Ennemispublics, symboles de la délinquance, Bonnie et Clyde meurent finalement le 23 mai 1934, enlacés, alors qu'ils tentaient d'échapper une nouvelle fois à la police. Antoine et Cléopâtre
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Alorsvoici la véritable histoire de Bonnie et Clyde, deux jeunes paumés devenus légendaires. Aller au contenu Spoilers. Lecture. Parce qu’on aime les pavés ! Les romans, les nouvelles, les bandes dessinées, les pièces de théâtre, les contes De quoi parlent les livres cultes, ceux qu’il faut absolument (faire semblant de) connaître. Cinéma TV. Quand les soirées sont longues
Unebelle histoire d'amour entre Bonny et Clyde Souvenez vous de l'histoire de ce couple inséparable Bonnie et Clyde, trouvés ensemble par les bénévoles de Scooby. Cette histoire
23avr. 2019 - Découvrez le tableau "Bonnie clyde" de Kevin Labelle sur Pinterest. Voir plus d'idées sur le thème bonnet parker, bonnie clyde, photos historiques.
En1967, Arthur Penn adapte l’histoire de Bonnie and Clyde au cinéma. Faye Dunaway y interprète Bonnie Parker, et Warren Beatty joue le rôle de Clyde Barrow. Le film est un franc succès : en France, il comptabilise un peu plus de 1 800 000 entrées. Il valut à Faye Dunaway le Golden Globe de la meilleure actrice, à Beatty l’oscar du meilleur acteur et à Arthur Penn celui
. Bonnie et Clyde étaient des criminels très célèbre dans les années 1930 pendant la Grande Dépression. Ils Voyage à travers le centre des États-Unis avec leur gang et voler vient personnes. English to French translationBien que l'histoire leur a célèbre pour voler des banques, ils ont préféré voler de petits magasins ou stations d'essence de petite taille. Leur gang est connu pour avoir tué neuf policiers et plusieurs civils. Bonnie et Clyde ont finalement été tué par balle le 23 mai 1934 sur une petite route en à l'ensemble des crimes et de meurtres, Bonnie and Clyde est resté en étroite collaboration dans l'amour jusqu'à la fin.
Tout le monde connaît les crimes du célèbre duo Bonnie et Clyde, mais connaissez-vous leur vie ? Qui étaient-ils ? Comment se sont-il rencontrés ? Pourquoi Bonnie a perdu la vie pour Clyde ? Découvrez l’histoire du couple mythique dans cet article ! Bonnie Parker et les badboys Bonnie Parker est née le 1er octobre 1910 au Texas, après le décès de son père alors qu’elle est toute petite fille, sa mère décide de déménager avec ses trois enfants du côté de Dallas. Bonnie est une petite fille modèle, elle est très respectueuse et elle excelle à l’école où elle remporte de nombreux concours d’orthographe, de rédaction et d’art oratoire. D’ailleurs, elle ne cesse tout le long de sa vie d’écrire des poèmes, comme les plus connus The Trail’s End c’est à partir de ce poème que Gainsbourg rend hommage au couple dans sa célèbre chanson Bonnie and Clyde où il le traduit et l’adapte en musique ou encore The Story of Suicide Sal. Bonnie arrête l’école à l’aube de ses 16 ans lorsqu’elle rencontre et épouse sur le champ Roy Thornton le 25 septembre 1926. Le mec, ce n’est pas un tendre, il est connu pour des braquages et il fait de nombreux séjours en prison, notamment en 1929. Lors de cette incarcération, Bonnie en profite pour échapper à sa violence et elle met les voiles. Elle ne reverra plus jamais son époux, sans pour autant demander le divorce. La jeune Parker, petite blonde à l’allure frêle retourne vivre chez sa mère quelques temps, elle devient serveuse dans un bar et fait la connaissance de Ted Hinton, un habitué du bar, qui quelques années plus tard s’associe aux autorités pour piéger le couple. Mais Bonnie, elle a soif d’aventures, elle s’ennuie et note dans son journal intime C’est lugubre, on