Lepère, Pierre-Auguste, était un célèbre peintre impressionniste, plus porté visage que paysage. Le fils, Jean, l’un des plus grands cinéastes de tous les temps La Grande Illusion et La Règle du jeu entre autres chefs-d‘œuvre). Une vraie famille en or comme dirait Dechavanne. Créer des ponts motivés entre peinture et cinéma n'est pas si simple, et cette
Renoirde père en fils. Auguste Renoir né le 25 février 1841. Il y a le peintre, Auguste Renoir et puis son fils, le cinéaste Jean Renoir. Tous deux ont révolutionné leur art respectif. Retrouvons Jean Renoir évoquer ce père original et talentueux, à travers quelques anecdotes sur sa vie personnelles et son oeuvre. Par la rédaction de
Renoir » s’avère de fait une magnifique métaphore du rapport entre peinture et cinéma, du passage de l’une à l’autre, comme se transmettraient les gènes d’un père à son fils
Sonpère, Ernest Ferdinand Pire, et son fils, Ferdinand Pire, sont également peintres. Son père était également photographe et cinéaste. Sa petite-fille, Danaë Pire, pratique la technique de la peinture sous verre. Œuvres. Ses œuvres sont exposées dans les musées suivants : Musée royal de l'Afrique centrale
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Lecinéaste novateur et controversé Andrzej Zulawski, Polonais qui a passé une grande partie de sa vie en France, est mort mercredi des suites d'un cancer à l'âge de 75 ans. «Mon père est
. Andrzej Wajda est mort, le cinéaste polonais avait 90 ans Cette légende du cinéma dont les films reflétaient l'histoire complexe de son pays est décédée d'une insuffisance pulmonaire. AFP AFP DÉCÈS - Légende du cinéma mondial, le Polonais Andrzej Wajda est mort dimanche 9 octobre à 90 ans, ont annoncé ses proches et plusieurs médias polonais. Le réalisateur de L'Homme de Marbre et de nombreux autres films reflétant l'histoire complexe de son pays est décédé d'une insuffisance pulmonaire. Hospitalisé depuis plusieurs jours, il se trouvait dans un coma pharmacologique, a indiqué un proche de la famille. Il a été pendant toute sa vie le chantre de la difficile histoire polonaise à laquelle il a su donner une dimension universelle, récompensée par un Oscar en 2000 pour l'ensemble de son œuvre. Kanal, le "début de tout" Né le 6 mars 1926 à Suwalki nord-est, Andrzej Wajda veut suivre l'exemple de son père, militaire de carrière, et tente, sans succès, d'entrer en 1939 dans une école militaire, à la veille de la Seconde guerre mondiale. Pendant l'occupation nazie, il commence à suivre des cours de peinture qu'il prolongera après la guerre à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie sud, avant d'entrer dans la célèbre école de cinéma à Lodz centre. Ses premiers films sont imprégnés de l'expérience douloureuse de la guerre, de la résistance polonaise contre les nazis. Son premier long métrage Génération 1955, un récit portant sur le sort de jeunes des faubourgs de Varsovie pendant l'occupation, a donné naissance à la célèbre "Ecole polonaise de cinéma", courant où l'on entreprenait un débat sur l'héroïsme et le romantisme polonais. En 1957, Andrzej Wajda obtient à Cannes le Prix spécial du Jury pour son chef d'œuvre sur l'insurrection de Varsovie en 1944, Kanal Ils aimaient la vie. "Ce fut le début de tout", avoua-t-il à 50 ans plus tard. "Cela m'a permis de faire ce qui devait être mon film suivant, Cendres et diamant 1958. Il m'a donné une position forte dans le cinéma polonais". Sauvé de la prison par la Palme d'Or A partir des années 70, l'œuvre d'Andrzej Wajda s'inspire du patrimoine littéraire polonais Le bois de bouleaux 1970, Les Noces, 1972, La Terre de la grande promesse 1974. En 1977, il présente au Festival de Cannes L'Homme de marbre, critique de la Pologne communiste, à qui il donne une suite trois ans plus tard dans L'Homme de fer. Le film, racontant pratiquement en temps réel l'épopée de Solidarité, premier syndicat libre du monde communiste, est récompensé par la Palme d'or à Cannes. "Le jour de la Palme a été très important dans ma vie, bien sûr. Mais j'étais conscient que ce prix n'était pas uniquement pour moi. C'était aussi un prix pour le syndicat Solidarité", a-t-il expliqué. Andrzej Wajda a offert sa Palme d'or à un musée de Cracovie. Elle y est exposée à côté d'autres trophées comme l'Oscar qui lui a été décerné en 2000 pour l'ensemble de son œuvre. Alors que ses nombreux amis sont emprisonnés lors du coup de force du général Wojciech Jaruzelski contre Solidarnosc en décembre 1981, la Palme d'Or le sauve de la prison. Amoureux du théâtre Ses prises de position hostiles au régime de Jaruzelski l'incitent à réaliser des films à l'étranger. Il tourne alors Danton 1983 avec Gérard Depardieu, Un amour en Allemagne 1986, ou Les Possédés 1988 d'après Dostoïevski. Après la chute du communisme en 1989, Andrzej Wajda revient à l'histoire avec notamment Korczak 1990, l'Anneau de crin 1993 ou la Semaine Sainte 1995. Il adapte toujours au cinéma les grands œuvres de la littérature polonaise comme Pan Tadeusz, quand Napoléon traversait le Niemen 1999 et La Vengeance 2002. Dans Katyn, nominé à l'Oscar en 2008, il raconte l'histoire tragique de son propre père, Jakub Wajda, qui fut l'un des officiers polonais massacrés par les Soviétiques en 1940, notamment à Katyn. Capitaine d'un régiment d'infanterie de l'armée polonaise, il fut exécuté d'une balle dans la nuque par le NKVD, la police secrète de Staline. Amoureux du théâtre, Andrzej Wajda a également mis en scène une quarantaine de pièces, dont plusieurs présentées à l'étranger, notamment en Amérique du Sud et au Japon. Grand passionné de la culture japonaise, le cinéaste a créé en 1994 à Cracovie un centre de civilisation japonaise, Manggha. En 2002, il avait lancé sa propre école de cinéma et d'écriture de scénarios. Son dernier film, Powidoki Après-image, 2016, qui a eu sa première en septembre au Festival de Toronto et qui n'est pas encore sorti en salle, sera le candidat polonais à l'Oscar. Wajda y raconte les dernières années de la vie d'un peintre d'avant-garde et théoricien de l'art, Wladysław Strzeminski, en lutte contre le pouvoir stalinien. Certains critiques y ont vu une métaphore de la Pologne actuelle dirigée par les conservateurs du Droit et Justice PiS. Ils nous ont quitté en 2016 - 31 décembre - Allan Williams - Le premier manager des Beatles, Allan Williams, est décédé à l'âge de 86 ans, dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 décembre. L'historien des Beatles, Mark Lewisohn, a notamment écrit sur Twitter "Pas d'Allan Williams, pas d'Hambourg. Pas d'Hambourg, pas de Beatles". Une façon de mettre en lumière le rôle qu'a joué Williams dans la carrière du groupe de rock. » Lire notre article complet en cliquant ici 29 décembre - William Salice - William Salice, l'inventeur du célèbre œuf en chocolat Kinder Surprise, est décédé jeudi 29 décembre. Hospitalisé à Pavie dans le sud de Milan en Italie des suites d'un accident vasculaire cérébrale, il est mort à l'âge de 83 ans, selon La Repubblica. Dans les années 1970, c'est lui qui avait imaginé le Kinder Surprise de l'entreprise italienne Ferrero. Proche de Michele Ferrero, père du Nutella et des Ferrero Rochers, William Salice avait eu l'idée d'un œuf en chocolat contenant un jouet à monter soi-même. 28 décembre - Jean Christophe Victor - Présentateur du "Dessous des Cartes" sur Arte, l'expert en géopolitique est décédé à l'âge de 69 ans. 28 décembre - Debbie Reynolds - Une étoile après l'autre. Debbie Reynolds, une des dernières grandes actrices de l'âge d'or d'Hollywood, a succombé à une attaque mercredi 28 décembre, quelques heures seulement après le décès de sa fille, Carrie Fisher, la célèbre princesse Leia de "Star Wars", des suites d'une crise cardiaque. Elle était notamment connue pour son rôle de Kathy Selden dans "Singin' in the rain". » Lire notre article complet en cliquant ici 28 décembre - Pierre Barouh - Le parolier et compositeur, auteur notamment du texte des chansons "Un homme et une femme" et "La bicyclette", est décédé à l'âge de 82 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 28 décembre - Michel Déon - L'écrivain et académicien, qui fit partie du courant littéraire des "Hussards", est décédé à l'âge de 97 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 27 décembre - Claude Gensac - L'actrice Claude Gensac, qui a tourné plus d'une centaine de films, est décédée à 89 ans dans son sommeil dans la nuit de lundi à mardi 27 décembre, a annoncé son fils à l'AFP. Claude Gensac était surtout connue pour donner la réplique à Louis de Funès dans la série des "Gendarmes". Le maréchal des logis Ludovic Cruchot l'apostrophe dans les films d'un "ma biche" qui lui a collé à la peau. Elle a d'ailleurs publié une autobiographie intitulée "Ma biche... c'est vite dit!", en 2005. 27 décembre - Carrie Fisher - Carrie Fisher est morte des suites d'une crise cardiaque mardi 27 décembre à Los Angeles, à l'âge de 60 ans. Carrie Fisher, dont le nom restera à jamais associé à son rôle de la princesse Leia dans la saga spatiale "Star Wars", avait souffert d'une crise cardiaque lors d'un vol entre Londres et Los Angeles le 23 décembre. Elle avait été transportée d'urgence dans un hôpital de la ville dans un état grave. 25 décembre - George Michael - MORT - Stupeur chez toute une génération qui a grandi dans les années 80. George Michael est mort dimanche 25 décembre de causes inconnues à son domicile à l'ouest de Londres, à l'âge de 53 ans. Selon le magazine Billboard, son manager Michael Lippman a déclaré que le chanteur avait été retrouvé allongé "dans son lit, en paix", et qu'il était mort d'une crise cardiaque. George Michael était une idole des adolescents dans les années 1980 devenue superstar mondiale, un chanteur et compositeur dont les mélodies sucrées cachaient une vie personnelle tourmentée, entre problèmes de drogue et ruptures sentimentales. 20 décembre - Michèle Morgan - Elle était l'une des plus grandes actrices du cinéma français du XXe siècle. La comédienne Michèle Morgan, de son vrai nom Simone Roussel, est décédée à l'âge de 96 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 18 décembre - Zsa Zsa Gabor - L'actrice américaine Zsa Zsa Gabor, Miss Hongrie 1936, est morte dimanche 18 décembre à l'âge de 99 ans d'une crise cardiaque. Le star avait défrayé la chronique pour ses neuf mariages, ses frasques et ses déboires juridico-financiers. "Scandaleuse" mais généreuse, celle qui n'a "jamais haï un homme suffisamment pour lui rendre ses diamants" partage ses recettes dans "Comment trouver un homme, comment le garder et comment s'en débarrasser", publié en 1970. 17 décembre - Henry Heimlich - Le médecin américain, qui avait donné son nom à une célèbre technique de secourisme permettant de sauver les victimes d'étouffement, est décédé le 17 décembre des suites d'une crise cardiaque à Cincinnati Ohio, comme l'ont rapporté les médias outre-Atlantique. Il avait 96 ans. 13 décembre - Alan Thicke - Le comédien canadien Alan Thicke est mort des suites d'une crise cardiaque, mardi 13 décembre à l'âge de 69 ans. Il était particulièrement connu pour son rôle dans la sitcom "Quoi de neuf docteur?". Il y incarnait un psychiatre, père de quatre enfants. Il était également apparu dans les séries "Fuller House" et "How I Met Your Mother." 8 décembre - John Glenn - Il était le premier Américain à avoir effectué un vol orbital autour de la Terre en 1962, à bord de la minuscule capsule Friendship 7. » Lire notre article complet en cliquant ici 7 décembre - Greg Lake - Le musicien âgé de 69 ans, icône du rock progressif des années 70, est mort des suites d'un cancer. » Lire notre article complet en cliquant ici 6 décembre - Peter Vaughan - L'acteur britannique Peter Vaughan s'est éteint mardi 6 décembre à l'âge de 93 ans. Le comédien était surtout connu pour son rôle de Harry Grout dans la série BBC "Porridge" et plus récemment dans "Game of Thrones" en tant que Mestre Aemon Targaryen, le conseiller de Jon Snow à Châteaunoir dans la Garde de Nuit. 4 décembre - Gotlib - Gotlib, l'auteur de BD, père de "Gai Luron", est mort à l'âge de 82 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 3 décembre - Rémy Pflimlin - Il avait dirigé France Télévisions de 2010 à 2015. Rémy Pflimlin est décédé dans un hôpital parisien des suites d'un cancer. Il avait 62 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 1er décembre - Ousmane Sow - Le célèbre sculpteur sénégalais Ousmane Sow est mort jeudi 1er décembre à Dakar a indiqué sa famille. Membre de l'Académie des Beaux-Arts depuis 2013, Commandeur de la Légion d'honneur et Commandeur des Arts et Lettres, l'artiste sénégalais né à Dakar était connu pour ses grandes statues de bronze. Ses œuvres représentaient principalement des Hommes africains presque toujours en mouvement. Qu'ils luttent, qu'ils dansent ou qu'ils s'aiment, ses personnages étaient tous en action. 25 novembre - Fidel Castro - Le père de la Révolution cubaine est décédé à La Havane à l'âge de 90 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 25 novembre - David Hamilton - Accusé de viol et d'agressions sexuelles par plusieurs femmes, dont l'animatrice Flavie Flament, le photographe britannique est mort dans son appartement du 6e arrondissement de Paris. Retrouvé inanimé par son voisin, l'artiste était entre la vie et la mort avant que son décès ne soit confirmé quelques minutes plus tard. » Lire notre article complet en cliquant ici 20 novembre - Paul Tourenne - Paul Tourenne le deuxième en partant de la droite sur la photo le dernier survivant du célèbre quatuor vocal "Les Frères Jacques", est mort dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 à Montréal où il résidait depuis une dizaine d'années. Paul Tourenne, également photographe, vivait à Montréal au Québec depuis une dizaine d'années. "Il est mort de vieillesse, son coeur a lâché", a dit son fils qui a salué "la carrière magnifique" de son père. 19 novembre - Sharon Jones - La chanteuse soul américaine Sharon Jones, qui s'était fait connaître avec la formation les "Dap-Kings", est décédée vendredi 48 novembre au soir à 60 ans des suites d'un cancer. Ex-gardienne de prison devenue chanteuse professionnelle à quarante ans, SharonJones était originaire d'Augusta en Géorgie et avait commencé à chanter dans les églises. 12 novembre - Malek Chebel - Décrit comme un "spécialiste du monde arabo-musulman et adepte d'un 'islam des Lumières'" par L'Obs, qui a annoncé la nouvelle, l'anthropologue et philosophe algérien est décédé à l'âge de 63 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 12 novembre - Paul Vergès - Fondateur du parti communiste réunionnais et figure emblématique de l'île de La Réunion, Paul Vergès est décédé à l'âge de 81 ans d'une leucémie. Il était le frère du célèbre avocat Jacques Vergès. 11 novembre - Robert Vaughn - L'acteur américain Robert Vaughn, dernier survivant des "Sept mercenaires", connu pour sa carrière à la télévision plutôt que dans des productions hollywoodiennes, est mort d'une leucémie aiguë à l'âge de 83 ans. 11 novembre - Leonard Cohen - Le musicien canadien Leonard Cohen, poète mélancolique et symbole d'une génération post-soixante-huitarde bercée par sa voix grave, est décédé à l'âge de 82 ans, Plusieurs générations ont fredonné et dansé sur ses titres les plus célèbres. "Suzanne" ou "So Long Marianne" illustrent, en 1967, un premier recueil de chansons mélancoliques. D'autres titres célèbres suivront comme "Bird on the Wire", "The Partisan", "Seems so long ago, Nancy" et surtout "Hallelujah". » Lire notre article complet en cliquant ici 6 novembre - Henry Hermand - L'homme d'affaires et de médias, considéré comme le mentor politique d'Emmanuel Macron, est décédé à l'âge de 92 ans à Paris. Rocardien, il était impliqué dans plusieurs think-tanks, et était notamment administrateur du cercle de réflexion Terra Nova, proche du PS. » Lire notre article complet en cliquant ici 14 octobre - Pierre Etaix - L'acteur, clown, cinéaste et dessinateur est décédé ce vendredi 14 octobre à l'âge de 87 ans. Discret, l'artiste avait travaillé avec Jacques Tati et Annie Fratellini et s'inscrivait dans la lignée de Buster Keaton et Charlie Chaplin. » Lire notre article complet en cliquant ici 13 octobre - Bhumibol Adulyadej - Le roi de Thaïlande est décédé à 88 ans, après 70 ans d'un règne ayant fait de lui le plus vieux monarque en exercice. » Lire notre article complet en cliquant ici 13 octobre - Dario Fo - L'écrivain et dramaturge italien, prix Nobel de littérature 1997, est décédé à l'âge de 90 ans. Célèbre pour ses pièces satiriques, ses prises de position contestataires et son engagement politique marqué à gauche, l'annonce de sa disparition est survenue le jour de la remise du prix Nobel de littérature 2016. » Lire notre article complet en cliquant ici 9 octobre - Andrzej Wajda - Légende du cinéma mondial, le Polonais Andrzej Wajda est mort à 90 ans. Le réalisateur de L'Homme de Marbre et de nombreux autres films reflétant l'histoire complexe de son pays est décédé d'une insuffisance pulmonaire. » Lire notre article complet en cliquant ici 8 octobre - Pierre Tchernia - L'homme de télévision et de cinéma est décédé à l'âge de 88 ans. "L'état de santé de papa s'est dégradé il y a 8 jours, il est mort à 3 heures du matin dans nos bras", a annoncé à l'AFP son fils Antoine Tchernia. "Il est parti dans la sérénité entouré de sa famille", a ajouté de son côté son agent, Artmedia. » Lire notre article complet en cliquant ici 5 octobre - Georges Balandier - Compagnon de route des décolonisations ayant contribué à forger le concept de "tiers-monde", analyste de la "surmodernité", Georges Balandier est mort à 95 ans. Il a utilisé l'anthropologie comme un "détour" pour mieux comprendre les soubresauts de nos sociétés. » Lire notre article complet en cliquant ici 28 septembre - Shimon Peres - Le prix Nobel de la paix et ancien président israélien Shimon Peres est décédé mercredi 28 septembre, deux semaines après un accident vasculaire cérébral, a annoncé son médecin. Avec Shimon Peres disparaît une figure historique, dernier survivant de la génération des pères fondateurs de l'Etat d'Israël et l'un des principaux artisans des accords d'Oslo qui ont jeté les bases d'une autonomie palestinienne dans les années 1990 et lui ont valu le Nobel de la paix. 25 septembre - Arnold Palmer - La légende du golf Arnold Palmer, surnommé "The King" pour avoir fait entrer, avec son imposant palmarès et sa personnalité magnétique, sa discipline dans une autre dimension dans les années 1960, est mort à l'âge de 87 ans. Il est le cinquième joueur le plus titré de l'histoire du circuit PGA avec ses 62 titres. » Lire notre article complet en cliquant ici 25 septembre - Jean Boissonnat - Le journaliste et essayiste, spécialiste de l'économie, est décédé à l'âge de 87 ans. Cofondateur du magazine économique L'Expansion, puis de L'Entreprise, il est mort des suites d'un AVC accident vasculaire cérébral. » Lire notre article complet en cliquant ici 25 septembre - Joseph Sitruk - Aussi charismatique qu'intraitable sur l'orthodoxie religieuse, l'ancien grand rabbin de France Joseph Sitruk, guide spirituel de la première communauté juive d'Europe pendant plus de 20 ans, est mort à Paris à l'âge de 71 ans. Victime d'une attaque cérébrale en 2001 et malade depuis plusieurs années, il est décédé à l'hôpital. » Lire notre article complet en cliquant ici 20 septembre - Curtis Hanson - Le réalisateur américain Curtis Hanson, qui avait notamment porté à l'écran " Confidential" de James Ellroy, est mort mardi 20 septembre à 71 ans à son domicile sur les hauteurs de Hollywood, a indiqué la police. Des agents avaient été appelés chez lui et n'ont pu que constater son décès de "causes naturelles". 16 septembre - Edward Albee - Le dramaturge Edward Albee est mort le 16 septembre à l'âge de 88 ans. Il est notamment connu pour être l'auteur de la célèbre pièce de théâtre "Qui a peur de Virginia Woolf?, scène de ménage devenue légendaire. 