français RĂ©sultats Page 7 Bac Blanc Français 1ere S Sur Le Roman Etudier Le roman au bac de français cours en ligne gratuit McCoy a Ă©crit le roman On achĂšve bien les __ [ Codycross Solution ] - Kassidi Dent avant apres appareil dentaire dr Peignoirs et parĂ©os - Spa Tong Jeux sexe gay Le roman d'apprentissage roman qui relate l'apprentissage » social, moral, amoureux, d'un personnage, comme Julien dans Le Rouge et le Noir de Stendhal. Le roman historique il cherche Ă  donner une lecture d'une pĂ©riode/ d'un Ă©vĂ©nement historique par le biais de la fiction romanesque. On peut penser Ă  La Reine Margot de Dumas. Le roman autobiographique il ne s'agit pas d'une autobiographie, mais d'un roman dont l'intrigue se base sur des Ă©lĂ©ments autobiographiques tout en restant un roman il n'a pas pour but de peindre fidĂšlement l'auteur. On peut penser Ă  Voyage au bout de la nuit de CĂ©line. Il existe une multitude de types de romans, je n'en Ă©voque ici que quelques uns on peut encore penser au roman d'aventure, au roman policier, etc. . Questions romanesques Qu'Ă©tudier dans un roman? A quoi dont-on s'intĂ©resser lorsqu'on en analyse un extrait ou qu'on l'Ă©voque dans une dissertation? Voici quelques pistes. A La narration Dans un roman, on distingue le narrateur de l'auteur le narrateur est celui qui raconte l'histoire, l'auteur est celui qui l'Ă©crit, c'est-Ă -dire une personne rĂ©elle. En cliquant ici, vous pourrez ouvrir le sujet en format PDF. BaccalaurĂ©at gĂ©nĂ©ral Blanc Mars 2021 Français Epreuve anticipĂ©e DurĂ©e de l'Ă©preuve 4 heures – coefficient 5 L'usage de la calculatrice et du dictionnaire n'est pas autorisĂ©. DĂšs que ce sujet vous est remis, assurez-vous qu'il est complet. Ce sujet comporte 4 pages, numĂ©rotĂ©es de 1/4 Ă  4/4. Vous traiterez au choix, l'un des deux sujets suivants 1- Commentaire 20 points Objet d'Ă©tude Le roman et le rĂ©cit du Moyen Âge au XXIe siĂšcle Vous commenterez le texte suivant Emile Zola, La Fortune des Rougon, chapitre I, 1871 Le coup d'Etat du 2 dĂ©cembre 1851, organisĂ© par Louis-NapolĂ©on Bonaparte, a suscitĂ© en Provence des insurrections rĂ©publicaines, notamment dans le dĂ©partement du Var. C'est cette rĂ©volte que dĂ©crit Zola au dĂ©but de La Fortune des Rougon. La bande descendait avec Ă©lan superbe, irrĂ©sistible. Rien de plus terriblement grandiose que l'irruption de ces quelques milliers d'hommes dans la paix morte et glacĂ©e de l'horizon. Escalier 2 4 tournant avec palier se Jean castex taille de pierre Danse de salon chalon sur saĂŽne et saint Comment changer verre trempĂ© se Lettre d admission Ă  poudlard Ă  imprimer de Questionnaire sur aladin ou la lampe merveilleuse Batterie voiture seat ibiza diesel Debarras maison cagnes sur mer Bracelet amitiĂ© personnalisĂ© Horaire dĂ©chetterie livarot Miel propolis bienfait d Attaque des titans saison 4 episode 8 streaming Jet 27 et baileys Semaine bleue toulon Comment couper du parquet au La ferme des violettes l union horaires d ouverture de la bourse de tokyo Comptabilisation d un site internet Meilleur shampoing lissant Table des matiĂšres Quelles sont les Rougon-macquart ? Qu'est-ce que le projet des Rougon-macquart ? Quel personnage de Germinal est issu de la famille des Rougon-macquart ? Pourquoi lire les Rougon-macquart ? Quel livre de Zola lire en premier ? Quel est le grand projet romanesque de Zola ? Qui mĂšne la grĂšve dans Germinal de Zola ? Quel cadre Spatio-temporel Zola Choisit-il pour son Ɠuvre ? Quel cycle romanesque Zola A-t-il ecrit ? Quel est le but d Emile Zola ? Quelles sont les Rougon-macquart ? Le titre gĂ©nĂ©rique Les Rougon-Macquart regroupe un ensemble de 20 romans Ă©crits par Émile Zola entre 18. Qu'est-ce que le projet des Rougon-macquart ? Les Rougon-Macquart, ou Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire comptent vingt romans qui s'Ă©chelonnent de La Fortune des Rougon 1871 au Docteur Pascal 1893. Le projet remonte Ă  1868, alors qu'Émile Zola est plongĂ© dans l'Ɠuvre de Taine et La ComĂ©die humaine de Balzac. Quel personnage de Germinal est issu de la famille des Rougon-macquart ? Étienne Lantier est un personnage de fiction créé par l'Ă©crivain Émile Zola. C'est l'un des protagonistes du roman Germinal dans la sĂ©rie des Rougon-Macquart, qui se bat pour l'amĂ©lioration des conditions de vie des mineurs de charbon dans le Nord de la France. Pourquoi lire les Rougon-macquart ? Il porte comme sous-titre Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le Second Empire, rappelant ainsi les ambitions de Zola Les Rougon-Macquart personnifieront l'Ă©poque, l'Empire lui-mĂȘme. » InspirĂ© de La ComĂ©die humaine de Balzac, l'ouvrage a notamment pour but d'Ă©tudier l'influence du milieu sur l'Homme et ... Quel livre de Zola lire en premier ? Si vous n'avez qu'un roman d'Émile Zola Ă  lire, je vous suggĂšre sans hĂ©sitation L'Assommoir, qui est selon moi un grand chef-d'Ɠuvre. Quel est le grand projet romanesque de Zola ? En 1868, Zola s'engage dans un grand projet raconter "l'histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire", et son "Ă©panouissement dans le monde moderne, dans toutes les classes". Qui mĂšne la grĂšve dans Germinal de Zola ? Il rencontre aussi un des dirigeants de la grĂšve Émile Basly, ĂągĂ© d'une trentaine d'annĂ©es, ancien mineur devenu cabaretier en face du coron Jean-Bart, avec pour enseigne Au xix e siĂšcle, et qui vient d'ĂȘtre Ă©lu secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la chambre syndicale des mineurs du Nord un homme qui a traversĂ© les deux ... Quel cadre Spatio-temporel Zola Choisit-il pour son Ɠuvre ? Dans ce chapitre 1, Zola Ă©tablit de maniĂšre trĂšs claire le cadre spatio-temporel de son roman. Le rĂ©cit se dĂ©roule Ă  Paris. En tĂ©moigne la toponymie riche qui jalonne le rĂ©cit gare Saint-Lazare » place Gaillon » ; Ă  l'encoignure de la rue de la MichodiĂšre et de la rue Neuve-Saint-Augustin ». Quel cycle romanesque Zola A-t-il ecrit ? Les Rougon-Macquart Les Rougon-Macquart, ou Histoire naturelle et sociale d'une famille sous le second Empire compte 20 romans qui s'Ă©chelonnent de La Fortune des Rougon 1871 au Docteur Pascal 1893. Quel est le but d Emile Zola ? Le but du romancier est donc d'ĂȘtre objectif autant que possible, de rester neutre dans la reprĂ©sentation de la sociĂ©tĂ© et des individus qui la composent, afin de les montrer tels qu'ils sont. RĂ©sumĂ© du document Dans le dĂ©but de La Fortune des Rougon le premier tome de la sĂ©rie des Rougon-Macquart, Zola nous peint la foule rĂ©volutionnaire qui marche contre le coup d'Etat de NapolĂ©on III qui a mis fin Ă  la IInde RĂ©publique. Comment est dĂ©peinte cette rĂ©volte? Zola montre ici une rĂ©volte rĂ©publicaine. Ce n'est pas la rĂ©volte de quelques hommes isolĂ©s, mais de tout un peuple. L'accent est donc mis sur la collectivitĂ©, jamais les personnages ne sont dĂ©crits isolĂ©ment, c'est le peuple qui est dĂ©crit, le peuple qui par dĂ©finition est nombreux. On note ainsi ces "quelques milliers d'hommes" ligne 2, les "flots vivants", les "masses noires". Sommaire I. La rĂ©volte d'un peuple la description de la foule A. L'insistance sur le nombre B. Les mĂ©taphores de la masse C. Le symbolisme du chant II. Une description Ă©pique A. Mouvements d'agrandissement et de dramatisation B. Mouvements de personnalisations de la foule humaine Ă  la nature III. Un avenir incertain A. Le regard admiratif du narrateur B. Les signes avant-coureurs de la dĂ©faite? Extraits [...] En rĂ©alitĂ© la campagne est sans vie et sans alliĂ©s, le paysage est dit ĂȘtre celui d'une "paix morte et glacĂ©e" sans doute la paix Ă  venir, celle de la rĂ©pression dans le sang par NapolĂ©on III. Conclusion Zola nous dĂ©peint de maniĂšre admirative cette foule rĂ©volutionnaire. On note l'entrelacement de la nature et de la foule humaine la nature devient une force rĂ©volutionnaire qui chante, les rĂ©volutionnaires eux mĂȘmes deviennent nature chant, tempĂȘte. Ainsi, c'est le monde entier qui marche vers la rĂ©volution. La dĂ©faite n'en sera que plus absurde et plus cruelle. [...] [...] Tout devient plus grand, plus fort et plus dramatique dans ce texte. Ainsi, les rĂ©volutionnaires,d e simples hommes deviennent des "gĂ©ants", leurs trompettes sont "monstrueuses". De mĂȘme, il y a un effet d'amplification du chant qui va "Ă  tous les coins de la vallĂ©e", le chant se rĂ©pĂšte "Ă  tous les Ă©chos" effet de dramatisation du dĂ©terminant. Lorsque Zola dĂ©crit la façon dont la nature rĂ©percute le chant rĂ©volutionnaire, la phrase ce fait plus longue "Alors ce ne fut plus seulement la bande qui chanta" la sĂ©rie d'Ă©numĂ©rations montre encore une fois le mouvement d'amplification. [...] [...] Cependant cette narration est le point de vue d'un personnage, SilvĂšre, jeune et naĂŻf. D'autres Ă©lĂ©ments peuvent contrebalancer ce point de vue. Les signes avant-coureurs de la dĂ©faite? DĂšs la premiĂšre ligne, on peut se questionner sur l'oxymore "terriblement grandiose". Que veut dire cet adverbe "terriblement" qui semble contrebalancer la portĂ©e positive de l'adjectif "grandiose"? Peut ĂȘtre que cette foule grandiose va ĂȘtre confrontĂ©e Ă  une issue tragique, terrible la mort. De plus, la foule a l'illusion d'ĂȘtre nombreuse, de part les nombreux Ă©chos. [...] [...] La fortune des Rougon, chapitre Emile Zola La rĂ©volte rĂ©publicaine. Introduction Dans le dĂ©but de La Fortune des Rougon le premier tome de la sĂ©rie des Rougon-Macquart, Zola nous peint la foule rĂ©volutionnaire qui marche contre le coup d'Etat de NapolĂ©on III qui a mis fin Ă  la IInde RĂ©publique. Comment est dĂ©peinte cette rĂ©volte? La rĂ©volte d'un peuple la description de la foule L'insistance sur le nombre Zola montre ici une rĂ©volte rĂ©publicaine. Ce n'est pas la rĂ©volte de quelques hommes isolĂ©s, mais de tout un peuple. [...] [...] On note que le chant est repris "il n'y avait pas un trou de tĂ©nĂšbres oĂč des hommes cachĂ©s ne parussent reprendre chaque refrain avec une colĂšre plus haute". La foule est toujours plus grande, le chant toujours repris, le mouvement est "irrĂ©sistible". Cette description de la masse est Ă©pique registre Ă©pique registre de bataille, de guerre. C'est un peuple rĂ©volutionnaire qui est en marche, prĂȘt Ă  tout emporter sur son passage. II/ Une description Ă©pique Mouvements d'agrandissement et de dramatisation ReprĂ©senter un combat, une bataille, une guerre s'accompagne d'effets de dramatisation, d'agrandissement, pour donner vĂ©ritablement un souffle Ă©pique Ă  la scĂšne. [...]

la fortune des rougon résumé par chapitre