s’ennuie à mourir, il n’y a rien à faire. Si seulement il pouvait arriver quelque chose ». Puis elle rencontre, Clyde Barrow, et c’est le coup de foudre. A partir de 1930, Bonnie Parker ne va plus jamais s’ennuyer. Clyde Barrow, une enfance miséreuse Clyde est né le 24 mars 1909 au Texas, à Telica, mais rapidement sa famille s’installe à West Dallas, un bidonville près de Dallas en 1920. Ses parents sont paysans et ils ont bien du mal à nourrir leurs six enfants, alors vivent dans une roulotte puis peu de temps après dans une tente. Pour manger, c’est un peu la débrouille. Clyde et ses frères deviennent des champions pour voler des poulets ou encore braconner. Il faut bien vivre. Lorsque le père trouve un travail dans une station service, les choses s’arrangent, pour autant les frères Clyde et Buck ne cessent de pratiquer leurs activités de petits bandits. En 1926, alors que Bonnie se marie, Clyde lui, est arrêté pour la première fois pour avoir oublier de rendre une voiture qu’il a louée… Puis quelques mois plus tard pour avoir volé des dindes avec son frère. Pour calmer un peu le jeu, Clyde Barrow trouve des petits jobs, mais ça ne lui empêche pas de continuer ses infractions… Il attaque à main armée, il vole des coffres-forts, ravage des magasins et vole des voitures… Alors il se fait arrêter, forcément, et c’est à sa sortie de prison qu’il rencontre Bonnie Parker. A ce moment, déjà , on l’appelle le bébé voyou » car malgré ses 1m68 et sa gueule d’ange, il n’ a pas terminé les séjours en prison… La rencontre entre Bonnie Parker et Clyde Barrow On ne sait pas précisément comment le couple légendaire s’est rencontré. Il se pourrait que ce soit au tout début de l’année 1930, le 5 janvier, lorsque Bonnie est rentrée chez sa mère. Clarence Clay est une amie commune, peut-être a t-elle servie d’intermédiaire. Toujours est-il que pour Bonnie and Clyde, c’est le coup de foudre. Malheureusement les frasques de Clyde le conduisent à nouveau en prison en 1930, il parvient à s’échapper à l’aide de Bonnie mais il est rapidement rattrapé. Lors de cette incarcération, il commet son premier crime. La victime est un autre détenu, Ed Crowder, qui l’a violenté sexuellement à plusieurs reprises, il lui assène un coup mortel dans le crane. Clyde qui ne devait passer que quelques semaines en prison risque donc d’être incarcéré à vie mais un ami à lui, présent dans la prison pour perpétuité, accepte de porter le chapeau. Ensuite, Clyde se sectionne deux orteils et arrive à s’échapper de la prison par l’infirmerie pour rejoindre Bonnie. Ensemble ils volent une voiture… Bonnie se fait arrêter et réalise son premier séjour en prison. Elle en profite pour écrire quelques vers pour exprimer son amour pour Clyde. Bonnie et Clyde à la tête du gang Barrow Lorsque Bonnie sort de prison, elle découvre que Clyde veut monter un gang et pour cela, il aide des copains à lui, détenus dans des prisons, à s’échapper. Le gang Barrow se compose alors de Jones, Henry Methvin, Raymond Hamilton, Joe Palmer, Ralph Fults et de Buck, le grand frère de Clyde ainsi que sa femme Blanche. Même s’il y a débat sur la véritable implication du couple dans le gang. Toujours est-il qu’en 1933, recherchés par la police, Buck et Blanche prennent la fuite mais Buck est abattu alors que Blanche est arrêtée. Elle écrit le livre My life with Bonnie and Clyde. L’idée du gang n’est pas de devenir des assassins, c’est plutôt de braquer des banques mais, parfois, ça foire… Alors la liste des victimes s’allonge petit à petit… Si l’amour de Bonnie pour Clyde est connu de tous, la réciproque se constate en juin 1933. le couple légendaire a un accident de voiture et Bonnie reste coincée