11 septembre - Alexis Arquette - Symbole de la lutte pour la cause transgenre, l'actrice Alexis Arquette est décédée à 47 ans. Selon TMZ, elle serait morte entourée de sa famille et de ses amis. » Lire notre article complet en cliquant ici 4 septembre - Élisabeth Collot - La doyenne des Français, l'Iséroise Élisabeth Collot, est décédée à Échirolles, près de Grenoble, à l'âge de 113 ans. Née le 21 juin 1903 à Angelot-Blancheville en Haute-Marne, elle s'est "éteinte tranquillement dans son sommeil", a déclaré à l'AFP sa fille Marie-Thérèse Collot. » Lire notre article complet en cliquant ici 3 septembre - Jean-Christophe Yoccoz - Le mathématicien français Jean-Christophe Yoccoz, connu pour ses travaux sur la théorie des systèmes dynamiques et lauréat de la médaille Fields en 1994, est décédé à l'âge de 59 ans. 2 septembre - Islam Karimov - Le président de l'Ouzbékistan, âgé de 78 ans, est décédé des suites d'une hémorragie cérébrale. » Lire notre article complet en cliquant ici 2 septembre - Jerry Heller - L'ancien producteur est décédé à Thousand Oaks Californie des suites d'une attaque cardiaque. Agé de 75 ans, il est connu pour avoir été le manager de le groupe à l'affiche du film à succès Straight Outta Compton, ainsi que de l'un des leaders de la formation californienne, Eazy-E. » Lire notre article complet en cliquant ici 30 août - Marc Riboud - Marc Riboud est mort à l'âge de 93 ans. Avec La Fille à la fleur, celui qui est considéré comme l'un des plus grands photographe de presse, laisse derrière lui l'un des plus célèbre hymne à la paix. Prise le 21 octobre 1967 à Washington, sa photographie immortalise une jeune militante contre la guerre au Vietnam devant le Pentagone. Alors que la nuit tombe et que les manifestants pacifistes rentrent chez eux, Jane Rose Kasmir s'approche des soldats américains, et oppose à leurs baïonnettes une simple fleur. » Lire notre article complet en cliquant ici 29 août - Gene Wilder - L'acteur américain Gene Wilder, inoubliable interprète de "Willy Wonka" et pilier des comédies débridées de Mel Brooks, est décédé lundi 29 août à l'âge de 83 ans. Gene Wilder, dont le nez proéminent et la chevelure bouclée abondante rendaient son visage reconnaissable entre tous, est décédé des suites de la maladie d'Alzheimer à Stamford dans le Connecticut. 25 août - Sonia Rykiel - Sonia Rykiel, un très grand nom de la mode, est morte à l'âge de 86 ans. "Ma mère est décédée cette nuit à Paris, chez elle, à 5 heures du matin, des suites de la maladie de Parkinson", avait déclaré ce 25 août sa fille Nathalie Rykiel, elle aussi femme de mode. » Lire notre article complet en cliquant ici 24 août - Michel Butor - Le romancier Michel Butor est mort à l'âge de 89 ans. Il était connu pour son roman La Modification 1957, ouvrage majeur du Nouveau roman, ainsi que pour la part de son œuvre consacrée aux livres d'art. » Lire notre article complet en cliquant ici 22 août - Toots Thielemans - Considéré comme le roi mondial de l'harmonica, le musicien belge Toots Thielemans est décédé à 94 ans, après une longue carrière internationale au cours de laquelle il a joué aux côtés des plus grands noms du jazz. Il est mort "dans son sommeil", un mois après avoir été hospitalisé à cause d'une chute. » Lire notre article complet en cliquant ici 22 août - Jacqueline Pagnol, première "Manon des sources" - L'actrice Jacqueline Pagnol, épouse et muse de l'écrivain, et première Manon des Sources en 1952, est décédée à l'âge de 95 ans à Paris. » Lire notre article complet en cliquant ici 19 août - Jack Riley, le père des "Razmoket" - L'acteur américain, qui prêtait sa voix au père de famille du dessin animé Les Razmoket, est mort à Los Angeles à l'âge de 80 ans. Le comédien, qui faisait régulièrement des apparitions dans des talks shows américains à succès, avait aussi joué dans certains films de Robert Altman, comme Le privé en 1973 ou Les Flambeurs en 1974. » Lire notre article complet en cliquant ici 18 aout - Jérôme Monod - Jérôme Monod, ancien patron de Suez-Lyonnaise des Eaux et très proche collaborateur et ami de Jacques Chirac, est décédé à l'âge de 85 ans dans sa propriété de Lourmarin dans le Vaucluse. » Lire notre article complet en cliquant ici 17 août - Maurice Opinel - Le président de la société familiale Opinel, artisan de la modernisation de l'entreprise, est décédé à l'âge de 88 ans. Petit-fils du fondateur, Maurice Opinel présidait le conseil d'administration de l'entreprise depuis septembre 1974. Il a été très actif pour protéger sa marque par des dépôts de brevets et pour lutter contre la contre-façon. 16 août - Joao Havelange - Le Brésilien Joao Havelange, ex-président de la Fifa, est décédé à l'âge de 100 ans. Né le 8 mai 1916 à Rio dans un milieu aisé, de parents belges qui avaient fui les horreurs de la première guerre mondiale, Jean-Marie Joao Faustin Godefroid Havelange était devenu en 1974 le premier non-Européen à être élu à la présidence de la Fifa. » Lire notre article complet en cliquant ici 15 août - Solange Fasquelle - La romancière française, auteure de "L'Air de Venise", prix des Deux-Magots 1967, et membre du jury du Prix Femina, est décédée à Paris à l'âge de 83 ans des suites d'une maladie. Son roman "Le Trio infernal", paru en 1972, avait été adapté au cinéma par Francis Girod et interprété par Michel Piccoli et Romy Schneider. 14 août - Georges Séguy - Georges Séguy, qui a dirigé la CGT de 1967 à 1982, est décédé à l'âge de 89 ans à l'hôpital de Montargis dans le Loiret, des suites d'une "maladie". » Lire notre article complet en cliquant ici 13 août - Kenny Baker, le R2-D2 de "Star Wars" - L'acteur britannique célèbre pour avoir incarné le petit robot R2-D2 dans le film La Guerre des étoiles, est mort à l'âge de 81 ans. Kenny Baker, qui mesurait à peine plus d'un mètre, souffrait depuis un certain temps de problèmes pulmonaires, selon sa famille. » Lire notre article complet en cliquant ici 13 août - Michel Richard - Le chef français Michel Richard est mort samedi à Washington, la capitale des Etats-Unis où il fait figure de pionnier de la scène culinaire en mélangeant saveurs et goûts américains et français dans plusieurs restaurants à succès. Né en 1948 en Bretagne, Richard est décédé samedi matin à l'âge de 68 ans dans un hôpital de Washington des suites d'une attaque cérébrale, selon son porte-parole Mel Davis cité par le Washington Post. » Lire notre article complet en cliquant ici 13 août - Françoise Mallet-Joris - Françoise Mallet-Joris, l'auteur du Rempart des Béguines, est morte à l'âge de 86 ans. La romancière franco-belge, qui avait reçu le Prix Fémina pour L'empire céleste en 1958, était membre de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique depuis 1993. » Lire notre article complet en cliquant ici 4 août - David Huddleston - L'acteur américain, qui a notamment incarné le "Big Lebowski" dans le film éponyme des frères Coen, est décédé à l'âge de 85 ans dans la ville de Santa Fe, a indiqué jeudi 4 août son épouse au Los Angeles Times. Il avait joué dans de nombreuses séries télévisées. Sur grand écran, il était apparu dans "Le shérif est en prison"1974 de Mel Brooks ou encore "Santa Claus The movie". » Lire notre article complet en cliquant ici 2 août - Ahmed Zoweil - Le chercheur égyptien Ahmed Zoweil, lauréat du prix Nobel de chimie en 1999, est décédé à 70 ans aux Etats-Unis où il enseignait. Ahmed Zoweil, qui possédait également la nationalité américaine, était professeur à l’Institut de technologie de Californie. » Lire notre article complet en cliquant ici 25 juillet - Denis Dubourdieu - L'œnologue, chercheur, vigneron et propriétaire de châteaux bordelais Denis Dubourdieu, fondateur-directeur de l'Institut des sciences de la vigne et du vin, dont les travaux de recherche dans les années 80 inspirent la viticulture contemporaine, est décédé le 25 juillet à l'âge de 67 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 21 juillet - Luc Hoffmann - L'ornithologue suisse Luc Hoffmann, grand défenseur de l'environnement et co-fondateur du Fonds mondial pour la nature WWF, est décédé jeudi 21 juillet à l'âge de 93 ans en Camargue, région dont il a été un grand mécène. La Tour du Valat, centre de recherches qu'il a fondé, l'a annoncé vendredi 22 juillet. » Lire notre article complet en cliquant ici. 19 juillet - Garry Marshall - Il était l'auteur de films et sitcoms dont vous vous souvenez très certainement. Garry Marshall est mort mardi 19 juillet des complications d'une pneumonie, à la suite d'une attaque à l'hôpital dans la banlieue de Burbank près de Los Angeles, a confirmé son attaché de presse. Il avait 81 ans et une belle carrière derrière lui. 'Pretty Woman", "Happy Days", "Laverne and Shirley" ou encore "The Odd Couple", Garry Marshall laisse derrière lui un grand vide sur le grand comme le petit écran. Il a su faire rire bien des téléspectateurs avec ses sitcoms à succès dans les années 70. » Lire notre article complet en cliquant ici. 18 juillet - Matilda Rapaport - La championne suédoise de ski freeride est morte à 30 ans après avoir été emportée par une avalanche lors d'un tournage publicitaire au Chili. » Lire notre article complet en cliquant ici. 17 juillet - Raymonde Tillon-Nédelec - La résistante communiste Raymonde Tillon-Nédelecest décédée à l'âge de 100 ans, a annoncé dimanche 17 juillet l'Elysée, François Hollande saluant cette "femme engagée" qui était "la dernière survivante" des 33 premières femmes élues députées en 1945. Selon un communiqué de l'Elysée, le président de la République a salué "le parcours exemplaire de cette femme", députée communiste des Bouches-du-Rhône de 1945 à 1951 qui s’était "engagée très jeune dans l’action syndicale et politique", et était "la dernière survivante des 33 femmes élues à la première Assemblée Constituante de la IVe République". » Lire notre article complet en cliquant ici. 4 juillet - Abbas Kiarostami - Le réalisateur iranien Abbas Kiarostami est mort à 76 ans des suites d'un cancer, a-t-on appris lundi 4 juillet. Celui qui avait remporté la Palme d'Or à Cannes en 1997 avec "Le Goût de la cerise" est décédé en France alors qu'il y était venu pour recevoir des soins, a rapporté le Guardian. » Lire notre article complet en cliquant ici. 14 juillet - Les victimes de l'attentat de Nice - Niçois, familles étrangères en vacances, dix enfants et adolescents 84 vies ont été fauchées le 14 juillet lors de l'attentat de Nice, qui a aussi fait 331 blessés. Trente-huit victimes viennent de 19 pays Algérie, Allemagne, Arménie, Belgique, Brésil, Estonie, Etats-Unis, Géorgie, Italie, Kazakhstan, Madagascar, Maroc, Pologne, Roumanie, Russie, Suisse, Tunisie, Turquie et Ukraine, a par ailleurs précisé le ministère des Affaires étrangères français. Dans notre article, vous pourrez retrouver la liste de ces personnes décédées, établie sur la base d'informations parues sur les réseaux sociaux et de confirmations de membres de leurs familles, de proches, d'élus locaux ou de sources diplomatiques des pays d'origine des victimes. 2 juillet - Roger Dumas - Roger Dumas, acteur connu pour ses seconds rôles au cinéma dans des films comme "L'homme de Rio", "Pouic-Pouic" ou "Les Visiteurs 2", mais aussi habitué des planches et parolier pour Sylvie Vartan ou Chantal Goya, est décédé à Paris à l'âge de 84 ans, a annoncé son agent à l'AFP. "Il avait débuté sa carrière avec Jean Gabin dans 'Rue des prairies' et l'a terminée avec le grand succès de 'L'étudiante et Monsieur Henri' au théâtre. Il a tourné avec beaucoup de gens, et il a écrit des tubes pour Chantal Goya ou Sylvie Vartan. C'était un personnage étonnamment gentil, sympathique", a ajouté l'agent. » Lire notre article complet en cliquant ici. 2 juillet - Michael Cimino - Le réalisateur de "Voyage au bout de l'enfer", "La Porte du paradis", "L'Année du dragon" ou encore "Le Sicilien", est mort à l'âge de 77 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici. 2 juillet - Elie Wiesel - Le prix Nobel de la paix et survivant de la Shoah, Elie Wiesel, est mort à l'âge de 87 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 2 juillet - Michel Rocard - Le Premier ministre de François Mitterrand entre 1988 et 1991 s'est éteint à l'âge de 85 ans, dans un hôpital parisien. Michel Rocard avait été le symbole de la gauche réformiste. » Lire notre article complet en cliquant ici 1er juillet - Yves Bonnefoy - Yves Bonnefoy, le plus célèbre poète français contemporain, également critique d'art et traducteur, est mort vendredi 1er juillet à l'âge de 93 ans. Auteur de plus de 100 livres, traduit en une trentaine de langues, cité plusieurs fois pour le Nobel, il a été lauréat en France du Grand prix de poésie 1981 de l'Académie, du Goncourt 1987 de la poésie et a remporté le prix mondial Cino del Duca 1995. » Lire notre article complet en cliquant ici. 1er juillet - Eudoxie Baboul - La doyenne des Français, la Guyanaise Eudoxie Baboul, est décédée à Cayenne à l'âge de 114 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 27 juin - Maurice G. Dantec - Le compte des éditions "Le Feu Sacré" a annoncé la mort de Maurice G. Dantec sur Facebook. L'écrivain français naturalisé canadien de science-fiction est décédé à l'âge de 57 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 27 juin - Bud Spencer - L'acteur italien de western spaghetti Bud Spencer, connu pour ses duos au cinéma avec Terence Hill, est décédé le lundi 27 juin à Rome à l'âge de 86 ans. 25 juin - Bill Cunningham - Le célèbre photographe de mode du New York Times Bill Cunningham est décédé samedi, a annoncé le journal où il travaillait depuis près de 40 ans. Il avait 87 ans. Bill Cunningham, véritable légende vivante de la photographie de mode dans la rue, qu'il a inventée, avait été récemment hospitalisé après avoir subi une attaque, a précisé le quotidien qui a salué en lui un "anthropologue culturel atypique". L'oeil aux aguets, un peu voûté, toujours une veste bleue de balayeur parisien sur le dos, un appareil photo –jusqu'à peu argentique– autour du cou, il avait une passion photographier l'allure. 25 juin - Nicole Courcel - La comédienne Nicole Courcel, mère de l'animatrice Julie Andrieu et vedette de plusieurs séries populaires à la télévision, est décédée samedi soir à l'âge de 84 ans, a-t-on appris auprès de sa fille. "Ma maman est décédée samedi vers 22H00 chez elle", a déclaré Julie Andrieu à l'AFP. "Depuis plusieurs années, elle souffrait d'une maladie cérébrale", a-t-elle ajouté. Nicole Courcel accède à la célébrité en 1949 avec Rendez-vous de juillet, de Jacques Becker. Elle tourne ensuite avec Sacha Guitry dans Si Versailles m'était conté 1953, puis dans une comédie à succès Papa, maman, la bonne et moi 1955. On la retrouvera plus tard dans Les Dimanches de Ville d'Avray 1961, L'Aventure, c'est l'aventure 1972 ou La Gifle de Claude Pinoteau 1974. 20 juin - Edgard Pisani - L'Elysée a annoncé mardi 21 juin la mort d'Edgard Pisani à l'âge de 97 ans. Ministre du général de Gaulle et de François Mitterrand, l'ancien commissaire européen a été salué par François Hollande comme "un esprit visionnaire, un réformateur ardent et un républicain détaché des querelles partisanes". Lire notre article complet ici. 20 juin - Benoîte Groult - La romancière et grande figure du féminisme est morte à 96 ans. Auteure de La Part des choses 1972, La Touche étoile 2006 ou Ainsi soit-elle 1975, journaliste pour Elle ou Marie-Claire, elle a marqué des générations de femmes par son combat pour l'émancipation féminine. Lire notre article complet en cliquant ici. 19 juin - Anton Yelchin - Le jeune acteur américain Anton Yelchin, une des vedettes des nouveaux films de la saga "Star Trek", est mort écrasé par sa propre voiture devant son domicile de Los Angeles. Il avait 27 ans. 15 juin - Ann Morgan Guilbert - L'actrice américaine Ann Morgan Guilbert est décédée mercredi 15 juin à Los Angeles des suites d'un cancer, a confirmé sa fille Nora Eckstein à l'agence Associated Press. Âgée de 87 ans, la comédienne avait débuté sa carrière dans les années 50 et s'était fait remarquer par le public américain dans le Dick Van Dyke Show en jouant le personnage de Millie Helper. Bien des années plus tard, sa renommée a traversé les frontières grâce à la série Une Nounou d'enfer. 10 juin - Christina Grimmie - La chanteuse américaine Christina Grimmie, ancienne participante à l'émission The Voice USA, a été tuée par un homme qui lui a tiré dessus vendredi soir, le 10 juin, alors qu'elle signait des autographes à l'issue d'un concert. Lire notre article complet en cliquant ici. 4 juin - Hervé Baudry - Dessinateur de presse et chroniqueur de l'émission "On va plus loin" sur Public Sénat, Hervé Baudry collaborait avec Rue89 ou Le HuffPost. » Lire notre article complet en cliquant ici 3 juin - Pierre Grimblat - Le producteur de "Navarro" et "L'Instit" est décédé à Paris à l'âge de 93 ans. Si son nom n'était pas très connu du grand public, Pierre Grimblat a produit quelques-unes des séries les plus célèbres de TF1 et France 2. » Lire notre article complet en cliquant ici 3 juin - Mohamed Ali - La légende de la boxe est morte à l'âge de 74 ans à Phoenix Arizona, "après un combat de 32 ans contre la maladie de Parkinson", selon les mots de son porte-parole Bob Gunnell. Le triple champion du monde des lourds est resté le plus célèbre boxeur de l'histoire, qu'il a écrite un demi-siècle durant avec ses poings, un verbe acéré et un charisme fou. » Lire notre article complet en cliquant ici 3 juin - Luis Salom - L'Espagnol Luis Salom, 24 ans, s'est tué vendredi après une chute lors de la deuxième séance d'essais libres de Moto 2 du Grand Prix de Catalogne, qui doit se disputer dimanche sur le circuit de Montmelo. Alors qu'il restait moins d'une demi-heure de session, le pilote de SAG Team a chuté dans le virage 12. Transféré dans un hôpital voisin, il n'a pu être ranimé. 31 mai - Emmanuel Maubert - Le journaliste et animateur âgé de 51 est décédé une quinzaine de jours après son un cardiaque à Cannes, qui avait conduit à son hospitalisation. Il a notamment été chroniqueur dans l'émission "C à vous" sur France 5. » Lire notre article complet en cliquant ici 29 mai - André Rousselet - Figure de l'administration, mais aussi de la politique, du monde des médias et de l'économie en France, André Rousselet est décédé dimanche 29 mai après-midi à son domicile parisien à l'âge de 93 ans, a-t-on appris auprès de sa famille. Ancien sous-préfet et député, André Rousselet est surtout connu en tant qu'ancien propriétaire de la compagnie de taxis G7, aujourd'hui dirigée par son fils Nicolas Rousselet, et pour avoir fondé la chaîne Canal+ en 1984. Lire notre article complet en cliquant ici. 27 mai - Jean-Claude Decaux - L'inventeur de l'Abribus financé par la publicité et fondateur du groupe d'affichage publicitaire JCDecaux est mort à 78 ans. Autodidacte, il avait fait en cinquante ans du groupe qui porte son nom le numéro un mondial du mobilier urbain et de la publicité dans les transports. » Lire notre article complet en cliquant ici 19 mai - Alexandre Astruc - Alexandre Astruc est mort. Le cinéaste et écrivain est décédé à l'âge de 92 ans, a-t-on appris ce jeudi 19 mai de ses proches. Père spirituel de la Nouvelle vague, figure du Saint-Germain-des-Prés d'après-guerre et théoricien de la "caméra-stylo", Alexandre Astruc considérait le cinéma comme l'équivalent de la littérature. Il hésitait à se définir comme "un metteur en scène qui aurait écrit des livres ou un écrivain qui aurait réalisé des films". 15 mai - André Brahic - L'astrophysicien André Brahic, découvreur des anneaux de Neptune et infatigable passeur de sciences à l'enthousiasme jamais démenti, est mort dimanche matin à Paris à l'âge de 73 ans. "C'était un personnage éblouissant et hors du commun, extraordinairement chaleureux, profond et authentique, un grand savant et en même temps un conteur, un écrivain", a dit son éditeur Odile Jacob qui était très proche de lui. 6 mai - Patrick Ekeng - Le milieu de terrain camerounais Patrick Ekeng est mort vendredi soir dans la capitale roumaine après un malaise lors d'un match du Championnat de Roumanie, a annoncé son club du Dinamo Bucarest. "Des tentatives de réanimation ont été faites durant une heure et demie sans réussite", a déclaré le médecin de Dinamo Bucarest Liviu Batineanu aux journalistes. Agé de 26 ans, l'international camerounais était entré sur le terrain contre Viitorul Constanta depuis sept minutes au moment où il a chuté soudainement sur le gazon, sans aucun contact préalable avec un autre joueur. 