dans l’habitacle alors en flamme. Clyde parvient à l’en extraire, mais sa jambe droite est salement amochée. Elle peut se soigner uniquement avec de la levure et de la graisse et ne peut pas marcher correctement. Bonnie ralentit le groupe et elle met en péril le gang autant, Clyde prend tous les risques et ne se sépare pas de sa compagne. On les voit d’ailleurs sur de nombreux clichés en train de se rouler des pelles comme des adolescents… Qu’ils sont encore… En avril 1934, le gang tue deux policiers, puis une semaine plus tard, un autre… Lorsque Clyde Barrow tue le sous-shérif, sa tête est mise à prix par la police, il sait que si on le croise on ne le mettra pas en prison cette fois mais bien une balle dans la tête. Cette idée effraie tout le monde, notamment la mère de Bonnie qui lui demande d’aller se rendre à la police car les autorités n’ont rien contre elle, mais Bonnie veut rester avec son grand amour et braver tous les dangers avec lui, même lorsque la traque commence… Ils volent pour se nourrir, dorment dans leurs voitures, se lavent dans les rivières. C’est pas le luxe, mais ça plaît aux américains, ils déclenchent les passions. D’autant qu’à cette époque, les banques n’ont pas bonne presse, c’est la Grande Dépression américaine après le crash boursier de Wall Street… Ils sont perçus par les plus pauvres comme des voleurs de riches. La légende raconte que le 6 mai, Bonnie et Clyde rendent visite à leur famille, Bonnie fait lire son, poème Le bout du chemin à sa mère… Pas le plus gai mais sans doute le plus juste Ils ne font pas les malins, ils ne jouent pas aux plus forts. Ils savent que la loi les aura. … Ils tomberont ensemble et reposeront côté à côte. Certains les pleureront, mais la loi criera “Hourra”. Il s’en est fini pour Bonnie et Clyde ». La traque de Bonnie et Clyde par le FBI Dès le mois d’avril 1934, après la mort des policiers, les autorités de cinq états américains Illinois, Michigan, Oklahoma, Texas et Louisiane ainsi que le FBI mènent une enquête et une filature autour du gang Barrow. L’idée est simple,il faut récupérer les membres, morts ou vifs. Le 23 mai, alors que Bonnie et Clyde sont à Black Lane, dans leur planque en Louisiane, ils préparent l’attaque d’une banque à Arcadia, ils ne savent pas qu’ils partagent leurs dernières heures ensemble… Les flics se sont postés entre la planque et la banque, ils attendent depuis le milieu de la nuit, de part et d’autre de la route dans des fourrés. C’est seulement à 9h le matin, que Clyde, au volant de la célèbre Ford V8, et Bonnie, prennent la route à destination de la banque. Dès leur identification, les six policiers ouvrent le feu. En tout et en moins de 2 minutes, plus de 100 balles ont été tirées. Les mecs ont vidés les chargeurs de leurs pistolets mitrailleurs et fusils à pompe. Clyde meurt sur le coup, faut dire qu’il a pris une rafale en pleine tête, alors qu’un cri féminin, strident et horrifié se fait entendre, et puis plus rien. Bonnie and Clyde sont morts ne clique pas si tu ne veux pas voir des trucs choquants, ils avaient 23 et 25 ans… Et après ? Les dépouilles, méconnaissables que les âmes sensibles s’abstiennent de cliquer ici, de Bonnie et Clyde sont exposées au public, tout comme la V8, criblée de balles. Ensuite, ils sont enterrés séparément, contrairement à leur souhait. Cette fin tragique fait de Bonnie and Clyde un couple légendaire. Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils s’aiment plus que de raison et ils tentent de vivre dans une Amérique sans dessus dessous, gangrenée par la crise économique, le chômage et la violence. Ils ne s’en prennent qu’aux riches… Ce sont des amants terribles. Terriblement attachants.
Bonnie et Clyde Bonnie Parker et Clyde Barrow sont deux criminels américains qui ont perpétré leurs méfaits dans le Sud-Ouest des Etats-Unis pendant la Grande Dépression. Ils étaient spécialisés dans l'attaque à main armée de banques et on estime qu'ils ont tué douze personnes. Bonnie Parker nait le 1er octobre 1910 à Rowena au Texas et est la cadette de trois enfants. Suite à la mort de son père quand Bonnie avait quatre ans, sa mère déménage avec sa famille dans la maison de ses parents à Ciment City, une banlieue industrielle de Dallas. Parker est l'une des meilleurs élèves de son école secondaire, remportant des prix en orthographe, en écriture et en art oratoire. À l'âge adulte, son goût pour l'écriture se traduira par l'écriture de poèmes tels que The Story of Suicide Sal » L'histoire de Sal le Suicideur et Le Trail End », connu maintenant sous le titre de The Story of Bonnie and Clyde » L'histoire de Bonnie et Clyde. Dans sa deuxième année de secondaire, Parker rencontre Roy Thornton. Ils abandonnent l'école et se marient le 25 septembre 1926, six jours avant le seizième anniversaire de Parker. Leur mariage, marqué par les fréquentes absences de Thornton ainsi que ses démêlés avec la loi, prend fin lorsqu'il est incarcéré pour braquage de banque à main armée en janvier 1929. Bien qu'ils ne se soient jamais revus par la suite, ils ne divorcèrent jamais. Parker porte encore son alliance quand elle meurt en 1934. En 1929, après la rupture de son mariage et avant de rencontrer Clyde Barrow en janvier 1930, Parker retourne vivre avec sa mère, et prend un travail comme serveuse dans un café. Un de ses clients réguliers est Ted Hinton, un employé de la poste qui se joindra au département du shérif de Dallas en 1932 et participera à son embuscade en 1934. Dans le journal que Parker tient brièvement en début 1929, elle décrit sa solitude, son impatience quant à sa vie à Dallas, et son amour du cinéma parlant. Clyde Barrow nait le 24 mars 1909 à Telico au Texas près de Dallas dans une famille nombreuse. Il est le cinquième d'une fratrie de six enfants. Ses parents sont des paysans démunis qui ont émigré à Dallas en début 1920, dans un bidonville connu sous le nom de West Dallas. La famille passe ses premiers mois à West Dallas à vivre dans une roulotte, jusqu'à ce que le père gagne assez d'argent pour leur acheter une tente. Clyde est arrêté une première fois fin 1926, après s'être échappé de la police suite à une confrontation à propos d'une voiture qu'il a louée et jamais retournée. Il est arrêté une deuxième fois peu de temps après, cette fois accompagné de son frère Marvin Buck » Barrow, pour avoir volé des dindes. Durant les quatre années suivantes, malgré une série d'emplois légitimes, Barrow commet de nombreuses attaques à main armée, fracture nombre de coffres-forts, dépouille des magasins et vole des voitures. Il est arrêté successivement en 1928 et 1929. En avril 1930, peu de temps après avoir rencontré Bonnie, il est à nouveau arrêté et emprisonné au Eastham Prison Farm. Il s'échappe mais est repris au bout d'une semaine. En prison, Barrow bat à mort un autre détenu l'ayant agressé sexuellement à plusieurs reprises. C'est son premier meurtre. Après la libération de Clyde en 1932, il vole une voiture avec l'aide de Bonnie. Ils sont poursuivis par la police. Bonnie parvient à s'échapper mais Clyde, arrêté, doit passer quelques mois de plus en prison. À son retour, le duo mène un petit groupe de criminels dont font partie à contrecœur Buck, le frère de Clyde, et son épouse Blanche. Ces derniers sont pris dans un assaut de police alors qu'ils séjournent avec Bonnie et Clyde en simples visiteurs. Leurs photos et affaires personnelles ayant été abandonnées dans la fuite, la police les identifie et les assimile au groupe de criminels. Buck et Blanche sont donc contraints de prendre la fuite, jusqu'à l’exécution de Buck par des policiers à Lowa en 1933 et l'arrestation subséquente de