5 mai - Maurice Sinet dit Siné - Le dessinateur et caricaturiste est mort à l'âge de 87 ans des suites d’une opération. Avant de fonder son journal, Siné Mensuel, il avait été une figure historique de Charlie Hebdo. » Lire notre article complet en cliquant ici 2 mai - Hubert Mounier - Le groupe L'Affaire Louis Trio dont il était le leader avait été créé en 1982 à Lyon. Hubert Mounier, connu alors sous le nom de Cleet Boris, l'avait fondé avec son frère Vincent surnommé Karl Niagara, François Lebleu Bronco Junior les avait ensuite rejoins. Bananes et costumes années 50, le groupe égrenait une pop mélangée à des rythmes latins qui faisait mouche. En 1987, il avait remporté la Victoire de la musique de la "révélation variétés masculine" avec son premier album, "Chic Planète". » Lire notre article complet en cliquant ici 1 mai - Didier Bonaventure Deigna dit "Pepito" - Le batteur des Magic System est mort par noyade en Côte d'Ivoire. Âgé de 46 ans, il était aussi le choriste et chef d'orchestre du groupe. » Lire notre article complet en cliquant ici 25 avril - Momo de Skyrock - L'animateur de Skyrock est mort à l'âge de 31 ans. Grand fan du PSG, il intervenait dans l'émission du soir "Radio libre" de Difool pour parler foot. » Lire notre article complet en cliquant ici 24 avril - Billy Paul - Le chanteur américain, star de la scène soul de Philadelphie, avait connu la gloire en 1972 avec le hit "Me and Mrs. Jones". Il est mort à l'âge de 81 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 24 avril - Papa Wemba - La légende de la musique congolaise est morte à l'âge de 66 ans, après un malaise survenu sur scène à Abidjan où Papa Wemba participait à un festival de musique. » Lire notre article complet en cliquant ici 22 avril - Isabelle Dinoire - En 2005, elle avait été la première patiente au monde à bénéficier d'une greffe du visage. Onze ans plus tard, la Française Isabelle Dinoire est décédée à l'âge de 49 ans des suites d'une longue maladie. » Lire notre article complet en cliquant ici 21 avril - Prince - Le légendaire chanteur américain Prince, l'un des plus grands musiciens pop de sa génération, est mort à l'âge de 57 ans. 21 avril - Guy Hamilton - Le réalisateur de quatre "James Bond", dont Goldfinger ou encore Vivre et laisser mourir est mort à l'âge de 93 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 19 avril - Ronit Elkabetz - L'actrice israélienne, ambassadrice du cinéma israélien à l'étranger et notamment en France, est décédée à l'âge de 51 ans des suites d'un cancer. » Lire notre article complet en cliquant ici 17 avril - Doris Roberts - La star de la série télévisée américaine Tout le monde aime Raymond est décédée à 90 ans à Los Angeles. » Lire notre article complet en cliquant ici 15 avril - Anne Grommerch - Après la mort de la députée Sophie Dessus en mars, Anne Grommerch, élue Les Républicains de Moselle depuis 2008 est décédée à l'âge de 45 ans. La maire de Thionville a succombé à une longue maladie. » Lire notre article complet en cliquant ici 14 avril - Laurence Chirac - Laurence Chirac, la fille aînée de Jacques et Bernadette est décédée à l'âge de 58 ans. Contrairement à sa sœur Claude qui s'est beaucoup investie dans la carrière politique de leur père, Laurence Chirac est toujours restée dans l'ombre. Récemment, elle n'était apparue publiquement qu'en 2012 pour un reportage dans Paris-Match à l'occasion des 80 ans de l'ancien président. » Lire notre article complet en cliquant ici 11 avril - Howard Marks - Tour à tour trafiquant de drogue, écrivain, musicien et militant... Howard Marks, plus connu sous le nom de "Mr Nice" est mort à l'âge de 70 ans. L'année dernière, il annonçait souffrir d'un cancer de l'intestin. » Lire notre article complet en cliquant ici 6 avril - Merle Haggard - Le célèbre chanteur de country Merle Haggard, lancé dans la musique après un concert du légendaire Johnny Cash dans une prison californienne, est décédé le jour de son 79e anniversaire au terme d'une carrière de six décennies. 4 avril - Erik Bauersfeld, la voix de l'Amiral Ackbar dans "Star Wars" - L'acteur britannique Erik Bauersfeld est décédé à l'âge de 93 ans. Il avait été la voix de l'Amiral Ackbar dans "Star Wars", derrière la phrase devenue culte –"It's a trap!"– dans Le Retour du Jedi. » Lire notre article complet en cliquant ici 31 mars - Zaha Hadid - L'architecte britannique d'origine irakienne, lauréate du prix Pritzker 2004, le Nobel des architectes, est décédée d'une crise cardiaque dans un hôpital de Miami aux États-Unis. Des États-Unis à la Chine, nombre de ses créations ont marqué l'architecture du monde entier. 31 mars - Imre Kertesz - L'écrivain hongrois Imre Kertesz, auteur d'Être sans destin et lauréat du prix Nobel de littérature en 2002, est décédé à l'âge de 86 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 29 mars - Jean-Pierre Coffe - Le chroniqueur gastronomique Jean-Pierre Coffe, célèbre pour son franc-parler et ses coups de gueule contre la malbouffe, est mort à l'âge de 78 ans, après avoir imposé pendant 30 ans son personnage truculent sur les ondes et sur les écrans. » Lire notre article complet en cliquant ici 27 mars - Jim Harrison - L'écrivain américain Jim Harrison, auteur de nouvelles et poèmes dont les mélodramatiques Légendes d'automne est décédé à l'âge de 78 ans. Ce grand auteur était connu pour être un bon vivant, passionné de nature. » Lire notre article complet en cliquant ici 27 mars - Alain Decaux - Écrivain, homme de radio et de télévision, Alain Decaux est décédé à Paris à l'âge de 90 ans. Élu à l'Académie française en 1979, ministre de la Francophonie du gouvernement Rocard 1988-1991, ce grand conteur et vulgarisateur a créé et animé plusieurs émissions devenues cultes. » Lire notre article complet en cliquant ici 22 mars - Rob Ford - L'ancien maire de Toronto 2010-2014 affrontait depuis 18 mois une forme virulente de cancer des tissus mous et était sous chimiothérapie pour des tumeurs à la vessie. Le souvenir que laissera Rob Ford est celui de son tumultueux mandat à la tête de la plus grande ville du Canada. » Lire notre article complet en cliquant ici 16 mars - Frank Sinatra Junior - Frank Sinatra Junior est mort d'une crise cardiaque à l'âge de 72 ans, durant une tournée dans l'État américain de Floride. Comme son célèbre père mort en 1998, Sinatra Junior a fait carrière dans la musique. » Lire notre article complet en cliquant ici 15 mars - Serge Kampf - L'homme d'affaires est mort à l'âge de 81 ans. Le fondateur de Capgemini était aussi un important mécène du rugby français, lui l'amoureux du ballon ovale. » Lire notre article complet en cliquant ici 9 mars - George Martin - Le producteur de légende des Beatles, surnommé "le cinquième Beatle", est décédé à l'âge de 90 ans, avait annoncé Ringo Starr, l'ancien batteur du groupe musical britannique dont il avait permis le succès planétaire. » Lire notre article complet en cliquant ici 6 mars - Nancy Reagan - L'ancienne Première dame des Etats-Unis, décédée à 94 ans d'une insuffisance cardiaque congestive, avait été admirée ces dernières années pour les qualités qui avaient été vivement critiquées lorsqu'elle a quitté la Maison Blanche surprotégeant Ronald Reagan et exerçant une trop grande influence sur lui. » Lire notre article complet en cliquant ici 5 mars - Ray Tomlinson - Le père du "" et de l'e-mail est décédé le 5 mars d'une crise cardiaque. » Lire notre article complet en cliquant ici 5 mars - Nikolaus Harnoncourt - Le prestigieux chef d'orchestre autrichien Nikolaus Harnoncourt, considéré comme le "pape" du renouveau baroque, est décédé samedi à l'âge de 86 ans, a annoncé dimanche 6 mars sa famille citée par l'agence de presse APA. 3 mars - Sophie Dessus - Députée de Corrèze depuis 2012 elle avait succédé à François Hollande, Sophie Dessus est décédé des suites d'un cancer à l'hôpital de Limoges. Maire d'Uzerche depuis 2001, elle restait associée à Jacques Chirac après qu'une de leur discussion a été immortalisée par les caméras du "Petit Journal" en plein discours de Bernadette Chirac. » Lire notre article complet en cliquant ici 3 mars- Yves Guéna - Yves Guéna, nommé en 2000 par Jacques Chirac à la présidence du Conseil constitutionnel, est mort jeudi 3 mars matin à l'âge de 93 ans à Paris. Né en 1922, celui qui fut aussi ministre du Travail sous Pompidou a mené toute sa carrière politique sous la bannière du gaullisme. Elu de Dordogne, maire de Périgueux 1971-1997, il a été secrétaire général de l'UDR 1976 et ministre à plusieurs reprises de 1967 à 1974. Etant déjà membre du Conseil lors de sa nomination, son mandat s'est achevé en 2004. 25 février - François Dupeyron - Le cinéaste français, réalisateur de La Chambre des officiers, est décédé à l'âge de 65 ans des suites d'une longue maladie. » Lire notre article complet en cliquant ici 23 février - Valérie Guignabodet - La réalisatrice et scénariste est morte des suites d'une crise cardiaque à l'âge de 48 ans. Valérie Guignabodet était la compagne du journaliste et animateur télé Emmanuel Chain, qu'elle avait épousé en 2013 après dix ans de vie commune. » Lire notre article complet en cliquant ici 19 février - Umberto Eco - L'écrivain italien, auteur du célèbre roman Le nom de la rose, est décédé à l'âge de 84 ans. Il souffrait depuis plusieurs années d'un cancer. » Lire notre article complet en cliquant ici 19 février - Harper Lee - La romancière américaine Harper Lee, auteur de "Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur" prix Pulitzer 1961 qui est resté sa seule oeuvre pendant plus de cinq décennies, est décédée à l'âge 89 ans. Elle avait publié mi-juillet 2015 "Va et poste une sentinelle", la suite de son célèbre best-seller sorti en 1960. 17 février - Andrzej Zulawski - Le cinéaste polonais Andrzej Zulawski, 75 ans, ex-mari de Sophie Marceau, est mort mercredi 17 février, a rapporté Le Figaro. Le réalisateur de "L'important c’est d’aimer", "L’Amour braque" ou "Possession" est décédé des suites d'un cancer. Dans la nuit de mardi à mercredi, la page Facebook dédiée à Andrzej Zulawski citait "le cœur brisé", Xawery Zulawski, fils du cinéaste. Lui-même réalisateur, ce dernier expliquait que son père était "en soins intensifs à l'hôpital", et que la progression de sa maladie ne laissait "aucune illusion" sur son sort. Le décès a été confirmé par l'Association des cinéastes polonais. 16 février - Thérèse Clerc - Militante féministe de la première heure, éprise de liberté, Thérèse Clerc, fondatrice de la Maison des Babayagas, résidence autogérée pour femmes âgées à Montreuil Seine-Saint-Denis, est décédée mardi 16 février à l'âge de 88 ans. Thérèse Clerc était atteinte d'un cancer. Née le 9 décembre 1927, elle avait milité notamment au Mouvement pour la libération de l'avortement et de la contraception MLAC, au Mouvement de la paix ou encore au Parti socialiste unifié PSU. 16 février - Boutros Boutros-Ghali - L'ancien secrétaire général des Nations unies Boutros Boutros-Ghali est mort à l'âge de 93 ans. Le diplomate égyptien avait été le premier Africain à accéder au poste de secrétaire général, une fonction qu'il avait occupée entre 1992 et 1996. 15 février - George Gaynes - George Jongejans alias George Gaynes est mort à l'âge de 98 ans à North Bend Etat de Washington, ont annoncé plusieurs médias mardi 17 février, citant la fille de l'acteur américain. Ce dernier est décédé lundi dans la maison de sa fille. Né à Helsinki Finlande en 1917, George Gaynes ne s'est imposé que tardivement sur le petit et le grand écran. Élevé en France, en Angleterre et en Suisse, selon le New York Times, George Gaynes a étudié l'opéra à Milan et s'est produit en Italie et en France, mais sa carrière a été interrompue par la première guerre mondiale. Il a ensuite rejoint le New York City Opera. 7 février - Juliette Benzoni - Discrète, elle était pourtant l'une des romancières françaises dont les livres se vendaient le mieux. Juliette Benzoni, reine du roman historique, est morte ce week-end à l'âge de 95 ans. "Nous sommes au regret de vous annoncer que malheureusement notre très très chère Juliette, notre auteur tant aimé, nous a quittés ce week-end. Elle s’est éteinte tout doucement dans son sommeil, sa fille Anne à ses côtés", a annoncé lundi 8 février le site officiel de la romancière. 4 février - Maurice White - Le fondateur de Earth, Wind & Fire, le groupe qui a inventé l'afro-jazzfunk cliquez ici pour en savoir plus 4 février - Edgar Mitchell - L'astronaute américain Edgar Mitchell, l'un des rares hommes à avoir jamais marché sur la Lune, est décédé à 85 ans en Floride, a annoncé la Nasa. "L'astronaute Edgar Mitchell, pilote du module lunaire pour Apollo 14, est décédé jeudi dans un hôpital de West Palm Beach, en Floride, à la veille du 45e anniversaire de son atterrissage sur la Lune", écrit l'Agence spatiale américaine dans un communiqué. "Edgar était l'un des douze hommes seulement à avoir marché sur la Lune et il a contribué à changer la perception que nous avons de notre place dans l'univers", a réagi le patron de la Nasa, Charles Bolden, cité dans le communiqué. 4 février - Dave Mirra - La légende du BMX a été retrouvée morte à l'âge de 41 ans. Dave Mirra avait remporté 14 médailles d'or aux X Games. Il était aussi le premier homme a avoir réussi un double backflip sur son vélo lors d'une compétition et détenait le record du monde du plus haut saut sur une rampe en BMX. 31 janvier - Benoît Violier - L'un des plus grands chefs cuisiniers, le Franco-Suisse Benoît Violier, qui à 44 ans dirigeait le Restaurant étoilé de l'Hôtel de Ville de Crissier en Suisse, s'est suicidé, a annoncé dimanche 31 janvier a police, plongeant le monde de la gastronomie dans le deuil. "En fin d'après-midi, la police de l'ouest lausannois est intervenue à Crissier, où elle a découvert, à son domicile, le corps sans vie de M. Benoît Violier, âgé de 44 ans. L'intéressé aurait mis fin à ses jours à l'aide d'une arme à feu", a indiqué la police cantonale vaudoise dans un communiqué. 29 janvier - Jacques Rivette - Jacques Rivette est mort. Le réalisateur français, connu notamment pour les films "La Belle Noiseuse", "Paris nous appartient" et "L'Amour fou", est décédé vendredi 29 janvier à l'âge de 87 ans, ont annoncé Le Monde et Le Figaro. Né à Rouen en 1928, Jacques Rivette fait partie des cinéastes les plus emblématiques de la Nouvelle vague, aux côtés de Jean-Luc Godard ou Éric Rohmer, avec lequel il a fondé la Gazette du cinéma. Il fut aussi rédacteur en chef des Cahiers du cinéma. 28 janvier - Paul Kantner - Paul Kantner, cofondateur et guitariste de Jefferson Airplane, groupe phare de l'ère du rock psychédélique des années 1960, est décédé jeudi 28 janvier à l'âge de 74 ans. Kantner, qui avait notamment joué sur la scène du mythique festival de Woodstock en 1969, est mort des suites d'une crise cardiaque, précise le journal californien, citant son agent de longue date et amie Cynthia Bowman. Avec des titres à succès comme "Somebody to Love" ou "White Rabbit", Jefferson Airplane a écrit plusieurs hymnes du mouvement hippie. Lire notre article complet ici. 26 janvier - Colin Vearncombe - Le chanteur britannique Colin Vearncombe, plus connu sous le nom de Black, est décédé à l'âge de 53 ans. L'artiste, qui est notamment célèbre pour son titre Wonderful Life, était plongé dans le coma depuis un grave accident de voiture survenu le 10 janvier en Irlande. » Lire notre article complet en cliquant ici 20 janvier - Edmonde Charles-Roux - La romancière française, également journaliste et résistante, s'est éteinte à 95 ans dans une maison de convalescence. Veuve de Gaston Defferre, elle avait été présidente de l'Académie Goncourt. Elle reçoit le prix Goncourt en 1966 pour son premier roman, "Oublier Palerme". » Lire notre article complet en cliquant ici. 19 janvier - Ettore Scola - Le réalisateur italien est mort à l'âge de 84 ans cliquez ici pour en savoir plus 18 janvier - Glenn Frey - Glenn Frey, l'un des fondateurs et guitariste du groupe de rock américain Eagles, connu mondialement pour son titre "Hotel California", est décédé lundi 18 janvier, a annoncé le groupe. "C'est avec le cœur lourd que nous annonçons le décès de notre camarade, fondateur des Eagles, Glenn Frey, à New York lundi", a écrit le groupe sur son site web. 18 janvier - Leila Alaoui - La photographe franco-marocaine Leila Alaoui, grièvement blessée dans l'attentat de Ouagadougou, est décédée le 18 janvier. La jeune femme était reconnue dans son milieu professionnel, au Maroc, en France, ainsi qu'au Liban, où elle vivait une partie de l'année. 18 janvier - Michel Tournier - L'écrivain Michel Tournier, l'un des grands auteurs français de la seconde moitié du XXe siècle, Prix Goncourt pour "Le roi des Aulnes" en 1970, est décédé le 18 janvier à l'âge de 91 ans, chez lui à Choisel. 17 janvier - Clarence Reid alias Blowfly - Clarence Reid, le rappeur américain mieux connu sous son nom de scène Blowfly, derrière lequel il scandait des paroles crues, est décédé, a annoncé son agent dimanche. Reid a officié comme auteur pour le label de Miami TK Records, où il écrivait des titres soul et funk dans les années 1960 et 1970 pour des artistes de renom, avant de créer son propre personnage, Blowfly, relate Rolling Stone. Passé au hip-hop en se faisant une spécialité des paroles vulgaires, Blowfly est considéré comme "l'un des premiers rappeurs", selon le magazine. 17 janvier - Gottfried Honegger - Le célèbre peintre et sculpteur suisse Gottfried Honegger est mort 17 janvier à son domicile de Zurich, à l'âge de 98 ans. Né en 1917, Gottfried Honegger a passé son enfance chez ses grands-parents en Engadine canton des Grisons. Après des études à l'Ecole des arts appliqués de Zurich, il a fondé un atelier de graphisme, de décoration et de photographie en 1938. Il s'est fait un nom dans l'organisation d'expositions, dont l'Expo nationale de Zurich en 1939, et a mis également sur pied la première exposition itinérante d'art graphique en Suisse. 14 janvier - Alan Rickman - Alan Rickman est mort. L'acteur britannique de 69 ans, qui a joué dans des films aussi connus que "Harry Potter" où il incarnait le professeur Rogue, "Piège de cristal", "Robin des Bois" ou encore "Love Actually", est décédé des suites d'un cancer. 14 janvier - René Angélil - René Angélil, le mari de la chanteuse canadienne Céline Dion, est mort à l'age de 73 ans, a annoncé son agent jeudi 14 janvier. "René Angélil est décédé ce matin dans sa maison de Las Vegas après un long et courageux combat contre un cancer. La famille demande à ce que son intimité soit respectée" en attendant que davantage de détails soient fournis, a précisé le porte-parole de l’imprésario. 10 janvier - David Bowie - La légende du rock s'est éteinte deux jours après avoir fêté ses 69 ans, deux jours aussi après la sortie de son 25ème et dernier album baptisé "Blackstar". Le chanteur et compositeur, qui a bâti sa carrière sur des réincarnations successives, à travers les personnages de Ziggy Stardust, Aladdin Sane, ou du Thin White Duke, était un touche-à -tout visionnaire qui aura influencé des générations d'artistes. 8 janvier - Maria de Filippis - L'Italienne Maria Teresa de Filippis, qui fut la première femme à piloter une monoplace de Formule 1, est décédée la nuit dernière à l'âge de 89 ans, près de Bergame, a annoncé samedi le Grand Prix Drivers Club GPDC. Née le 11 nov 1926, Mme de Filippis était encore présidente honoraire du GPDC, un club d'anciens pilotes de F1 fondé en 1962 par le Français Louis Chiron et l'Argentin Juan Manuel Fangio, quintuple champion du monde. 7 janvier - André Courrèges - André Courrèges est mort jeudi 7 janvier 2015 à 92 ans. Symbole de la révolution vestimentaire des années 1960, le couturier est décédé à son domicile de Neuilly-sur-Seine. André Courrèges, qui avait cessé ses activités professionnelles dans les années 1990, "s'est éteint après un long combat de plus de trente ans contre la maladie de Parkinson", indique la maison dans un communiqué. La mini-jupe, le vinyle ou encore la petite robe blanche. Les créations de ce grand couturier ont durablement inspiré les podiums et la rue. 6 janvier - Yves Vincent - Le comédien à droite sur la photo connu pour ses seconds rôles au cinéma dans les années 60, de Hibernatus au Gendarme se marie, est décédé à l'âge de 94 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 5 janvier - Pierre Boulez - Le compositeur et chef d'orchestre français Pierre Boulez, 90 ans, figure majeure de la musique contemporaine, est décédé à Baden-Baden, en Allemagne, où il habitait. 4 janvier - Michel Galabru - Acteur comique aux 250 longs-métrages, figure inoubliable des "Gendarmes" où il tenait la vedette au côté de Louis de Funès, Michel Galabru est mort dans son sommeil à l'âge de 93 ans. 2 janvier - Michel Delpech - "Pour un flirt avec toi", "Le Loir-et-Cher"... Le chanteur Michel Delpech s'est éteint le samedi 2 janvier à l'Hôpital de Puteaux Hauts-de-Seine des suites d'un cancer de la gorge samedi à 69 ans. 1er janvier - Natalie Cole - La chanteuse soul américaine Natalie Cole, fille de la légende du jazz Nat "King" Cole et qui dut surmonter la drogue pour trouver sa propre voie, est décédée à l'âge de 65 ans. » Lire notre article complet en cliquant ici 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47 48 49 50 51 52 53 54 55 56 57 58 59 60 61 62 63 64 65 66 67 68 69 70 71 72 73 74 75 76 77 78 79 80 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 100 101 102 103 104 105 106 107 108 109 110 111 112 113 114 115 116 117 118 119 120 121 122 123 124 125 126 127 128 129 130 131 132 133 134 135 136 137 138 139 140 141 142 143 144 145 146 147 148 149 150 151 152 153 154 155 156 157 158 158 Ils nous ont quitté en 2016 - À voir également sur Le HuffPost