Blanche. Bonnie et Clyde tuent deux jeunes policiers à Grapevine, Texas le 1er avril 1934 et un autre représentant des forces de l'ordre cinq jours plus tard près de Commerce dans l’Oklahoma. Mort Au terme d'une période d'enquête et de filatures menées par les agents du FBI dans cinq États américains Illinois, Michigan, Oklahoma, Texas et Louisiane Bonnie et Clyde sont abattus le 23 mai 1934 par la police du Texas et de la Louisiane, près de leur planque à Black Lake en Louisiane. Le meurtre des deux jeunes policiers le 1er avril 1934 précipite la décision de capturer le couple de truands morts ou vifs. Un groupe de cinq officiers de la police du Texas et de Louisiane fédérés par Frank Hamer s'emploie à retrouver la trace du couple. Ils sont informés que Clyde s'apprête à braquer une banque près d'Arcadia en Louisiane et décident de tendre une embuscade sur l'itinéraire menant à la ville. Ils s'installent à 2 heures du matin dans les fourrés de part et d'autre de la route déserte de la petite ville de Paroisse Bienville en guettant l'arrivée de la Ford V8 volée que Clyde conduisait. À 9 heures, les six hommes, au bord de l'abandon aperçoivent au loin la Ford roulant à toute allure. Dès que Clyde est identifié, les agents ouvrent le feu sur l'auto qui dérape sur le bas-côté. Craignant que Clyde, tireur hors-pair ne parvienne à saisir son arme sur le plancher de la voiture, les six officiers s'extraient de leur embuscade pour cribler l'automobile de balles. Environ 130 impacts ont été dénombrés. Clyde meurt sur le coup d'une rafale en pleine tête. Bonnie n'est pas tuée immédiatement ; les officiers rapportent avoir entendu un long cri féminin horrifié venant de la voiture. Les policiers ont utilisé des pistolets mitrailleurs et des fusils à pompe dont ils vidèrent les chargeurs. Le silence revenu, les policiers s'approchent de l'épave du véhicule pour constater la mort de Bonnie et de Clyde et y trouvent un arsenal d'armes volées et des munitions. Leurs dépouilles sont exposées au public afin d'authentifier leur mort. Les deux amants sont enterrés séparément contrairement à leurs vœux. La voiture une Ford est criblée de balles. Un dépanneur appelé sur place parvint cependant à faire démarrer le moteur ! Pour terminer cet article je ne pouvais m’empêcher de mettre le lien du clip officiel de la chanson Bonnie and Clyde » De Gainsbourg
Article publié dans Philosophie Magazine [En ligne] 17/07/2018. Nouvelle version publiée dans Foi & Vie, 2021 6, p. 56-59 en ligne sur le site de la revue ICI. Nouvelle version présentée au colloque “Georges Bataille 1897-1962 Pour une critique du management et des sciences de gestion” – 9 et 10 mars 2022, “Le jeu avec le je” Joueurs est le premier long-métrage de Marie Monge, présenté au festival de Cannes 2018 à la quinzaine des réalisateurs. L’histoire semble linéaire. Ella Stacy Martin travaille comme serveuse dans le bistro de son père on apprendra que sa mère est morte et qu’elle possède la moitié des parts du commerce. Une vie simple et réglée, animée par le seul mouvement des entrées et sorties du bistro, des demandes des clients et de la vie des cuisiniers. On ne sait rien d’autre, en particulier sur sa vie privée ou sentimentale. Un jour elle voit arriver Abel Tahar Rahim, qui vient pour postuler sur un emploi de serveur. On ne sait rien de lui non plus, sauf qu’il aurait occupé un poste similaire au restaurant de l’hôtel Meurice. Entre Ella et Abel, dès la première rencontre, quelque chose se passe, quelque chose passe, quelque chose qui va conduire Ella à quitter sa vie réglée et Abel à être déstabilisé par Ella. Des sensations intenses bousculent Ella, avant même qu’elle ne découvre de quelle nature elles sont tissées. Instinctivement, Ella est attirée par Abel. Une attirance mystérieuse, à laquelle elle résiste au début. Ella est d’abord questionnée par Abel, interpellée, secouée, bousculée puis, à l’occasion d’une fin de soirée imprévue, elle découvre, en