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Tarkovski fait partie de ces réalisateurs, à l’instar de Bergman ou Kurosawa, que l’on admire de loin, sans trop connaître, mais qu’il est de bon ton aujourd’hui d’aimer. Introduction Tous les critiques le plébiscitent, l’encensent, tous trouvent son style divin », et ses travaux magiques», il est pour eux l’un des génies de ce siècle ; mais il en était tout autrement du vivant du cinéaste. Tarkovski a toujours été un réalisateur qui a divisé les foules, malheureusement pour lui pas vraiment en parts égales. Il comptait bien quelques adeptes mais ils étaient peu nombreux, la grande majorité ne le comprenait absolument pas et le rejetait en bloc, surtout dans une Union Soviétique où l’esthétique était imposée par le pouvoir et où tout ce qui s’écartait de la norme était mal vu, rapidement condamné et censuré. Tarkovski ne pu réaliser que sept long-métrages, un moyen-long et un court durant près de trente ans de carrière. Pourtant il continue d’exercer une influence très forte sur les cinéastes contemporains les plans, le rythme, le cadrage de Zviaguintsev, récent Lion d’Or au festival de Venise en sont une parfaite illustration. Pourtant mon intérêt s’est porté sur Tarkovski pour d’autres raisons. En réalité assez par hasard. Ayant grandi en Union Soviétique, on m’avait lorsque j’étais encore très jeune imposé de regarder un de ses films, le plus consensuel et le plus abordable du moins l’Enfance d’Ivan. Je ne l’avais pas trop aimé, surtout pas trop compris et me rangeais du coté des détracteurs de Tarkovski. Mais il y a peu je tombai sur un article écrit par Tarkovski lui-même à l’occasion de la sortie internationale, justement, de l’Enfance d’Ivan. C’était le premier long-métrage d’un jeune réalisateur, peu connu à l’époque l’est-il véritablement beaucoup plus aujourd’hui, hors de quelques cercles d’amateurs? et qui selon les critiques annonçait la Nouvelle vague » du cinéma soviétique. Le film remporta le Lion d’Or, lui aussi, à Venise. Pourtant, l’accueil ne fut absolument pas unanime, le film divisa l’Europe bien pensante en deux, d’un côté les détracteurs la gauche italienne principalement, de l’autre les défenseurs ou, soyons plus précis, le défenseur Sartre. Dans son article, Tarkovski parlait justement de toutes les controverses qui accompagnèrent la sortie du film, mais au lieu de se ranger du coté de Sartre, Tarkovski le critiqua et jugea qu’il n’avait à peu près rien compris au film, même s’il était vrai que c’était tout de même fort gentil de sa part de s’impliquer pour lui. Qu’un jeune réalisateur d’à peine trente ans ose remettre en cause les jugements d’une sommité telle que Sartre alors que celui-ci avait justement pris position pour lui, m’impressionna beaucoup. Non pas qu’on n’ait pas le droit de remettre en cause la parole de Sartre, mais que Tarkovski se coupe de son unique véritable support au nom de son art m’obligea à m’intéresser de plus près à lui. J’ai revu le film et là ce qui m’impressionna encore plus, c’est que Tarkovski avaient entièrement raison Sartre était vraiment un piètre défenseur du film. Quel était donc cet homme prêt à renoncer à un précieux appui au nom de ses idées? Et quelles étaient finalement ses idées, valaient-elles vraiment la peine qu’on les défende à ce point ? Avant de lire un quelconque livre sur sa vie ou une critique sur ses films, j’ai commencé par visionner ses oeuvres. J’ai voulu m’en imprégner, puis les triturer à ma façon avant de consulter l’avis des autres. Cela étant fait, j’ai alors commencé à regarder quelques émissions sur sa vie et à lire des articles et quelques livres en français et en russe, les livres en français étant trop peu nombreux, preuve encore une fois de cet admiration de loin », comme je l’ai appelée, que l’on porte à ce cinéaste. Ces livres m’ont permis, il est vrai, d’élucider certains éléments de l’œuvre de Tarkovski qui sont très difficiles à comprendre sans explication. Mais c’est surtout le Temps Scellé écrit par Tarkovski lui-même qui a apporté des réponses à mes interrogations. J’en ai retiré l’image d’un homme sans concession, un homme pour lequel l’affirmation d’un style propre en tant qu’expression profonde de l’être passait avant tout. Etudier Tarkovski, c’est tenter de comprendre son style et de là , entrevoir ce qu’il était vraiment. C’est alors en toute logique que mon étude s’est centrée sur l’étude du style tarkovskien ». Quels en étaient les principaux traits ? En quoi étaient-ils originaux ? Enfin, apportaient-ils une nouvelle vision du cinéma, non pas révolutionnaire à proprement parler mais simplement propre à un homme, à un être doué d’une sensibilité originale, Andrei Tarkovski ? Il m’est apparu que l’on pouvait regrouper les caractéristiques des films de Tarkovski en trois parties, chacune constitutive du style tarkovskien ». Pour les exposer j’ai suivi les préceptes de Tarkovski lui-même qui voulait s’adresser à la sensibilité de chacun des spectateurs, non à leur logique. C’est pour cette raison que les trois parties n’ont pas forcément un lien logique entre elles, elles reflètent simplement le cours de ma pensée. Ainsi la première partie porte sur le désir de Tarkovski de refléter la vie à l’écran pour lui le film devait paraître absolument réel et il n’est alors pas étonnant de voir que de nombreux éléments de ses films sont tirés de ses propres souvenirs. Ce qui m’a frappé en second lieu est l’homogénéité de ses films, Tarkovski revenant perpétuellement sur les mêmes thèmes, les creusant toujours plus profondément. Enfin, il est impossible de confondre un film de Tarkovski avec celui d’un autre réalisateur chaque image, chaque plan, grâce à une esthétique propre au cinéaste soviétique, reflète ce désir de se distinguer, de dévoiler à l’écran son regard unique sur le monde sensible et surtout intérieur. Partie 1 La mémoire ancrée au plus profond de l’oeuvre de Tarkovski Chapitre 1 Pourquoi donner une telle place à la mémoire ? Comme nous l’avons déjà souligné, Tarkovski pensait que le cinéma devait par-dessus tout être réaliste. Il ne s’agissait évidemment pas de reportage mais le cinéma ne devait en aucun cas mentir, montrer des sentiments faux ou feints, surtout ne pas tomber dans le stéréotype car ce dernier n’est qu’un modèle préexistant que l’on voudrait appliquer à une situation bien réelle et surtout unique. A ce sujet, il écrivait Je voudrais dire encore combien la condition sine qua non et le vrai critère de construction plastique d’un film, est son authenticité par rapports aux faits de la vie […] La pureté du cinéma, sa force très particulière, ne tient pas au potentiel symbolique de ses images, mais à ce qu’il parvient à exprimer dans ses images tout ce qu’un fait peut avoir de concret et d’unique» et l’art est moyen de connaissance, et tend comme tel vers le réalisme. Mais celui-ci, bien entendu, n’est pas à comparer à une description des mœurs ou à du naturalisme ». Son cinéma passait d’abord par une observation quasi-scientifique du monde environnant d’où il extrayait des vérités poétiques. J’entends par là que Tarkovski pensait que le monde avait une essence beaucoup plus poétique que ce qu’on veut bien admettre, la perception que l’on a du monde extérieur n’étant pas due à une certaine logique mais à la façon dont on ressent les choses. Ainsi ses films tentaient de recréer la réalité non à travers des faits bruts mais à travers les sensations, le ressenti de Tarkovski, en tant que simple être humain qui possède une vision personnelle de toute chose environnante. Il s’adressait non à la raison du spectateur mais à son émotion. Mais toutes nos sensations sont fortement influencées par notre culture, notre histoire et notre passé, il paraît alors logique que Tarkovski ait beaucoup travaillé sur la mémoire et que nombre de ses films s’appuie ou englobe le passé et l’histoire du cinéaste. Ainsi Tarkovski écrivait dans le Temps Scellé C’est avant tout l’univers de l’homme qui m’intéresse. Il m’est beaucoup plus naturel de partir de l’exploration de la psychologie, de la philosophie qui le nourrit, et des traditions littéraires et culturelles qui sont à la base de son monde intérieur », puis rajoutait J’ai attaché dans tous mes films une grande importance aux racines, aux liens avec la maison paternelle, avec l’enfance, avec la patrie, avec la Terre. Il était primordial pour moi d’établir mon appartenance à une tradition, à une culture, à un cercle d’hommes ou d’idées ». Enfin, selon Antoine de Baecque, pour Tarkovski la mémoire est la dernière production humaine à laquelle se raccrocher avant la mort ». Il s’appuie ici sur l’histoire du Miroir où un homme au bord de la mort se remémore toute sa vie. Notons que deux des films de Tarkovski, le Miroir et Solaris, ont justement pour thème principal le rôle de la mémoire dans notre vie. Chapitre 2 Devoir de mémoire et attachement à l’identité nationale Section 1 Le cas de Andrei Roublev L’histoire du peuple russe revient constamment hanter les films de Tarkovski. Tarkovski ne désire pourtant pas faire une étude historique, son but n’est pas de recréer telle ou telle époque avec ses costumes, ses habitudes exactes, son cadre de vie…Il plante plutôt un décor où l’homme pourra retrouver de vrais sentiments et se fondre avec son histoire. Chez lui, l’expérience purement humaine prévaut toujours sur les critères de réalisme on peut peut-être voir ici sa volonté de rejeter aussi le carcan de l’esthétique socialiste qui plaçait à l’inverse le réalisme avant tout dans son échelle de valeurs. Il crée un lien intemporel entre l’homme en particulier et la société et son histoire, il tente de réaffirmer, de mettre à jour ce qui lie l’homme à la société dans laquelle il vit ; dans le Temps Scellé il déclare dans tous mes films, j’ai cru important d’essayer d’établir les liens qui unissaient les gens entre eux en dehors de ceux de la chair!. Ces liens qui me rattachent en particulier à l’humanité, et nous tous à tout ce qui nous entoure. Il m’est indispensable de me ressentir comme un héritier dans ce monde, que je n’y suis pas par hasard […]. Dans le Miroir, j’ai essayé de faire ressentir que […] les soldats forçant le Sivas, comme les intimes évènements de la chambre, avaient tous, en un certain sens, la même valeur d’expérience humaine. Au regard de l’expérience spirituelle de l’homme, ce qui a pu arriver à un seul hier soir a le même degré de signification que ce qui a pu arriver à l’humanité il y a un millénaire ». Ainsi dans Andrei Roublev, l’histoire s’inscrit dans la Russie du XVème siècle. Comme il l’explique, Tarkovski a d’abord cherché à s’informer au mieux des traditions de l’époque. Mais il n’a pas voulu créer un musée animé de peur de tomber dans la stylisation et le conventionnel. Il ne voulait pas tomber dans le travers de mettre en scène des tableaux de l’époque, cela aurait été dénaturer l’essence même du matériau cinématographique. Son but a été de recréer l’univers du XVème pour les yeux du XXème ». Il aurait été inutile de vouloir s’approcher indéfiniment de la réalité historique car nous la percevons aujourd’hui avec des yeux différents de ceux des gens de l’époque, il est beaucoup plus subtil de tenter de retransmettre la perception que nous en avons aujourd’hui, même si pour cela il est nécessaire de s’éloigner de la réalité historique. Le spectateur n’est pas dupe et aime que l’on ne le prenne pour tel. Certainement l’Enfance d’Ivan tient aussi de cette démarche la guerre y est bien sur une réalité mais une réalité esquissée, Tarkovski n’y tombe pas dans la surenchère, dans le spectaculaire. Au contraire la guerre est plus un cadre général, un moyen de justifier la vie de Ivan. Section 2 Le rôle de la Russie dans l’histoire, le cas du Miroir Par contre, dans Le Miroir, Tarkovski utilise des procédés assez différents. Il insère de véritables extraits de reportages retraçant certains grands évènements de ce siècle. Les documentaires servent à rythmer et illustrer les propos du narrateur. Les extraits montrent le rôle qu’a joué la Russie à travers les siècles, à l’instar du XXème celui d’un tampon » entre deux civilisations, entre deux mondes asiatique et européen, et tous les efforts qu’elle a dû mettre en œuvre pour sauvegarder son identité propre et son unité. Les images retracent tout d’abord un des évènements les plus sanglants de la seconde guerre mondiale la traversée du lac Sivas par l’armée soviétique. Ici aucun artifice, aucun héroïsme grandiloquent, juste la réalité de milliers d’hommes qui s’enfoncent dans la boue et remplissent leur devoir avec abnégation. Des hommes qui sacrifient leur vie pour un idéal. Puis Tarkovski nous montre des soldats russes tentant d’endiguer des manifestants chinois. Enfin, l’idée est relayée par la lettre de Pouchkine que le jeune garçon lit, Pouchkine y expliquant le rôle protecteur de la chrétienté dévolu à la Russie. Section 3 De l’histoire de la Russie au sentiment universel d’appartenance à une culture Il serait sans doute faux de réduire Tarkovski à un réalisateur qui ne s’intéresse qu’à la Russie. Bien sûr, ses films sont centrés sur sa patrie et son histoire, mais lorsqu’il parle de la Russie, il renvoie au sentiment universel d’appartenance que chaque homme ressent pour son pays natal. Il part de son expérience personnelle pour mieux arriver à l’universel. Il ne me semble pas nécessaire d’être Russe pour comprendre ce qu’a voulu exprimer Tarkovski, pour ressentir par exemple de la compassion pour ces soldats soviétiques qui meurent à l’écran. Ainsi les images sont transcendées, elles ne témoignent plus seulement de faits historiques mais s’adressent directement à l’individu et à sa sensibilité. De même lorsque Pouchkine affirme qu’il ne voudrait vivre dans aucun autre pays que la Russie malgré tous les problèmes qui y existent, il décrit en réalité ce lien que tout homme garde par rapport à ses racines et qui fait que, quoi qu’il arrive, des sentiments très forts subsistent en nous pour notre patrie. Chapitre 3 La famille, une référence constante Section 1 La figure du père La famille fût une source d’inspiration pour Tarkovski tout au long de sa carrière. Ce besoin de toujours puiser dans ses racines résulte tout à fait de la même volonté de parler à travers une expérience propre, une expérience réellement vécue par l’auteur de sentiments universels, ressentis par chacun. Tarkovski a besoin de se raccrocher à des épreuves qu’il a subies, aux scènes qu’il a vécues lui-même pour ne pas paraître faux, pour ne garder que les vrais sentiments, pour que le spectateur puisse être réellement touché et y retrouver sa propre vision. Comme nous l’avons déjà souligné, Tarkovski voulait absolument éviter de filmer des ersatz » de sentiments ; et quel autre moyen avait-il de ne pas paraître faux si ce n’est de parler de sa propre vie et de ses sentiments? Ainsi, c’est surtout l’image du père, Arseni Tarkovski, un célèbre poète, qui va revenir de façon récurrente dans l’œuvre de Tarkovski. Le réalisateur n’aura de cesse dans sa vie de tenter de renouer avec lui, celui-ci étant parti de la maison familiale lorsque Andrei était encore tout jeune. Tout comme son père, Tarkovski s’intéressa à la culture arabe, tout comme lui il partit pendant plusieurs années étudier la géographie des régions les plus éloignées de l’Union Soviétique. Mais c’est surtout à travers la poésie que Tarkovski tente de renouer avec son père. A la lecture du Temps Scellé on se rend très rapidement compte de l’importance de la place qu’occupe la poésie dans l’œuvre de Andrei. Il ne cesse de proclamer l’essence poétique du monde et considère que la poésie est certainement l’art qui se rapproche le plus du cinéma. Ses films sont toujours une évocation poétique du monde et font beaucoup plus appel à nos émotions qu’à notre raison. Il en venait à se définir d’ailleurs plus comme un poète que comme un cinéaste. Par ailleurs Tarkovski va jusqu’à inclure de la poésie à proprement parler dans ses films. Trois de ses dernières œuvres, Stalker, le Miroir et Nostalghia, certainement les plus personnelles, comportent des poèmes de son père. Dans Le Miroir c’est même Arseni qui lit ses propres poèmes. Enfin comment ne pas évoquer la figure du père dans Solaris et dans le Miroir? Dans le Miroir le père est toujours absent de l’image, on ne le voit jamais, sa voix nous parvient de derrière la caméra. Tarkovski se remémore sans nul doute ici son enfance, où tout comme le petit garçon dans le film il cherchait désespérément la figure paternelle. Dans Solaris, le père est un mentor et un guide pour Kelvin, le personnage principal. Le père a été lui aussi cosmonaute et Kelvin essaie de prouver qu’il vaut autant que lui. Le film se finit sur l’image de Kelvin à genoux devant son père. Ils sont dans les bras l’un de l’autre. Même si la scène se déroule sur une île au milieu de l’ Océan » où tous les fantasmes ancrés dans la mémoire se réalisent, l’image finale est tout de même la réconciliation entre le père et le fils. Section 2 La figure de la mère Tarkovski évoque aussi à plusieurs reprises le destin et les relations qu’il entretenait avec sa mère. Le personnage de la mère apparaît régulièrement dans ses films Solaris, Le Miroir, Nostalghia et le Sacrifice. La femme y est dépeinte sous plusieurs angles souvent inquiète, elle tente toujours de protéger le héros principal. Le Miroir, film quasi autobiographique, révèle de plus le rôle qu’a joué la mère de Tarkovski dans la vie du réalisateur. Elle est celle qui faisait vivre courageusement la famille en attendant un retour hypothétique du père. Tout de la vie de la mère est repris dans le film son apparence, la profession qu’elle exerçait elle était correctrice dans une maison d’édition, là où ils habitaient lorsque Andrei était petit et le style de vie qu’elle menait. La vraie mère de Tarkovski fait même une apparition dans le film dans le rôle de la mère du père invisible ». Section 3 L’environnement familial Enfin, c’est tout l’environnement familial de la jeunesse de Tarkovski que l’on retrouve tout au long de ses films. L’élément le plus visible de cette nostalgie est bien évidemment la maison familiale. Une maison en bois, comme il en existe des milliers en Russie, mais qui revêt pour le réalisateur une symbolique tout à fait particulière. Tarkovski est allé jusqu’à recréer la maison de son enfance à l’identique, l’originale ayant été détruite. On retrouve cette maison aussi bien dans Solaris, dans Le Miroir, dans Nostalghia, que dans le Sacrifice. Elle est l’image de ce passé, de cette vie antérieure à tout jamais perdue. Au fil des films elle acquiert une symbolique de plus en plus importante. Ainsi elle apparaît pour la première fois dans Solaris, où elle joue d’une part le rôle de havre de paix où Kelvin vient se ressourcer et méditer avant de partir en mission, et d’autre part l’endroit dont il rêve et qui est le seul où la réconciliation avec son père sera possible. Comme nous l’avons déjà souligné la dernière image du film est cette maison perdue au milieu de l’océan Solaris, ce rêve ultime de Kelvin. Dans Le Miroir la maison remplit un rôle similaire elle accompagne toute la symbolique de l’enfance perdue. Puis dans Nostalghia, Gortchakov la voit en permanence dans ses rêves et surtout se retrouve après sa mort allongé près d’elle. La maison y est entourée de ruines romaines. Le héros retrouve la paix qu’il avait perdue en partant de Russie ; la maison est devenu symbole de ce pays natal désormais lointain. Enfin dans Le Sacrifice, quasiment tout le film se déroule sur fond de cette maison. Le réalisateur joue avec son image et la dédouble sur l’un des plans une fois en taille réduite au premier plan et une fois en gigantesque en fond. Ici la maison familiale finit par représenter un monde toujours fragile et menacé par des catastrophes notre monde. D’autre part plusieurs éléments se retrouvent dans de nombreux films de Tarkovski sans avoir d’explication réellement logique même si l’on sera obligé de revenir sur certains d’entre eux dans la suite de notre étude, on peut citer ainsi le chien Andrei Roublev, Solaris, Stalker, Nostalghia, Le Miroir, le cheval Solaris, Nostalghia, la tâche blanche sur la tête Stalker, Nostalghia, le lit en fer Stalker, le Miroir, Nostalghia…Outre leur valeur esthétique et poétique l’apparition de ses éléments doit faire référence au passé de l’auteur et à son environnement lorsqu’il était plus jeune. Chapitre 4 L’influence de la vie personnelle du réalisateur sur ses films Enfin, la filmographie de Tarkovski suit de près son histoire personnelle. C’est d’ailleurs l’un des plus grands reproches que lui faisaient les dirigeants et le milieu cinématographique soviétiques. Il leur semblait que Tarkovski manquait cruellement de pudeur et qu’il s’intéressait trop à son destin personnel en négligeant celui du peuple soviétique. Tarkovski se justifiait ainsi Le nœud d’un film est qu’un artiste ne peut exprimer l’idéal moral de son temps s’il ne touche pas à ses plaies les plus sanglantes, si il ne les vit et ne les endure en lui-même ». Tout d’abord quelques épisodes marquants de la vie du réalisateur se retrouvent éparpillés dans ses films, c’est le cas du premier long métrage de Tarkovski L’Enfance d’Ivan. Tout comme Ivan dans le film, Tarkovski fait partie de cette génération qui a grandi pendant la seconde guerre mondiale. Bien entendu Tarkovski n’est pas ce jeune Ivan, et sa destinée n’a rien avoir avec celle du jeune garçon ; mais Tarkovski peut ici se référer à ses souvenirs pour décrire les atrocités de la guerre. Il n’est pas réellement nécessaire d’évoquer ici Le Miroir car ce film est en grande partie explicitement autobiographique. On y retrouve comme nous l’avons déjà montré la figure du père absent, une mère protectrice, un enfant quelque peu renfermé sur lui-même, une enfance à la campagne dans la misère et l’attente du retour du père… éléments directement inspirés de la vie du réalisateur. Nostalghia ne fait pas non plus défaut à cette caractéristique générale. A l’époque Tarkovski est excédé par le pouvoir soviétique qui ne cesse de le critiquer et censure automatiquement tous ses films. Il décide alors de partir à l’étranger pour réaliser son prochain film d’autant qu’il y est demandé depuis assez longtemps. C’est le premier film de Tarkovski réalisé à l’étranger et produit par des étrangers le deuxième étant Le Sacrifice. Dans ce film, Gortchakov est un poète russe qui veut écrire une biographie de Berezovski, un compositeur-cerf russe » comme le nomme Tarkovski lui-même du XVIIIème siècle qui avait des aptitudes pour la musique et que son maître envoya étudier en Italie. Gortchakov part donc sur les traces de cet homme dans un pays qui lui est inconnu. Il découvre ce compositeur a réellement existé que Berezovski étudia bien en Italie, y obtint de grands succès et y donna même quelques concerts. Mais c’est après l’un de ses concerts, alors que tout semblait aller pour le mieux, qu’il est pris par un sentiment aigu de nostalgie il décide alors de retourner en Russie alors que le servage n’y est pas encore aboli et finalement se pend là -bas. Pendant que Gortchakov découvre cette histoire tragique, il est pris lui aussi progressivement du même sentiment. La nostalgie du pays natal l’envahit peu à peu. Tarkovski décrit ce sentiment comme suit J’ai voulu faire un film sur la nostalgie russe, cet état d’âme si particulier qui s’empare de nous lorsque nous nous trouvons loin de notre pays. J’ai voulu raconter l’attachement fatidique qu’ont les Russes pour leurs racines, leur passé, leur culture, pour les lieux qui les ont vus naître, leurs parents proches et leurs amis. Un attachement qu’ils gardent toute leur vie, quels que soient les horizons où le destin les entraîne ». Gortchakov lui aussi finit par mourir mais dans un pays qui lui est étranger, loin des siens et de ses terres natales. Enfin, on le voit sur la dernière image à moitié allongé avec un chien à coté de lui, la maison familiale proche, toute proche derrière et les ruines romaines au contraire très loin. Une petite neige commence à tomber. Evidemment le cinéaste met ici en abîme son propre désespoir. Il matérialise son fantasme de retrouver les lieux qui lui sont chers. Encore une fois les sentiments du réalisateur ne sont pas feints et c’est eux qui font la beauté de son œuvre. Enfin, Le Sacrifice a été tourné par Tarkovski lorsqu’il était très fortement malade d’un cancer et au bord de la mort. Tout le film s’en ressent et est profondément pénétré par l’idée de fragilité de la vie. D’ailleurs, dans la première version du scénario, Alexandre devait être malade du cancer et être guéri par la sorcière. Finalement cette version ne fût pas retenue, mais les personnages du film restent constamment sous la menace d’un danger imminent et terrible une guerre nucléaire. Ce qui est intéressant chez Tarkovski, c’est le fait qu’il soit un réalisateur qui n’a jamais renoncé à ses convictions. Sa vie fut semée d’embûches, mais malgré tout il n’a jamais fait aucune concession sur ses principes. Le premier principe qu’il s’était fixé était le besoin absolu d’authenticité. Ainsi Tarkovski est toujours à la recherche de vrais sentiments. Il fuit tout ce qui peut ou pourrait passer pour fictif. Ce qui l’intéresse, c’est l’étude de la psychologie ou plutôt du processus psychologique. Il veut tourner de véritables expériences humaines et pour cela il s’appuie sur sa propre vie pour construire ses films. C’est pour lui le seul moyen de garantir que ce sont de vrais sentiments et non des sentiments empruntés, déjà vus et stéréotypés. En second lieu, les thèmes qu’abordent le réalisateur furent tout au long de sa carrière quasiment les mêmes. Il n’a cessé de creuser trois sujets majeurs le destin de l’homme, dont il a développé un modèle tout à fait personnel, la confrontation de l’individu à la société, enfin Dieu et la croyance. Partie 2 Les thèmes centraux de l’œuvre de Tarkovski Chapitre 1 Parcours tarkovskiens Section 1 L’enfant et le fou, contrepoids du monde raisonnable On peut certainement regrouper les enfants et les fous regroupement fréquent chez Tarkovski dans une seule et même catégorie. Ils ne font pas partie du monde désincarné des adultes raisonnables. Pour Tarkovski, la raison, par sa recherche implacable de logique, détruit toute la poésie du monde. Lui tente de s’adresser directement à nos sensations et c’est en cela que tous les êtres doués de plus grande sensibilité, même si c’est au détriment d’une certaine raison, l’intéressent et sont les meilleurs vecteurs de son message. Comme l’explique Antoine de Baecque, les deux figures sont renfermées sur elles-mêmes, elles ne livrent que quelques indications au spectateur mais ces paroles se révèlent souvent être les clés de l’histoire. On retrouve fréquemment la figure du fou dans ses films L’Enfance d’Ivan, Andrei Roublev, Nostalghia, Le Sacrifice. Les fous ne trouvent jamais leur place dans la société. Ils sont continuellement moqués et incompris. Le monde moderne ne leur accorde aucune place tangible. Ils sont repoussés aux confins au monde raisonnable. Mais paradoxalement Tarkovski leur accorde aussi le rôle de révélateurs de la vérité, de prophètes », comme les nomme Antoine de Baecque, ou de iourodivi » selon Tarkovski lui- même. Tel est le cas de Domenico dans Nostalghia. Domenico est moqué par ses congénères allongés dans la piscine. Ils le considèrent comme fou car il a enfermé sa femme et ses enfants pendant plusieurs années. Mais lui a voulu seulement les protéger justement de ce monde hostile. Perpétuellement méprisé, il finit par s’immoler sur la place publique en poussant un dernier cri d’alarme sur les dangers en particulier spirituels qui guettent notre monde. Néanmoins, et ce malgré sa mort pathétique et quelque peu risible où toute la grandeur de son geste est gâchée par son manque d’habileté le briquet qui ne s’allume pas, le discours qui n’est pas lu jusqu’au bout, la musique qui s’enraye…, son message est transmis à Gortchakov qui fait naître l’espoir que d’autres pourront le comprendre. L’enfant lui aussi est un martyr-prophète. Lui aussi porte des stigmates de nos sociétés Ivan dans l’Enfance d’Ivan, la fille du Stalker…. Lui aussi doté d’une grande sensibilité révèle un message spirituel fort comme le décrit Antoine de Baecque, le petit Garçon » dans Le Sacrifice, récemment opéré de la gorge et qui ne pourra émettre sa première phrase que lors du plan final Au commencement était le verbe » -phrase à la trouble résonance dans sa gorge à peine guérie, comme si ce verbe inaugural ne pouvait être que parole intérieure, parole retenue par le sens, réponse enfantine aux adultes bavards qui n’ont pas compris la décadence du monde perdu par ses communications infinies. Section 2 La place de la femme Mise à part la mère dont on a déjà parlé, la femme en général occupe dans l’œuvre de Tarkovski une place minime, voire marginale. Les histoires d’amour sont aussi très rares, les rapports charnels inexistants. La femme est tantôt naïve comme dans L’Enfance d’Ivan, tantôt indésirable au sens où Gortchakov n’éprouve pas de désirs pour elle et préfère se réfugier dans ses rêves de Russie comme dans Nostalghia, tantôt encore désirable mais inaccessible comme dans Solaris où la femme de Kelvin n’est qu’une illusion qui disparaîtra lorsque le héros reviendra sur Terre et qu’il essaie d’ailleurs de faire disparaître prématurément, tantôt enfin celle qui porte le foyer sur ses épaules mais qui se cantonne à des problèmes matériels comme dans Le Miroir et Stalker. L’image de la femme varie selon les films mais reste le plus souvent plutôt négative elle n’aide que très rarement le héros dans sa progression. Seul peut-être Le Sacrifice, le dernier film de Tarkovski, redonne une place centrale à la femme car Maria, la domestique, est finalement la seule voie de la rédemption pour Alexandre et tout le genre humain. C’est dans un acte ultime d’amour où les êtres se mettent en lévitation que la femme devient en un sens salvatrice du genre humain. Section 3 Condition humaine du héros tarkovskien Qu’appelle-t-on un parcours tarkovskien ? Les films de Tarkovski, mis à part peut-être L’Enfance d’Ivan, mettent en scène des hommes très différents, mais qui ont tous une caractéristique commune. A l’image de Tarkovski lui-même, rien ne leur est donné d’avance, ils progressent toujours par tâtonnements, ils évoluent la plupart du temps dans un environnement hostile et incertain, parfois ils sont proches de la résignation, mais grâce à leur force de caractère et à une idée qu’ils poursuivent et en laquelle ils croient au plus profond de leur être, ils continuent à avancer. On pourrait citer ici aussi bien Andrei Roublev, Nostalghia, Solaris que Le Sacrifice, mais c’est en particulier Stalker qui nous vient à l’esprit. Stalker est le parfait exemple de cet homme fragile confronté à un milieu très hostile. Tous les jours sa vie est mise en danger, lorsqu’il part il ne sait pas vraiment s’il va pouvoir revenir. Son chemin est seulement déterminé par le bout de chiffon attaché au boulon qu’il jette chaque fois un petit peu plus loin. Il sait qu’une fois que l’on a pris un chemin dans la Zone, il est impossible de revenir par ce chemin. Tarkovski écrit dans Le Temps Scellé Dans Notstalghia je voulais poursuivre le thème de l’homme faible », celui qui n’est pas un lutteur par ses signes extérieurs, mais que je vois comme le vainqueur dans cette vie. Déjà Stalker, dans un monologue, défendait la faiblesse comme la seule vraie valeur et l’espoir de la vie. J’ai toujours aimé ceux qui n’arrivaient pas à s’adapter de façon pragmatique à la réalité. Il n’y a jamais eu de héros dans mes films, mais des personnages dont la force était la conviction spirituelle et qui prenaient sur eux la responsabilité des autres ». Ses personnages », comme il les appelle, mus par leur conviction intime, continuent donc à avancer malgré toutes les embûches ; et c’est en cela qu’ils sont beaux. Une autre caractéristique unit les personnages principaux de Tarkovski. C’est le poids de la responsabilité. Tous ces personnages ne fuient pas devant les responsabilités qui leur incombent. Au contraire, malgré leur faiblesse » extérieure, ils prennent souvent le sort du monde sur leurs épaules. Il en est ainsi de Stalker, Gortchakov, quelque part aussi de Ivan de L’Enfance d’Ivan mais surtout d’Alexandre qui se sent investi d’une mission quasi-divine sauver le monde. C’est un homme plutôt faible, mais il est prêt à sacrifier sa maison et à coucher avec Maria la sorcière pour remplir sa mission. Tarkovski le décrit ainsi Le personnage principal de mon prochain film, Le Sacrifice, est un homme faible, au sens courant du terme. Il n’est pas un héros, mais un penseur et un homme honnête, capable de sacrifier pour un idéal élevé. Quand la situation l’exige, il n’esquive pas ses responsabilités ni ne les renvoie vers les autres. Et il prend le risque d’être incompris par les autres, car sa façon d’agir n’est pas seulement radicale mais aussi affreusement destructrice aux yeux des ses proches. C’est là que réside la force particulièrement dramatique et véridique de son acte. Néanmoins, il exécute cet acte et franchit avec lui le seuil du comportement accepté comme normal. Il prend donc le risque d’être qualifié de fou, parce qu’il a conscience d’appartenir à un tout, ou si l’on veut, au destin du monde ». De même voici ce qu’il écrit pour Gortchakov mais Gortchakov se ressent très proche de son idée mûrie dans la souffrance [il s’agit ici de l’idée de Domenico] celle de la responsabilité individuelle pour tout ce qui se passe autour de nous, et que chacun doit répondre de tout devant tous… ». Il est par ailleurs impressionnant d’observer à quel point Tarkovski appliqua ces préceptes à sa vie. Il considérait que l’artiste porte justement cette responsabilité devant le spectateur. L’art a pour fonction notamment de critiquer les règles établies, de remettre en cause les situations acquises pour faire avancer la société L’artiste tend à perturber la stabilité d’une société au nom d’un idéal. La société aspire à la stabilité, l’artiste à l’infini. L’artiste est concerné par la vérité absolue. C’est pourquoi il regarde en avant, et voit certaines choses avant les autres ». En ce sens, l’art participe très fortement à l’ éducation morale » d’une société, il est un révélateur des normes spirituelles et peut être un indicateur pour les principes à suivre. L’artiste a ainsi une grande responsabilité devant la société, le faux pas ne lui est pas permis. Mais plus que les autres arts, le cinéma a un très grand impact sur la société. Outre le phénomène de popularisation et de démocratisation que le cinéma est en train de vivre, le cinéma est en particulier le seul art où l’imagination du spectateur est limitée par la réalité de l’image. Il est le seul art où l’artiste peur créer un monde propre et influer directement sur les émotions des spectateurs. Ainsi aux yeux de Tarkovski, le cinéaste, plus encore que n’importe quel autre artiste, doit prendre conscience de sa responsabilité devant la société. Dans Le Temps Scellé il écrit Le rapport entre un réalisateur de cinéma et son public est unique et spécifique, en ce que l’expérience qu’il partage et qu’il fixe sur la pellicule, l’est dans sa forme particulièrement émouvante et donc convaincante. Le spectateur ressent le besoin de cette expérience de substitution, comme pour combler ce qu’il a oublié ou négligé, soit dans une sorte de recherche du temps perdu ». Et combien véritablement humaine sera cette nouvelle expérience, seul l’auteur du film peut en répondre une grave responsabilité ». Ayant mené à terme une telle réflexion le réalisateur ne pourra plus tourner des films dont chaque plan ne sera pas pensé complètement. Puis Tarkovski pousse jusqu’au bout cette idée et va même jusqu’à affirmer qu’il n’existe pas de véritable liberté de créer. L’artiste est toujours trop lié à son devoir envers la société. Pour Tarkovski devenir artiste c’est s’enchaîner à d’ innombrables nécessités » et se soumettre aux tâches que leur impose leur destin d’artiste », finalement il déclare dans Le Temps Scellé Celui qui décide de devenir un réalisateur est quelqu’un qui décide de risquer sa vie et qui est prêt à être tenu pour seul responsable ». C’est certainement là la force de Tarkovski il a su se fixer des principes et ne jamais les abandonner. Toute sa vie est à l’image de ses films menée toujours d’une façon intransigeante. Chapitre 2 Les personnages de Tarkovski face à la société Section 1 Le rejet d’un monde matérialiste Chez Tarkovski, la haine du monde matérialiste est totale. Il écrit dans Le Temps Scellé Je pourrais dire […] que je n’aime pas les grandes villes. Je ne me trouve bien que lorsque je suis loin de tout le tohu-bohu de la civilisation moderne, comme je me sentais divinement bien dans ma maison de campagne à trois cents kilomètres de Moscou… ». Cette haine transparaît dans ses films. La ville n’apparaît que très rarement à l’écran. Les personnages sont pour la plupart reclus à la campagne. Tarkovski exècre la ville et le monde matérialiste en général. Lorsqu’il est obligé de la montrer, comme c’est le cas dans Nostalghia, on ne la voit que furtivement. Un seul plan est consacré à la ville de Rome et ce plan est pris de loin, d’un hélicoptère, de façon à bien montrer qu’elle n’intéresse absolument pas le metteur en scène. L’autre option choisie par Tarkovski lorsqu’il se trouve obligé de filmer le monde matérialiste est de le dévaloriser et de le délabrer. C’est le cas des nombreuses ruines dans Nostalghia, signe d’un passé grandiose mais qui n’a pu résister au temps. A l’image des Vanités, le réalisateur filme avec application les ruines et nous démontre toute la présomption de l’homme à vouloir construire des temples qui défient le temps. Il en est de même dans Solaris où l’homme tente finalement de comprendre quelque chose qui le dépasse et l’état de la station spatiale s’en ressent très fortement. Lorsque Kelvin arrive sur le vaisseau, c’est l’état de délabrement général qui frappe au début le spectateur. Des câbles pendent des plafonds et des murs, les murs sont décrépis et laissent apparaître des trous, enfin divers objets jonchent le sol…La station spatiale semble en ruine et Kelvin qui vient de passer du temps à la campagne dans la maison familiale au milieu de la nature se sent tout de suite mal à l’aise. On peut ici noter que ce qui intéressait Tarkovski dans le roman initial de Lem, c’est l’introspection qui accompagnait ce voyage dans l’espace. Selon son idée initiale, ce voyage devait même se dérouler seulement dans la tête de Kelvin, sur Terre, mais Stanislaw Lem a imposé quand même le départ vers Solaris. Ceci explique d’ailleurs pourquoi le voyage de Kelvin vers la planète mystérieuse est écourté au maximum. Mais c’est surtout l’image que donne Tarkovski de la ville dans Solaris qui reflète le plus son dégoût. Le plan de la ville est en même temps subjuguant et donne une image de la ville absolument repoussante. Durant près de sept minutes, Burton roule dans une voiture vers un but inconnu. La caméra prend différents plans de la route à partir de la voiture. Il n’y a aucune musique, juste le bruit de la voiture. La route défile, la voiture roule à une vitesse plutôt rapide mais toujours très régulière, dépassant de nombreux autres véhicules. Puis progressivement la nuit tombe, la voiture