suivant Abel, le monde du jeu, les cercles de jeu clandestins de Paris. Une initiation. Marie Monge filme au plus près ces lieux qu’elle colore en définissant une cohérence chromatique, des couleurs chaudes à base d’ocre associées à Abel, tandis que les couleurs de la vie d’Ella sont des couleurs froides, à base de bleus, jusqu’à l’inversion chromatique de la seconde partie du film. Quelques belles images surplombantes nous font voir la danse des jetons des tapis de jeux et la ronde de la boule de la roulette. Vues d’en haut, comme pour nous faire comprendre que ce monde est en-dessous. Justement, dans les sous-sols de Paris. Les sous-sols de l’addiction. Dans les cercles de jeu clandestins une très belle image à la tonalité de Hopper Le jeu des profondeurs Sous le visible des rues de Paris s’agite l’invisible des cercles de jeux et la puissance de la dépendance au jeu. Visages tendus, anxieux, présence des videurs, description furtive des banquiers des cercles, le cadre de ces salles souterraines est posé pour qu’on puisse suivre la navigation en profondeur d’Abel qui entraîne à sa suite Ella, d’abord fascinée puis actrice de ces jeux. Tout a déjà été écrit sur l’univers des jeux de hasard et les dépendances qui s’ensuivent à commencer par Le joueur de Dostoïevski la similitude entre le monde des jeux d’argent et le monde carcéral on parle de prison du jeu » etc. Aussi je ne vais pas ici suivre ce fil, mais entrer dans le film par un autre angle, celui du moi profond des personnages, ce moi profond qu’on appelle parfois le je » techniquement, dans la psychologie des profondeurs, le je » se situerait en-dessous du moi » et qui détermine une part importante de nos actions qui peuvent paraître irrationnelles au regard du moi. » Le fait que le je » se situe psychologiquement dans une sorte de sous-sol du moi », entre en résonnance avec la géographie des cercles de jeux telle que Marie Monge la présente, puisque les cercles clandestins sont logés dans les sous-sols du Paris visible. Je vais jouer de cette analogie morphologique et utiliser les ressources linguistiques de la langue française pour proposer un jeu de mots, une périchorèse un va-et-vient, un pas de danse entre le je » d’Ella et le jeu » auquel elle va jouer dans les cercles de jeu. Comme si le sous-sol du je » d’Ella était situé quelque part dans le sous-sol du jeu » clandestin. Cela me permettra de proposer une autre lecture du film de Marie Monge que celle faite par les critiques. Écrites pendant le festival de Cannes, les premières critiques du film ont insisté sur l’aspect amoureux du récit inséré dans le contexte des jeux clandestins et de l’addiction. Par exemple, dans son premier film, Joueurs, Marie Monge filme une passion amoureuse consumée par l’obsession du jeu » Christophe Narbonne, Première [en ligne], 12/5/2018 et ce film est un mélange de lumière, de passion et de destruction » Gwennaelle Masle, CineSeriesMag [en ligne], 11/5/2018. Les critiques récentes publiées au moment de la sortie du film le 4/07 suivent cette idée. Par exemple une romance sur fond de cercles de jeux clandestins » Étienne Sorin, Le Figaro, 4/07/2018, une descente aux enfers d’un couple à la Bonnie and Clyde » Lili Yubari, Biba, la dévastation d’un jeune couple en prise avec l’addiction aux jeux d’argent » Laurent Cambon, à Voir-à Lire [en ligne], 28/6/2018, une histoire d’amour et de dépendance, passionnée et tragique, entre une jeune restauratrice et un joueur, flambeur et flamboyant, qui brûle sa vie sur les tapis » Sabrina Nadjar, Femme actuelle. Par rapport à ces critiques qui voient dans le jeu la destruction de l’histoire d’amour entre Ella et Abel, je crois qu’il serait intéressant de dissocier Ella d’Abel et de considérer que, dans le jeu, Abel joue avec l’argent et Ella joue avec son je. » Joueurs désignerait ainsi, non seulement ceux qui jouent aux jeux de hasard dans les cercles clandestins, non seulement ceux qui jouent aux jeux