passe dans une série de tunnels, les contours de la route s’effacent, on ne distingue plus que les lignes blanches et les lumières au plafond. La musique devient oppressante, le bruit de la ville monte progressivement jusqu’à devenir inaudible. Puis tout d’un coup un plan large de la ville le tournage a été réalisé à Tokyo, un choix évidemment pas du tout aléatoire. Sous nos yeux se déploie un serpent rouge comme l’a appelé Antoine de Baecque qui n’est autre qu’une sorte de périphérique qui fait le tour de la ville. Les voitures individuelles se perdent dans la masse. L’individu est écrasé par le surnombre. La ville semble s’étendre de tout son long avec ses tentacules déployées, prête à engloutir n’importe quel être humain. Finalement le rejet de la ville et du monde matérialiste symbolise surtout le rejet total de notre façon de vivre. Tarkovski est excédé par un monde qui a perdu toute sa spiritualité, où les gens ne font plus que vivre côte à côte au lieu de vivre ensemble, notre vie se passe en bavardages inutiles, en préoccupations superflues. Les héros de Tarkovski, à l’image de Gortchakov qui arrive de très loin pour voir l’icône de Piero della Francesca, et qui décide finalement de ne pas aller la voir, en viennent à renier tout en bloc, et notamment à renoncer à l’art trouvant que même dans ce domaine, l’homme a perdu son authenticité. Ainsi Tarkovski résume cette idée dans Le Temps Scellé En un mot ce qui m’intéresse est cette énergie de l’homme qui s’élève contre la routine matérialiste ». Section 2 La solitude, seule forme de vie acceptable Pour fuir le monde matérialiste, les personnages de Tarkovski se referment sur eux-mêmes. Ils trouvent dans la solitude le seul moyen de s’abstraire d’un monde qui n’acceptent pas la spontanéité, toujours sous la pression de la société ; on ne les laisse pas mener leur propre chemin on peut ici voir l’influence directe de la vie de Tarkovski. Le seul moyen alors pour eux est de tenter de mener leur vie en marge. Pas une seule fois dans toute l’œuvre de Tarkovski on n’aperçoit une vraie foule. Les personnages sont toujours très peu nombreux. Ces hommes vivent dans des endroits reculés, où la masse des gens n’a pas directement accès. Leur solitude est parfois forcée c’est le cas de Stalker qui vit dans un monde déserté, au bord de la Zone ; c’est le cas du camp de guerre dans L’Enfance d’Ivan, de Kelvin et de ses deux compagnons en mission sur la station spatiale dans Solaris…Mais dans la plupart des films la solitude est un état voulu. Les êtres s’isolent pour tenter de se retrouver, voire de se sauver. Ainsi Domenico enferme sa famille pendant plusieurs années. Outre la solitude physique éloignement des autres êtres vivants, les personnages de Tarkovski se renferment surtout dans le silence, forme concrète de la solitude. On peut citer en premier lieu le petit garçon du Sacrifice. Celui-ci, privé de sa voix, est renfermé dans son propre univers d’où il observe le monde qui l’entoure. Il finit in extremis par retrouver sa voix et sa sentence est claire, les hommes parlent pour ne rien dire, au commencement était le verbe ».Plus particulièrement, c’est le cas de Gortchakov dans Nostalghia. Celui-ci se retrouve esseulé dans un pays qu’il ne connaît pas, loin de ses proches et de ses racines. Il pourrait néanmoins se laisser tenter par l’amour que lui propose Eugénia, mais lui préfère se renfermer sur lui-même. Il ne parle que très peu, ses gestes sont mesurés, son corps entier donne l’impression de ne pas vouloir s’ouvrir sur le monde extérieur. Il n’est certainement pas heureux de cette situation, il souffre de ne pas arriver à s’exprimer, mais cette attitude lui permet de prendre de la distance par rapport au monde qui l’entoure. Il comprend à quel point notre monde est futile et il l’exprime dès la première scène du film avec la phrase que l’on a déjà cité plus haut J’en ai assez de toutes ces beautés écœurantes ». C’est cet isolement qui va l’amener à discerner ce qui est réellement important dans la vie. Il va alors suivre Domenico dans sa folie » et sacrifier sa vie pour sauver le monde ». Section 3 L’amour de la nature, mais une nature maîtrisée Les personnages de Tarkovski trouvent l’apaisement dans la nature ; ils se replongent dans la nature lorsqu’ils se sentent en danger, lorsqu’ils ont besoin de se retrouver seuls. Le traitement réservé à la nature est en parfait accord avec les idées de Tarkovski sur la nécessité du cinéma de s’adresser plus à nos émotions qu’à notre raison. Car évidemment la nature n’a rien de raisonnable et par conséquent elle est comme le fou ou l’enfant chez Tarkovski, à savoir un moyen de se prémunir contre notre monde sclérosé et au bord de la rupture. Les héros y perdent leur sociabilité pour retrouver les choses vraies » et regagner leur sensibilité. Ainsi en est-il de la mère dans Solaris qui, pour apaiser le tourment que lui cause son fils, se met dos à la caméra et s’immerge dans la nature ; il en est de même de la femme dans le Miroir qui attend rêveusement le retour hypothétique de son mari. Mais surtout Stalker est le produit de cette attirance pour la nature; à plusieurs reprises l’équipe fait une halte avant de poursuivre son chemin. L’écrivain et le scientifique continuent à deviser sur des choses pseudo essentielles ; Stalker lui s’éloigne. On le découvre par deux fois allongé de tout son long, une fois dans l’herbe, une fois sur une terre humide. Il s’éloigne des bavardages incessants, des paroles inutiles pour communier avec la nature pendant les quelques minutes qui lui sont accordées. Les deux plans où l’on voit Stalker allongé dans la nature sont assez semblables. Les deux fois, la caméra est placée au dessus de lui, elle remonte tout doucement jusqu’à découvrir l’ensemble de son corps. On voit un homme perdu dans une nature abondante. Stalker se colle à la terre, s’y roule, tente de s’y enfuir. Ce qui importe c’est ce contact avec une terre bien réelle, le ressenti laisse place au raisonnable. On retrouve la nature dans tous les films de Tarkovski. Ce sont principalement de grands paysages très russes grande étendue d’herbe, au loin quelques conifères, un ciel grisâtre, triste, pas d’êtres humains en vue, parfois juste une personne au premier plan pour souligner son absence dans le reste du paysage et pour montrer à quel point il a l’air misérable devant de telles immensités lorsqu’un homme se trouve au milieu Le Miroir, il vient tout gâcher par sa présence, le vent semble le chasser. Les paysages sont filmés en long plan panoramique comme si Tarkovski voulait les saisir en entier, mais surtout laisser au spectateur le temps d’apprécier chaque détail. Mais ce sont parfois aussi des plans très rapprochés de la nature. Dans Stalker encore une fois, on découvre la nature de très près. Tarkovski nous montre une marre où l’eau laisse apparaître un fond visqueux jonché de toutes sortes d’objets. La caméra glisse très lentement au dessus de la surface de l’eau. Le fond est vu de tellement près que l’on pourrait croire qu’il s’agit d’un paysage calme et quelque peu étrange avec ses dunes, ses vallées et ses plaines. Le spectacle est fascinant et ce n’est qu’après nous avoir montré cette nature dans tous ses détails que Tarkovski nous dévoile que Stalker est allongé là sur la terre humide, face contre terre, et désormais cela ne nous semble plus si étrange que cela. Tarkovski veut en somme nous présenter la terre, sa terre telle que nous ne l’avons jamais vue ou du moins jamais pris le temps de l’observer. Il veut nous montrer qu’en nous enfermant dans nos villes en béton nous passons constamment à coté de la beauté de la nature. Tarkovski avoue même avoir tourné Solaris en partie pour cela, pour qu’en sortant de la salle de cinéma le spectateur comme Kelvin s’aperçoive de la beauté de la nature. Néanmoins, la nature n’est pas non plus une jungle chez Tarkovski. Il ne va pas au milieu d’une forêt quelconque pour planter sa caméra. Les paysages sont soigneusement choisis puis mis en scène, rien n’est laissé au hasard. Ainsi son chef opérateur racontait que, lors du tournage de Stalker, Tarkovski voulait filmer un champ vert, où il n’y aurait que de l’herbe. Il en trouva un et décida d’y tourner le lendemain. Malheureusement, pendant la nuit, des pissenlits avaient poussés, créant de petites taches jaunes éparpillées un petit peu partout dans le champ. Tarkovski ne voulu rien entendre les pissenlits devaient être éradiqués et toute l’équipe passa une matinée entière à les arracher un par un. Au-delà de cette anecdote, c’est toute la personnalité paradoxale de Tarkovski qui apparaît il affirmait la supériorité de la nature sur l’homme, et modelait la nature pour la rendre plus conforme à ses idées, il recherchait la spontanéité et enfermait la nature dans un cadre, la rendant en un sens artificielle. On peut certainement émettre deux hypothèses pour expliquer ce double comportement. Tout d’abord Tarkovski ne cherchait pas la nature pour ce qu’elle était vraiment mais plutôt pour reconstituer les souvenirs de son enfance. Tarkovski avait fait cette réponse lorsque des spectateurs lui avaient demandé le sens des éléments naturels dans ses films Je pourrais d’abord simplement dire que la pluie est une caractéristique de la nature au milieu de laquelle j’ai grandi, et les pluies russes sont parfois longues, tristes, interminables… ». Ainsi c’est une nature quelque peu arrangée qui apparaissait à l’écran. En second lieu Tarkovski n’oubliait jamais qu’il faisait du cinéma et non des reportages de télévision. Et à l’instar des autres arts, le cinéma exprime avant tout une certaine vision de la beauté, celle de son créateur. Chapitre 3 Croire pour se sauver Section 1 Croire en Dieu Dieu est au centre de l’œuvre de Andrei Tarkovski. Le réalisateur s’interroge en permanence sur la foi et la spiritualité de l’individu. Ces questionnements apparaissent relativement tôt dans ses films mais prennent de plus en plus de place dans son œuvre. Tarkovski s’inquiète perpétuellement de la despiritualisation » de nos sociétés modernes. Aujourd’hui les liens qui unissent nos sociétés se distendent. Et les gens ne croient plus en rien. Tout d’abord les films de Tarkovski sont parsemés de citations directement bibliques. Premièrement les héros de Tarkovski se retrouvent le plus fréquemment à trois, symbole évident de la Trinité c’est le cas de Andrei Roublev dont le périple commence à trois, mais surtout c’est celui de Stalker où l’empreinte de la Trinité l’écrivain, le savant et le Stalker lui-même est très présente, les trois personnages étant indissociables l’un justifiant la présence de l’autre, car Stalker n’aurait eu aucun sens sans l’existence des autres protagonistes, et complémentaires, chacun représentant un penchant de notre société. Deuxièmement, quelques symboles apparaissent régulièrement l’Ecrivain trouve une couronne d’épines et se la met sur la tête, référence directe au Christ, la Passion du Christ elle-même représentée sous une forme détournée, transportée dans un paysage russe enneigé. Enfin ce sont toutes les icônes que le réalisateur analyse de près, dont il parcourt chaque centimètre, pour que l’on y prenne enfin attention, pour que leur beauté nous apparaisse enfin. Mais au-delà de l’idée de Dieu, Tarkovski explore la foi, la croyance en générale. Cette idée est le fil conducteur de Stalker. Dans ce film, deux personnages qui représentent notre société où la foi a disparu, où le matérialisme a pris le pas sur la spiritualité, où l’homme a oublié ce qu’était à proprement parler la foi, décident de partir à la recherche de la chambre cachée de la Zone, là où tous les désirs doivent en théorie se réaliser. Plus que le Savant, c’est surtout l’Ecrivain qui semble avoir complètement perdu la foi dans ce qui est immatériel, il donne l’impression de partir dans l’unique but de se surprendre, de voir quelque chose d’extraordinaire, tellement il semble blasé par la vie. A l’inverse, Stalker est justement ce passeur qui veut partager sa foi, qui veut redonner l’espoir aux gens, selon les mots du réalisateur Le personnage principal connaît des moments de désespoir, quand il doute de sa foi. Mais il trouve toujours un sens renouvelé à sa vocation de servir les autres, ceux qui ont perdu leur espoir et leurs illusions ». Finalement arrivés aux portes de la fameuse chambre, les deux hommes s’immobilisent ils ont peur d’y entrer. Ils ont appris que la chambre ne réalise que les désirs les plus enfouis des hommes, ceux que l’on ne veut pas révéler, ceux qui montrent notre vraie nature. Les deux hommes ont désormais peur que la chambre réalise des vœux qui leur seraient finalement néfastes car durant le voyage, ils ont aussi appris à se connaître et ont vu que leur nature n’est pas aussi bonne qu’ils le pensaient. Ils repartent finalement sans même avoir soumis leurs demandes à la chambre. Pourtant la fin du film est un hymne à la croyance. Dans le bistrot où les personnages principaux se rassemblent avant de se séparer, ils rencontrent la femme de Stalker. Elle leur redonne l’espoir, selon les mots de Tarkovski lui-même L’arrivée de la femme du Stalker dans le bistrot où tous les trois se reposent, place l’Ecrivain et le Savant devant un phénomène aussi énigmatique qu’incompréhensible. Ils voient devant eux une femme qui a dû souffrir d’innombrables malheurs à cause de son mari, qui a accouché d’un enfant malade, et qui continue pourtant à l’aimer de la même inconscience et abnégation que dans sa jeunesse. Son amour et sa dévotion sont ce dernier miracle qui peut s’opposer à l’incroyance, au cynisme, au vide intérieur du monde moderne dont l’Ecrivain et le Savant sont eux-mêmes victimes. » L’entreprise de Stalker a finalement réussi. Il a redonné la foi à ses hommes. Mais cette foi n’est pas spécialement celle en Dieu. Durant le périple vers la chambre, l’Ecrivain et le Savant ont traversé des épreuves qui n’étaient rien d’autre que les révélateurs de leurs propres peurs le hachoir » par exemple est certainement l’image de leur incroyance, ils ont appris à se connaître, à voir en eux le meilleur et le pire. Désormais, ils peuvent choisir leur voie et la suivre. La foi est donc plus une foi en eux-mêmes, en une idée, en un idéal que chacun se fixe. Tarkovski décrit ainsi la foi qu’ils ont acquise J’éprouvais dans ce film le besoin de cerner cette chose essentiellement humaine qui ne peut se dissoudre, ni être détruite, qui est en chaque homme comme un cristal, et qui fait toute sa valeur. Car malgré l’échec apparent de leur expédition, chacun des personnages acquiert quelque chose d’inestimable la foi. La perception en eux-mêmes de ce qui est important. Ce plus important qui vit en chaque être humain ».Le film se clôt sur l’image de la fille estropiée de Stalker. Elle qui sur le plan d’avant était obligée de se faire porter, pousse deux objets grâce à une force surnaturelle. Encore une fois un être qui avait l’air faible de l’extérieur, trouve une force extraordinaire au plus profond de son être. L’espoir et la matérialisation de phénomènes extraordinaires et surnaturels, que les trois hommes ont cherché durant tout le film, se trouvaient finalement tout près d’eux. Bien sûr les pouvoirs de la petite fille n’étaient pas évidents à voir, mais Tarkovski rappelle ainsi qu’il faut être attentif aux moindres choses, que les êtres qui ont l’air les plus faibles peuvent finalement être les plus forts intérieurement, que l’espoir en toute chose reste permis et que seule la foi peut nous amener vers cet espoir. Mais l’effet du film ne serait pas si intense sans la révélation que Tarkovski fait dans une interview sur l’idée originelle du film en réalité la chambre que tous les protagonistes cherchent n’existe pas. Elle est inventée par le Stalker. La vocation de Stalker est de redonner foi aux gens et c’est le seul moyen qu’il a trouvé pour y parvenir. Deux autres films sont basés sur des problématiques directement liées à la foi. C’est en premier lieu Solaris, qui selon Antoine de Baecque traite presque directement de la résurrection. Les personnages qui réapparaissent sur la station orbitale sont tous déjà morts. Les personnages vraiment vivants sont confrontés à leurs propres fantômes et même lorsqu’ils essaient de s’en débarrasser Kelvin tente par exemple d’envoyer Harey dans une navette spatiale hors de la station, cela leur est impossible. Le thème de la résurrection revient aussi dans Nostalghia, où Gortchakov, mort en se sacrifiant, réapparaît une dernière fois à l’écran dans les lieux qui lui sont familiers. Enfin l’histoire de l’arbre mort du Sacrifice est aussi très révélatrice de toute la réflexion que Tarkovski a menée dans ses films sur la croyance. En réalité, pour l’écrire, le réalisateur s’est inspiré de l’histoire d’un moine qui avait près de sa maison un arbre mort; mais ce moine décida malgré l’incrédulité des personnes qui l’entouraient de continuer à arroser l’arbre pour qu’il renaisse ; finalement après de grands efforts l’arbre renaquit. Toutes les idées de Tarkovski sur la croyance sont résumées dans cette histoire. Le moine ici croit fermement en son pressentiment et malgré les critiques il continue d’arroser l’arbre. Après de grands efforts, le miracle se produit l’arbre renaît. La croyance nous permet d’avancer, elle nous donne foi en ce que nous faisons, elle vient de l’intérieur et rien ne doit nous détourner de nos convictions. Le film se conclut sur l’image du petit garçon allongé tranquillement auprès de l’arbre, il est désormais certain que l’arbre est en train de renaître, deux symboles de l’espoir chez Tarkovski sont réunis. Encore une fois, il serait aisé de voir à quel point tout ce que Tarkovski a tenté de faire passer dans ses films, tous les principes qu’il fixe à ses personnages, il les applique aussi à sa propre vie. Lorsqu’il fait des films, il croit profondément en ses idées. Jamais il n’essaie de tricher ni avec le public, ni avec lui-même. Ses films sont des répétitions continuelles de ses idées originelles. Bien sûr, son style et ses idées ont évolué durant sa carrière, mais jamais il n’a cédé à des idées qui n’étaient pas les siennes. Cette constance dans ses réflexions est sans nul doute à mettre en relation avec ce qui a été dit plus haut sur la responsabilité de l’artiste car comme il l’explique dans le Temps Scellé, l’art est presque religieux dans son essence, conscience sacrée d’un haut devoir spirituel ». Section 2 Le sacrifice de soi A partir du moment où l’homme a déterminé son idéal, ce à quoi il aspire, ce en quoi il croit, il doit tout mettre en œuvre pour atteindre ce but. Aucun obstacle ne doit pouvoir le freiner. Cet idéal pour Tarkovski ne peut être que spirituel, il ne peut s’agir en aucun cas d’une recherche matérielle. L’homme sait discerner en lui ce qui est factice tout ce qui tient du matériel de ce qui est vraiment essentiel tout ce qui tient de la spiritualité, de la foi et de l’amour. Le sacrifice revêt alors pour Tarkovski un sens purement chrétien l’homme fait don de soi complètement et d’une façon tout à fait désintéressée. Pour Tarkovski, le sacrifice est l’acte absolu de l’amour on donne sans rien attendre en retour. C’est le moyen ultime pour combattre le matérialisme de notre monde moderne. Alors que désormais nos valeurs sont devenues principalement matérielles, le progrès technique avance tous les jours sans laisser le temps à l’homme de réfléchir sur sa condition. Le sacrifice, même d’un seul homme, peut alors remettre en question notre système de valeurs. Ce geste peut être un exemple ou simplement un signe que nous n’allons pas dans la bonne direction, qu’il faut arrêter de chercher le progrès à tout prix, que tout ne peut être intéressé et qu’il faut fonder nos relations sur un lien spirituel. Tarkovski exprime ainsi son attrait pour le thème du sacrifice L’amour ne peut-être que réciproque. Il ne peut y en avoir d’autre, et s’il prend une autre forme, ce n’est plus de l’amour. Aimer sans tout donner ce n’est pas aimer. L’amour est alors estropié. Il n’est rien encore. Je m’intéresse d’abord et avant tout à l’homme capable de sacrifier sa situation et son nom, sans me préoccuper de savoir s’il le fait en raison de principes spirituels, pour aider son prochain, pour son propre salut, ou pour tout cela à la fois. Un tel geste ne peut-être qu’en complète contradiction avec l’idée d’intérêt propre, à la logique dite normale ». Un acte pareil contredit la conception matérialiste du monde et les lois qui l’accompagnent. Il apparaît souvent comme absurde et maladroit. Malgré cela ou peut-être à cause de cela, la démarche d’un tel individu transforme profondément l’histoire et le destin des hommes ». De nombreux personnages de Tarkovski sacrifient leur vie pour une cause qu’ils trouvent juste. Mais ce sont évidemment Alexandre et Domenico qui restent les figures majeures de ce sacrifice. Tout deux dépassent leurs intérêts propres, ils se sentent appartenir à un tout, à l’Humanité, et se confèrent pour mission de la sauver par leur geste désespéré. Ils sont en un sens des martyrs qui doivent faire ouvrir les yeux au reste du monde. L’un s’immole par le feu, l’autre passe une nuit avec une sorcière puis brûle sa maison, décide de ne plus parler et de se séparer de son fils qu’il chérit pourtant pardessus tout. Tarkovski écrit Comme Stalker, Domenico dans Nostalghia élabore par lui-même sa propre conviction, puis choisit son chemin de croix spirituel, qui ne le fera pas succomber au cynisme général de la seule poursuite des privilèges personnels et matériels. Il essaie, par l’exemple de son sacrifice personnel, de barrer la route à l’humanité qui court comme une démente à sa perte ». Tel que l’explique Tarkovski, ce sont des actes gratuits, parfois même ridicules principalement dans le cas de Domenico ; mais ce sont des actes qui ne sont pas vains. Dans Nostalghia Gortchakov est finalement sauvé spirituellement on le voit sur la dernière image allongé, apaisé alors qu’il n’a cessé d’être agité durant tout le film ; dans Le Sacrifice le monde est aussi sauvé grâce à Alexandre. En guise de conclusion, on peut rappeler que Tarkovski n’a encore une fois pas enfreint la règle il n’a pas trahi ses principes, et a appliqué les doctrines énoncées ci-dessus à sa propre vie. Son sacrifice fut son œuvre. Il a livré dans ses films ses réflexions les plus personnelles et malgré toutes les difficultés qu’il a connues, il n’a jamais renoncé à filmer uniquement ce qu’il voulait. Durant toute sa carrière, les autorités soviétiques ont tenté de le censurer. Ses films ont souvent été accueillis avec hostilité par le public et aucun n’a vraiment eu beaucoup de succès, ce qui compromettait à chaque fois la production du prochain. Il a été obligé de s’exiler à l’étranger, mais là encore, rien ne fut facile. Son parcours a été semé d’embûches. Il explique dans une lettre qu’il a envoyée au directeur du Goskino, instance dirigeante du cinéma soviétique, qu’en vingt-deux ans de carrière la lettre fut écrite en 1983, mais les choses ne se sont pas tellement embellies après il n’a pu réaliser que cinq films, ce qui signifie qu’il est resté durant presque seize années sans travailler. Les périodes où il ne travaillait pas, le réalisateur était au bord de la famine. Il aurait pu choisir à ce moment-là de se plier aux exigences du parti, qui lui demandait de faire un cinéma plus conventionnel, plus en adéquation avec les doctrines socialistes, mais il n’en fit rien. Tarkovski voulait partager ses idées avec le monde et il était prêt pour cela à sacrifier sa condition matérielle. Encore une fois l’homme fut intransigeant avec lui-même et réussit à ne jamais trahir ses convictions. Il est rare de voir aujourd’hui un homme comme Tarkovski. Il est réellement fascinant. Cet homme s’est fixé des principes et n’y a jamais dérogé. Il aurait été beaucoup plus simple pour lui de se plier à la volonté de la majorité mais il a continué à croire en lui-même, en ses convictions. Quasiment tous ses films tournent autour des mêmes thèmes. Dès ses premiers long-métrages les réflexions sur la condition de l’homme, le rejet du monde moderne tel qu’il se présente et sur la croyance comme moyen de sortir de la spirale dans laquelle l’humanité est aspirée reviennent d’une façon incessante. Tarkovski érige une véritable philosophie il rejette complètement le monde moderne et matérialiste; le salut pour l’individu passe alors par la réflexion sur l’exemple de certains précurseurs qui sont prêts à se sacrifier pour le bien de l’humanité. Suivant l’exemple de ces hommes, l’individu pourra s’abstraire de la société pour réfléchir sur lui-même et sur la société qui l’entoure. Il pourra alors renouer avec les choses essentielles qui se trouvent en lui et autour de lui. Il donnera naissance alors à une nouvelle spiritualité et acquerra ainsi de nouveau la foi en lui et en un tout supérieur à l’humanité, Dieu. Tarkovski appliqua lui-même ces principes. Le bref résumé qui vient d’en être fait peut donner l’impression que Tarkovski est une sorte de démiurge qui dicte ses lois aux autres hommes. Mais ceci est une vision erronée. Tarkovski est emprunt d’un profond humanisme, il pense seulement que l’individu et surtout son âme sont en train de se perdre dans un monde ultra-matérialiste et il propose ses remèdes. Ses préceptes ne sont pas simples à suivre, mais ils mènent sans nul doute à une meilleure hygiène de vie. Tarkovski appliquait dans ses films trois idées clé en premier lieu, il voulait toujours tendre vers la réalité des sentiments, des émotions…ce qui l’a amené à beaucoup utiliser ses propres souvenirs comme base pour ses scénarios ; en second lieu, ne jamais trahir ses idées et essayer d’élever spirituellement l’homme ; enfin il voulait s’adresser principalement aux émotions du spectateur avant de s’adresser à sa raison, ce qui rend ses films dotés d’une plastique tout à fait particulière et propre à son univers. Partie 3 L’esthétique chez Tarkovski Tarkovski regrettait souvent que les spectateurs veuillent aujourd’hui absolument que l’histoire suive un cours logique, que l’image ait un sens précis en liaison avec l’histoire. Ils ne se fient plus à leur instinct, à leurs émotions. Ils essaient de tout analyser, ils voient en tout des symboles. Tarkovski a tenté de s’adresser seulement aux sens des spectateurs. Ne pas chercher absolument à signifier quelque chose, laisser simplement l’émotion nous envahir. Faire appel à notre sens de la beauté, et de l’esthétique, qui ne peut être appris, mais seulement ressenti. Tarkovski critique cette tendance dans son livre Le Temps Scellé Lorsque l’image rapproche le monde réel du spectateur, lui donnant la possibilité de le voir dans toute son ampleur, de sentir presque son odeur, sa moiteur ou sa sécheresse sur la peau, il semble que le spectateur ait perdu la capacité de simplement s’abandonner émotionnellement à une émotion esthétique directe, pour se reprendre aussitôt, et se censurer avec des questions comme quoi ? pourquoi ? à quelle fin ? …» Ainsi Tarkovski a réussi à recréer son monde personnel à l’écran et ses films sont presque plus reconnaissables par le sens esthétique qui s’en dégage que par l’unité des thèmes abordés. Chapitre 1 Les références L’œuvre de Tarkovski est nourrie de références aussi bien littéraires, picturales, musicales, que poétiques. Notons que paradoxalement les références cinématographiques sont assez peu nombreuses. Tarkovski était un grand amateur d’art et aimait citer les œuvres qui l’inspiraient soit directement soit d’une façon plus détournée. Section 1 Les références picturales Les citations les plus directes, les plus aisément observables sont bien évidemment celles des tableaux de grands maîtres de la peinture. Les tableaux qu’il choisit sont exactement le reflet de ses propres idées sur l’art. Ces tableaux sont tous antérieurs au XIXème siècle. Tarkovski considérait, comme nous l’avons déjà expliqué, que l’art devait toujours tendre vers le réalisme. Chaque œuvre doit bien entendu porter le sceau de son créateur, le tableau n’est pas une photo objective de la réalité, comme le film n’est pas un reportage même si dans le cas de la photo et du reportage, l’empreinte du créateur est quand même présente. Mais trop s’éloigner de la réalité, c’est devenir faux, ce n’est plus aller chercher l’inspiration au fond de ses tripes » et c’est prendre le risque d’emprunter des émotions aux autres et par conséquent tomber dans le stéréotype. Ainsi, Tarkovski considérait que le véritable art pictural s’arrêtait au XIXème siècle lorsque la peinture était plutôt réaliste. Encore une fois Tarkovski était intransigeant. Mais la référence absolue était pour lui les icônes russes de la toute fin du Moyen-âge et la Renaissance italienne et flamande. Tout d’abord Tarkovski a inclus directement certains des tableaux de ces époques dans ses films. Dans L’Enfance d’Ivan, Ivan examine longuement une reproduction d’une gravure allemande ; dans Andrei Roublev, le réalisateur montre sur un long plan-séquence la Trinité peinte par Roublev ; dans Solaris, un tableau de Pierre Breughel est accroché dans la bibliothèque du vaisseau ; dans Nostalghia, Gortchakov vient voir la madone de Piero della Francesca ; enfin Le Sacrifice commence par un long plan qui montre une madone de de Vinci. Les tableaux sont montrés à chaque fois de la même façon. Tout d’abord un plan assez large pour pouvoir apprécier l’œuvre dans son ensemble. Puis la caméra se rapproche peu à peu jusqu’à ce que tous les détails apparaissent distinctement. La caméra se ballade un peu partout à travers le tableau, selon un parcours qui semble prédéterminé. Tarkovski nous raconte toujours une histoire dans le tableau. Il nous montre un partie, puis va vers une autre, obligeant l’œil du spectateur à faire attention au moindre détail et à créer un lien entre les deux parties observées. Ainsi, sur le tableau de Breughel Tarkovski nous montre d’abord le groupe de chasseurs qui se trouve au premier plan. Chacun d’eux est passé en revue de très près. On voit un premier personnage qui semble être le meneur, puis celui qui le suit. On sent qu’ils sont en pleine effervescence, que la chasse ne fait que commencer. Puis la caméra s’évade dans le paysage triste de la campagne flamande. Les hommes du premier plan semblent partir à son abordage. Puis on se souvient enfin que la caméra devait symboliser le regard de Kelvin qui découvre ce tableau et l’observe méticuleusement. On comprend enfin ce qu’a voulu exprimer Tarkovski. Kelvin se sent isolé sur cette station spatiale loin de la nature qu’il affectionne tant. Ce tableau lui rappelle les plaines familières de son pays natal. Kelvin observe pour la première fois la nature de près, il prend le temps de s’immerger alors qu’il ne s’agit que d’une image. Il comprend qu’avant, il était comme ces hommes qui ne font pas attention à ce qu’ils possèdent, allant toujours de l’avant sans prendre le temps de réfléchir. Les tableaux chez Tarkovski ont souvent cette fonction de confronter le personnage qui les regarde à un de leur trait de caractère, à une de leur réalité. Les tableaux leur permettent de prendre conscience des imperfections de la vie, mais en réalité il s’agit souvent de nous, les habitants du monde moderne. Comme Kelvin dans Solaris, Eugénia dans Nostalghia voit en un sens sa propre image dans la madone de Piero della Francesca. Elle, cette séductrice, est confrontée à la bonté et à l’amour absolus. La séductrice est face à la mère. Le dialogue qui suit avec le prêtre conforte l’idée que Tarkovski critique la femme moderne qui a délaissé le foyer familial. L’autre fonction qu’attribue Tarkovski aux tableaux qu’il utilise est d’être les emblèmes de l’éternité, de la création humaine seule capable de résister au temps qui passe. Parfois les citations ne sont pas aussi directes. Il s’agit dans certains cas d’accessoires rappelant certains tableaux, de postures prises par certains personnages ou même simplement de physionomies des acteurs choisis. Ainsi, la couronne d’épines de Stalker est une référence explicite à la représentation traditionnelle du Christ. La position que prend Kelvin en s’agenouillant devant son père sur la dernière image de Solaris rappelle très fortement Le Retour du fils prodigue de Rembrandt voici comment Robert Wallas commente l’œuvre de Rembrandt Le sujet de l’œuvre […] ne fait évidemment aucun doute ; il s’agit du Retour du fils prodigue. Cette toile constitue l’ultime commentaire de Rembrandt sur le thème du pardon, selon l’enseignement du christianisme. Le fils prodigue s’agenouille, tandis que le visage paternel s’imprègne d’une extrême douceur et son étreinte symbolise l’espoir nourri par Rembrandt de voir rentrer sains et saufs au port tous ceux qui voguent sur les océans de ce monde »…description qui pourrait très bien convenir aussi au film de Tarkovski. Enfin les actrices qui jouent les rôles principaux chez Tarkovski ont toutes un air commun. Elles sont souvent blondes, un visage plutôt effilé, et surtout leur visage recèle un certain mystère. Leurs sourires sont toujours mesurés, retenus ; elles ne rient jamais à gorge déployée même dans les moments de bonheur intense. Tarkovski a choisi ces femmes car leur physionomie rappelle beaucoup celle des personnages peints par les peintres du quattrocento. Encore une fois le spectateur doit tenter de déterminer l’état psychologique du personnage alors que rien de l’expression de son visage ne le laisse deviner. Mais surtout on retrouve, dans les films de Tarkovski, l’esprit, l’ambiance que dégagent les tableaux de la Renaissance italienne et flamande. Peu de choses y sont purement explicites, tout est dans la retenue, tout est suggéré. Mais derrière des paysages paisibles, ce sont des psychologies parfois troubles qui se dessinent et qui rendent finalement les tableaux envoûtants. De même que les films de Tarkovski, les tableaux de cette époque faisaient plus appel aux émotions directes du spectateur qu’à un véritable sens logique. Tarkovski décrit ainsi l’œuvre de Léonard de Vinci Deux chose frappent essentiellement l’attention dans les images de Léonard de Vinci. D’abord, l’étonnante capacité de cet artiste de scruter l’objet de l’extérieur […] avec un regard comme venant d’au-dessus du monde […] ensuite que ses images peuvent être perçues de façon ambiguë, voire contradictoire. Il est impossible, en effet, de dire l’impression finale que produit sur nous ce portrait, impossible même de dire si cette femme nous plaît, si elle nous est sympathique ou bien désagréable. Elle nous attire et nous repousse à la fois. Elle possède quelque chose d’indiciblement merveilleux, et en même temps de rebutant, de presque diabolique. Diabolique, non pas au sens romantique, séducteur, mais plutôt qui est au delà du bien et du mal. Ce charme qui a quelque chose de négatif et dégénéré… et de beau »… tout comme le sont les films du cinéaste. Section 2 Les autres références Tarkovski avaient des auteurs préférés dans chaque art et il les citait régulièrement. En littérature, ce furent principalement Tolstoï pour ses descriptions, et Dostoïevski pour plusieurs raisons, mais surtout pour ses personnages. Tout comme chez Tarkovski les personnages de Dostoïevski sont très tourmentés mais ne laissent rien transparaître. L’action des romans de l’un aussi bien que les films de l’autre se déroulent presque plus à l’intérieur des personnages que dans les péripéties à proprement parler. Enfin, les critiques que Tarkovski adressa au monde moderne étaient déjà contenues dans l’œuvre de Dostoïevski; Tarkovski cite plusieurs fois dans Le Temps Scellé le romancier A ce propos, me revient à l’esprit le dialogue entre Stavroguine et Chatov, dans les Possédés de Dostoïevski -Je voudrais seulement savoir vous- même, croyez-vous ou non en Dieu ?, reprit Nikolai Vsevolodovitch, le regardant d’un air crois à la Russie, je crois à l’orthodoxie russe…je crois au Corps du Christ…Je crois que le second avènement aura lieu en Russie…Je crois…balbutia Chatov hors de en Dieu ? en Dieu ?-Je…je croirai en Dieu. »Qu’ajouter à cela… ? Tout le désarroi, toute la misère spirituelle de l’homme moderne, authentique impuissant spirituel, sont montrés là avec génie ». On voit à quel point les thèmes traités, et la façon d’aborder ces thèmes étaient proches chez le cinéaste et le romancier. Enfin, Proust intéressait beaucoup le réalisateur russe dans la mesure où celui-ci menait aussi une grande recherche sur le temps. Deux poètes sont aussi souvent récités dans les films de Tarkovski Pouchkine et Arseni Tarkovski, le père du réalisateur. Nous n’allons pas revenir sur l’influence qu’ont exercé ces deux auteurs sur l’œuvre du réalisateur, car nous avons déjà détaillé ce point précédemment. Notons qu’au niveau musical, Wagner et surtout Bach accompagnaient fréquemment les films de Tarkovski. Enfin au niveau cinématographique, Tarkovski cite bien quelques cinéastes comme Fellini, Antonioni, Kurosawa, Bergman ou Bunuel dont il trouvait qu’il se rapprochait le plus, mais son désir de créer son style était si fort qu’il ne se référait finalement que très peu à ce qui avait déjà été fait avant lui. Chapitre 2 D’un langage propre au cinéma à l’expression tarkovskienne Tarkovski désirait par dessus tout créer un langage qui ne serait propre qu’au cinéma. Il trouvait que les réalisateurs s’inspiraient trop des autres arts, qu’ils appliquaient souvent des méthodes déjà vues. Au contraire, le cinéma devait trouver sa propre voie. Il ne devait pas être un assemblage de théâtre filmé et de musique, il ne devait pas non plus être un tableau animé, ni tenter de retranscrire directement une œuvre littéraire. Il devait trouver ses propres moyens d’expression. Cette première constatation a amené Tarkovski à définir les caractéristiques propres du cinéma, en quoi il n’était pas seulement un mélange d’arts voisins ». Pour Tarkovski, la véritable spécificité du cinéma réside dans son traitement tout à fait unique de la réalité à travers la maîtrise de l’écoulement du temps. Seul le cinéma a une telle emprise sur le temps. Il peut le modifier à sa guise alors que le théâtre, la musique, la littérature, la peinture sont tous en un sens tributaire de son écoulement. Voici ce qu’écrit Tarkovski à propos du film qui marqua la naissance du cinéma L’arrivée d’un train en gare de La Ciotat des frères Lumières Pour la première fois dans l’histoire des arts et de la culture, l’homme avait trouvé le moyen de fixer le temps, et en même temps de le reproduire et de le répéter, d’y revenir autant de fois qu’il le voulait. L’homme était en possession d’une matrice de temps réel. Une fois vu et fixé, le temps pouvait désormais être conservé dans des boites métalliques, théoriquement pour toujours » puis le plus grave n’est pas d’avoir réduit [le cinéma] à une simple illustration, mais de ne pas avoir exploité sa plus précieuse valeur artistique celle de pouvoir imprimer la réalité du temps sur une pellicule de Celluloïd. […] Le temps fixé dans ses formes et ses manifestations factuelles telle est l’idée de base du cinéma en tant qu’art, qui laisse entrevoir un potentiel inexploité, un avenir impressionnant. Tel est aussi le fondement sur lequel j’échafaude mes hypothèses de travail. ». Il est cependant indispensable de revenir sur ce que le temps signifie pour Tarkovski. Il n’est pas seulement le temps linéaire qui se déroule devant nos yeux. Il n’est pas seulement l’évolution prise dans un sens très général. Il est plutôt un état de la conscience qui allie en permanence passé et présent. Il est en même temps ce qui se produit dans la réalité mais aussi la causalité de cet événement. Le moment vécu est aussi perçu par la conscience qui intègre des éléments de la mémoire. Finalement la mémoire est une composante du temps et c’est ce qui a amené Tarkovski à s’y intéresser d’aussi près nous avons déjà étudié cet aspect du travail du cinéaste dans la première partie.De cette capacité à saisir » le temps vient aussi du fait que seul le cinéma peut retranscrire aussi bien la réalité. Alors que dans tous les autres arts il existe une double distance entre l’artiste et son œuvre, puis entre l’œuvre et le spectateur, le cinéma permet au spectateur d’être complètement en phase avec ce qui est montré à l’écran . Ainsi le cinéma permet de recréer complètement une réalité fictive, le spectateur est complètement englouti par la réalité telle que la présente le réalisateur ; il ne peut garder cette distance qui existe avec les oeuvres littéraires, ou picturales et une très faible place est laissée à l’imagination. Seule peut-être la musique oblige autant l’auditeur à être pénétré par la temporalité de l’œuvre, mais comme l’explique Tarkovski la musique traite la réalité à travers l’abstraction, alors que le cinéma est inséparable de la matière de la réalité qui nous entoure à chaque instant ». Ainsi Tarkovski considérait que le travail du réalisateur était de sculpter le temps ». Toutes les idées sur la mémoire et sur le besoin de filmer au plus près de la réalité sont une conséquence directe de la spécificité du cinéma. De plus, la perception qu’a le réalisateur de la réalité est directement tributaire de son passé et de sa mémoire. La sensibilité au monde de chaque être humain dépend des événements de sa propre vie. Chaque cinéaste doit ainsi exprimer une vision du monde qui lui est propre et créer un style véritablement personnel. Il ne devrait y avoir aucun film ni aucun style semblable, dans la mesure où notre perception du monde ne peut-être que personnelle. Tarkovski écrit dans Le Temps Scellé Atteindre à la vérité cinématographique d’une image n’est qu’une expression, un rêve, un objectif qui, dans chaque réalisation démontre ce qui est spécifique au réalisateur et unique à sa vision. Tendre vers sa propre vérité il n’y en a pas d’autre, il n’y a pas de vérité commune », c’est chercher sa propre langue, son propre système d’expression, pour formuler ses propres idées. » ; puis c’est avant tout à travers ce sens du temps, […] que le réalisateur exprime son individualité. […] Le rythme d’un film naît spontanément de la perception profonde que le réalisateur a de la vie, de sa recherche du temps ». » Mais trop souvent les cinéastes tombent dans la facilité et le cliché Tarkovski souligne d’ailleurs que l’utilisation d’éléments convenus est très tentante, même s’il la réprouve fortement au lieu de chercher à dégager un style propre ». Chapitre 3 Le style tarkovskien Section 1 Des plans très longs Les films de Tarkovski frappent d’abord par la longueur des plans dont ils sont composés. A titre d’exemple, Stalker se décompose en 142 plans et dure près de trois heures ; dans le même temps les films d’Eisenstein comportent en moyenne 1000 plans et durent entre un heure et une heure et demie ; enfin les films d’aujourd’hui sont composés de 1800 plans et durent environ une heure et demie. La différence provient directement du traitement du temps et du rythme que le cinéaste crée dans le film. Beaucoup considèrent que le rythme du film est imposé par le montage. Le rythme étant alors seulement la rapidité avec laquelle s’enchaînent les plans mis bout à bout. Eisenstein était de ceux-là , et c’est pour cette raison qu’on l’oppose si souvent à Tarkovski. Pour Tarkovski, le rythme d’un film était tout à fait autre chose. C’était la rapidité avec laquelle le temps s’écoulait dans le plan. C’était le flux de temps, l’ intensité du temps » contenue dans le plan. Le montage ne peut alors créer un rythme dans l’image. Il peut seulement tenter de restituer les liens logiques qui unissent tous les plans. Seuls la façon de filmer et le matériau initial, brut, qui précède le montage, peuvent donner un rythme à l’œuvre. Comme l’écrivait Tarkovski Le temps fixé dans le plan dicte au réalisateur le principe de son montage. Et les morceaux qu’on ne peut monter ensemble sont ceux où le caractère du temps est trop radicalement différent. ». Le rythme d’un film ne réside donc pas dans la succession métrique de petits morceaux collés bout à bout, mais à la pression du temps qui s’écoule à l’intérieur même des plans. Ma conviction profonde est que l’élément fondateur du cinéma est le rythme, et non le montage comme on a tendance à le croire ». Tarkovski a parfaitement mis en œuvre les principes qu’il a érigés Ses plans sont souvent longs et on y voit peu d’ action » mais l’on y sent toujours une grande tension. On devine l’état psychologique des personnages. Peu de choses y sont explicites, tout y est suggéré. Dans ses films, tous les plans sont indispensables, car chargés d’un nouvel élément. Ils révèlent toujours une étape incontournable pour la compréhension des personnages et du film. Il est ici intéressant de noter que Tarkovski filmait parfois au ralenti. C’est le cas par exemple dans Le Miroir ou Solaris, pour accentuer encore le poids du temps qui s’écoule. Section 2 Le cadrage Le cadrage chez Tarkovski reflète souvent l’état psychologique des personnages filmés. Il utilise assez rarement le travelling, sa caméra reste souvent sur place, elle pivote seulement sur elle-même pour nous dévoiler une facette de la réalité que nous n’avions pas vue. L’image doit renvoyer à quelque chose de supérieur, d’ infini c’est-à -dire à la vie même ».Tarkovski utilise souvent deux types de cadrage soit il filme de très près, soit au contraire ce sont des plans très larges. Tantôt il veut que l’on observe les moindres détails, tantôt il veut que l’on saisisse l’immensité du monde ; mais il veut toujours nous faire découvrir le monde qui nous entoure, que l’on prenne le temps de s’attarder pour prendre conscience de la beauté de la nature. Pour filmer ses personnages, Tarkovski utilise les mêmes procédés. On les voit parfois petits au milieu d’un immense paysage, parfois au contraire leur visage ou même seulement une partie de celui-ci occupe toute l’image. Ils sont disposés de façon symétrique, ordonnée, ou complètement asymétrique. Ainsi dans Nostalghia, le plan qui suit celui où Domenico se donne la mort montre un escalier où des gens immobiles sont éparpillés, ils sont face à la caméra. Comme le conseille Tarkovski, il ne faut pas y chercher forcément une explication rationnelle, et Tarkovski recherche là plus un effet esthétique qu’un quelconque symbole ; mais le statisme de ces personnages et leur disposition qui font suite à l’agitation de Domenico, soulignent tous les efforts que fait Domenico pour faire réagir une société complètement engourdie. Ces plans ordonnés sont aussi très courants dans Stalker. A l’inverse, dans Solaris, Tarkovski montre fréquemment les visages des personnages en très gros plan. L’image est la plupart du temps asymétrique on aperçoit seulement un œil et un nez, une moitié de tête. Il retranscrit ainsi l’ambiance angoissante et oppressante qui règne sur la station orbitale. La longueur des plans renforce cet effet. Là encore il n’y a pas vraiment d’action à proprement parler, mais Tarkovski arrive à charger ses plans en intensité, et la tension psychologique des personnages est toujours très présente. Section 3 L’utilisation de la couleur Longtemps Tarkovski a pensé que la couleur était inutile au film, voire nuisible. Ses deux premiers long-métrages, L’Enfance d’Ivan et Andrei Roublev, sont d’ailleurs en noir et blanc. Pour Tarkovski, l’important, comme nous l’avons mentionné à plusieurs reprises, était de rendre le plus précisément possible la réalité à travers le prisme de la vision de l’artiste. Pourtant, à ses yeux, l’utilisation de la couleur présentait des risques à deux niveaux. Tout d’abord, la couleur peut devenir la dominante dramatique » d’un plan. Le cinéma perdrait alors son essence propre pour se rapprocher de la peinture. La couleur est, dans ce cas, souvent utilisée comme une convention supplémentaire qui ne fait qu’alourdir la charge émotionnelle du plan. D’autre part, la couleur rend l’image presque artificielle, car l’artiste, en utilisant la couleur, se défait de son rôle d’organisateur. Il n’exprime plus ses propres choix et devient un simple exécutant. Pour étayer ses hypothèses, Tarkovski cite la photographie en noir et blanc souvent considérée plus expressive que celle en couleurs. Ainsi il écrit Aussi étrange que cela puisse paraître, et quoique le monde soit tout en couleurs, la reproduction en noir et blanc est plus proche de la vérité psychologique, naturaliste et poétique d’un art fondé avant tout sur les propriétés de la vue».La solution trouvée par Tarkovski pour pallier à ce problème dans les films qui ont suivi a été d’alterner des séquences en couleurs et des séquences en noir et blanc pour atténuer l’effet des premiers. Dans la majorité de ses films, Tarkovski insère certains passages en noir et blanc. Ceux-ci sont parfois courts et d’autres fois aussi longs que ceux en couleurs. Leur fonction, comme nous venons de l’expliquer, est principalement esthétique. Dans certains films, Tarkovski utilise parfois aussi le contraste entre des couleurs chaudes et froides ou claires et foncées pour souligner certains éléments. Nous avons déjà traité le cas de Solaris où les couleurs vives de la nature, et qui correspondent au moment où Kelvin était encore sur la Terre, s’opposent aux teintes plutôt blanches et aseptisées du vaisseau spatial. Mais le cas de Stalker est encore plus frappant à ce niveau-là . Lorsque les héros se trouvent en dehors de la Zone, l’image a une teinte orangée, presque de la couleur de la rouille. Elle donne l’impression d’un monde froid, peu accueillant. Le brouillard ambiant renforce l’impression de mystère. Le contraste avec les couleurs utilisées pour filmer la Zone est très net. Tout y est clair, le brouillard a complètement disparu. Les couleurs de la nature se déploient sous les yeux du spectateur. La nature, malgré les dangers que contient la Zone, semble plus accueillante que la zone industrielle qui l’entoure. Elle est un espoir qui va redonner aux personnages foi en eux. Section 4 Musique et bruitage La musique pour Tarkovski devait former un ensemble organique avec le matériau visuel. Elle ne devait pas servir, comme elle le fait très souvent, à amplifier, voire à créer l’émotion d’un plan. D’une part, Tarkovski voulait créer une sorte de refrain musical. Pareil à un refrain poétique, la musique devait rappeler au spectateur l’état émotionnel dans lequel il se trouvait lorsqu’il a entendu le refrain pour la première fois, et changer ainsi sa perception de cette musique en y intégrant toutes les émotions qu’il avait ressenties depuis la première fois où il avait entendu ce refrain. D’autre part, la musique devait être un moyen d’orienter le spectateur dans les émotions qu’il devait ressentir à la vue du matériau filmique. Tarkovski décrivait cette deuxième fonction ainsi Cela ne change pas le sens de l’objet, mais la présente avec une couleur complémentaire. » Seuls quelques compositeurs, surtout Bach, trouvaient grâce aux yeux de Tarkovski par leur capacité à plonger l’auditeur-spectateur dans une certaine atmosphère. En réalité, Tarkovski a eu tendance à supprimer toute musique au fur et à mesure qu’il tournait de nouveaux films. La musique apparaît souvent comme rajoutée à l’image, et lui donne un coté artificiel. Il ne s’agit pas de mettre tous les sons qui existent dans la nature dans le même plan pour lui ajouter de la véracité. Il faut au contraire choisir ses sons, ne mettre dans le film que ceux qui servent l’idée générale, afin d’obtenir au final un lien organique entre l’image et le son. Seule la musique électronique par son coté brut, très naturel, peu travaillé, peut constituer un substitut aux sons naturels. Elle peut même paraître plus naturelle que la nature même lorsqu’elle illustre le rythme interne de la Terre. Le passage de Solaris au Miroir illustre bien cette évolution dans les idées de Tarkovski. Dans Solaris, Tarkovski utilise quelques passages musicaux. Il s’agit du Prélude choral en fa mineur de J. S. Bach. A cela il ajoute les sons des turbines de la station spatiale. Ceux-ci donne une impression d’enfermement, d’oppression dans la station, tout en soulignant le côté organique de l’engin. Lui semble vivre, et Kelvin se promène dans ses boyaux. Dans Le Miroir, la musique a fait surtout place aux sons électroniques d’Artemiev, un compositeur qui a souvent travaillé avec Tarkovski. Tarkovski décrit sa tentative Nous voulions un son qui fut comme un écho lointain de la terre, proche de ses bruissements, de ses soupirs. Ses notes devaient à la fois exprimer une réalité conventionnelle et reproduire certains états d’âme précis, les sons de la vie intérieure d’un homme. » La musique devient alors plus qu’une simple illustration, elle constitue à part entière une composante du film, et sans elle l’atmosphère ne serait pas aussi bien perceptible. Section 5 Les arts au service du cinéma Tarkovski pensait que le cinéma avait un fondement poétique. La poésie est un art qui allie le rythme, le phrasé, la sonorité des phrases à une expression littéraire. C’est toujours une tension vers l’infini. Pour Tarkovski, le cinéma devait avoir aussi ces caractéristiques. Le problème est que le cinéma est confronté à sa nature très réaliste. Le film montre un monde qui existe ou peut exister potentiellement. Il laisse comme nous l’avons déjà souligné beaucoup moins d’imagination au spectateur que les autres arts. Pour transcender le matériau visuel, Tarkovski a alors eu recours aux techniques que nous avons évoqué jeu des couleurs, cadrage, ralentis, musique…Il voulait par ce biais amener plus facilement le spectateur dans l’état émotionnel qu’il désirait. Les autres arts ne s’ajoutaient pas seulement à l’image, mais constituaient une entité organique avec l’image. Le spectateur n’est plus alors complètement assujetti à ce qu’il voit mais peut se laisser pénétrer par l’atmosphère que le réalisateur a tenté de faire passer. Il est ici intéressant de rappeler le rôle que joue la poésie à proprement parler dans les films du réalisateur russe. Dans Stalker, le personnage principal déclame les poèmes de Tioutchev et surtout de Arseni Tarkovski. Dans Nostalghia et plus particulièrement dans le Miroir, où c’est le père du poète qui lit ses propres poèmes, une voix off récite les poèmes d’Arseni Tarkovski. Tarkovski ajoute la poésie lorsque les personnages se trouvent dans une tension extrême. C’est le cas du Stalker qui lit ces poèmes lorsque les trois personnages arrivent au bout de leur voyage et hésitent à franchir la porte de la Chambre. Dans Le Miroir, Arseni Tarkovski lit ses poèmes alors qu’à l’écran le spectateur découvre les images d’une guerre sanglante. Les poèmes transcendent véritablement le matériau filmique. Les mots du poète donne un sens plus majestueux aux images, et ils rendent cette tension vers l’infini que le réalisateur recherche tant. Section 6 Les rêves Il était tout à fait impossible de rattacher les rêves à l’une des parties que nous avons déjà traitées, tant les rêves tiennent une place à part dans l’œuvre du cinéaste. C’est presque une marque de reconnaissance de ses films. Bergman écrivait dans Laterna Magica, à propos de Tarkovski Il se déplace dans l’espace des rêves avec évidence […] J’ai frappé toute ma vie à la porte de ces lieux où lui se déplace avec tant d’évidence. […] Fellini, Kurosawa et Bunuel circulent dans les mêmes quartiers que Tarkovski. Antonioni était sur le bon chemin, mais il s’est perdu, étouffé par son propre ennui. Méliès s’est toujours trouvé là sans jamais y penser. Seulement, lui, c’était un magicien de métier. » Quasiment tous ses films comportent des séquences de rêves. Ce qui est particulièrement intéressant, c’est la façon dont Tarkovski les a filmées. Il voulait absolument éviter les clichés flous et autre passage en noir et blanc, pour bien signifier au spectateur que ceci n’est pas la réalité, l’air de dire attention, il rêve ». Tout cela était beaucoup trop évident et correspondait trop peu à la réalité. Lorsque l’on rêve, on ne se dit jamais qu’on est en train de le faire. Le rêve pendant quelques instants devient simplement notre réalité. Il n’en existe pas d’autre, pendant que l’on rêve. Tarkovski s’est justement appliqué à filmer cette sensation. Ses rêves sont tournés exactement comme des séquences normales. Le personnage rêve et nous voyons simplement son rêve se dérouler sous nos yeux. Pourtant il est évident que c’est un rêve. Cette sensation est due à la différenciation de temps qui existe entre les séquences et dont on a déjà évoqué le principe. La force de Tarkovski était, comme l’explique Bergman, de le faire passer pour une évidence. On sent parfaitement quand le réalisateur nous montre un rêve ou la réalité, sans qu’il ait besoin d’utiliser aucun des élément conventionnels qui entament d’habitude les séquences des rêves. Tarkovski atteint son objectif trouver un langage propre pour évoquer une réalité propre à tous, et toucher ainsi le spectateur. Conclusion Tarkovski a écrit dans Le Temps Scellé Celui qui trahit une seule fois ses principes perd la pureté de sa relation avec la vie. Tricher avec soi-même, c’est renoncer à tout, à son film, à sa vie ». Toute la vie du réalisateur a été à l’image de cette citation. Tarkovski n’a jamais fait de compromis ni avec le spectateur, ni avec lui- même, ni avec personne d’autre. Il étonne par sa rigueur et sa cohérence. En près de trente ans de carrière il a réussi à se créer un style propre, presque une métaphysique. Il a toujours cherché à fuir les clichés et à être honnête avec le spectateur et avec lui-même. Il a rejeté de toute sa force notre monde matérialiste qui a englouti l’homme et ce qu’il avait de plus humain, sa spiritualité. Le seul moyen de le sauver fût alors de se tourner vers les choses réelles en premier lieu sa propre mémoire. Le seul moyen de ne pas tricher, de parler de vraies émotions, est de parler de choses que nous avons réellement vécues. Ayant exploré son monde intérieur, l’homme pouvait s’ouvrir sur le monde extérieur, la nature, et acquérir une nouvelle foi en Dieu et en lui-même. La forme de ses films prolongeait le message. Tarkovski prônait le retour à des émotions vraies dans le cinéma. Le spectateur devait arrêter de tout analyser pour redécouvrir le plaisir de l’émotion immédiate, il devait réapprendre à ressentir la beauté dans ce qu’elle a d’essentiel et de primitif. Seule cette voie serait salvatrice pour un homme moderne qui a perdu depuis longtemps sa spiritualité. Les films de Tarkovski sont entiers. Les spectateurs sont soit sensibles au discours de Tarkovski et dans ce cas ils le considèrent comme un génie, soit ils ne le sont pas et ils le détestent. Mais dans les deux cas le cinéaste a réussi ce qu’il voulait faire créer un style propre afin d’exprimer dans le langage cinématographique son monde intérieur. Bien sûr il n’a pas changé le cours de l’histoire, et le glissement du monde vers le matérialisme s’est encore accentué depuis sa mort, mais comme il l’explique lui-même, certains spectateurs ont rallié ses idées et assurent désormais la pérennité de sa réflexion. Son cri d’urgence n’a pas été vain. Bibliographie Antoine de Baecque, Andrei Tarkovski, Cahiers du Cinéma, collection Auteurs », 1989 Andrei Tarkovski, Le Temps Scellé, Petite Bibliothèque des Cahiers du cinéma, 1989 Marc Zak, Andrei Tarkovski, Tvortchesky Portret, 1988 Articles et entretiens Pourquoi le passé rencontre l’avenir ?, interview mené par O. Evguenieva, Revue Kino Jean-Paul Sartre, A propos de l’enfance d’Ivan, Unita, 1963 Andrei Tarkovski, Lettre au Président du Goskino et Lettre au directeur de la maison d’édition Iscoustvo », la petite bibliothèque des Cahiers du Cinéma, 1989 Laurence Cossé, entretien avec Andrei Tarkovski, France-Culture, les Mardis Cinéma », 1986
Un extrait du livre sur le peintre Pierre-Auguste Renoir, mon père » écrit par son fils, Jean Renoir, le cinéaste. Jean Renoir parle de son enfance au collègue et de la relation avec ses camarades de classe. Un extrait qui me réconforte dans ma façon de voir les choses ! Une autre différence qui me séparait de mes condisciples était leur attitude devant les questions sexuelles. La vue de photographies représentant des femmes nues les plongeait dans un état d’excitation incompréhensible pour moi. Ils se les passaient en cachette, s’enfermaient dans les cabinets pour les contempler longuement. Certains se masturbaient furieusement devant ces représentations d’un paradis bien terrestre mais encore lointain. Les bons pères ajoutaient à l’intérêt de ces images en les pourchassant, les confisquant et en punissant leurs détenteurs. Je ne savais que penser. Depuis ma naissance je voyais mon père peindre des femmes nues, et pour moi cette nudité était un état tout naturel. Mon indifférence me valut une réputation de blasé absolument imméritée du fait que le mystère n’existait pas pour moi. J’avais su très jeune que les enfants ne naissent pas dans les choux. J’étais d’une innocence stupéfiante. »
le père était peintre et le fils cinéaste