de l’amour Ella et Abel, mais aussi, et plus profondément, celle qui joue avec son je. En effet, même si l’histoire entre Ella et Abel s’apparente à une passion amoureuse effectivement inscrite dans le milieu des cercles de jeux clandestins et ici on retrouve une tradition cinématographique qui présente des couples d’amants maudits comme Bonnie and Clyde 1968 d’Arthur Penn, Le guet-apens 1972 de Sam Peckinpah ou Les anges déchus 1995 de Won Kar-Wai, Marie Monge semble centrer la dynamique du film sur le personnage d’Ella. Elle nous dépeint une femme cherchant à quitter une vie qu’elle ressent sans relief [Ella] est une femme qui a une vie comme beaucoup de gens. Une vie qu’elle n’a pas forcément choisie. Elle est là où elle est censée être. Elle n’est pas forcément malheureuse ou opprimée, mais elle ne sait pas exactement qui elle est, parce qu’elle n’a pas forcément eu de choix à faire dans sa vie. Elle attend que quelque chose arrive qui va la basculer » interview donnée à RFI [en ligne] le 14/5/2018. Une critique a relevé ce trait du personnage d’Ella, décrite comme une serveuse consciencieuse mais qui s’ennuie » Peter Bradshaw, The Guardian [en ligne], 11/5/2018. Marie Monge précise qu’Ella doit soit rester dans le monde qu’elle connaît, soit prendre le risque d’aller voir ailleurs et de découvrir autre chose sur elle-même aussi. » Ma proposition ici est de considérer qu’ aller voir ailleurs » pour découvrir autre chose sur elle-même » revient à s’engager dans un jeu avec son je. Je voudrais montrer que le parcours d’Ella est finalement très différent du parcours d’Abel. Pour distinguer radicalement la route d’Ella de celle d’Abel, le jeu d’Ella et le jeu d’Abel. Joueurs ? Peut-être, mais au même jeu ? Pas sûr. Le jeu d’Ella A quoi joue donc Ella ? Pour répondre à cette question, je propose de relire trois textes de Georges Bataille, Jacques Henriot et Eugen Fink qui abordent, chacun à leur manière la question du jeu. Ce triple éclairage nous permettra de mieux saisir la radicalité du mouvement d’Ella et de le différencier nettement de celui d’Abel. Dans un article publié en 1951 dans la revue Critique Sommes-nous là pour jouer ou pour être sérieux ? » à propos de l’ouvrage de Huizinga Homo ludens, essai sur la fonction sociale du jeu, 1951, Bataille distingue deux sortes de jeu, le jeu mineur et le jeu majeur le jeu mineur seul est reconnu dans un monde où l’utile est souverain, non le jeu majeur ; pour cette raison, rien n’est moins familier à notre pensée que le jeu majeur, qui ne peut servir et où se manifeste la vérité profonde » Œuvres complètes, Gallimard, tome XII, p. 118. Le jeu mineur ne demande nullement la pleine révolte » p. 116. C’est un jeu qui ne perturbe pas l’ordre des choses et le travail sérieux. C’est le jeu du tourisme en troupe » p. 117 comme l’appelle Bataille, où l’on emmène, en troupe », en masse, les nombreux touristes jouer, sans que le monde de la production soit mis en danger. Pas de remise en cause de l’utile avec le tourisme de masse qui est, pour Bataille, une immense abdication. » Tandis que le joueur authentique est, au contraire, celui qui met sa vie en jeu, que le jeu véritable est celui qui pose la question de la vie et de la mort » p. 111. Une mise en jeu » radicale de soi-même. De ce point de vue, le jeu d’argent indique mal le sens » du jeu p. 108. Je propose de considérer le parcours d’Ella comme sa mise en jeu dans un jeu majeur au sens de Bataille. Tandis que la dépendance aux jeux d’argent d’Abel l’apparenterait davantage à un jeu mineur. Au début du film, Ella semble percevoir le monde sous l’emprise de la technique, du calcul on la montre attentive aux opérations de caisse et finalement soumis à l’ennui du calcul. Si l’on veut vivre dans un tel monde en refusant l’emprise du calcul, soit on vole, comme Abel au début du film, Abel vole l’argent de la caisse, soit on joue, comme Ella. Ella ne veut pas voler. Alors il est indispensable de redonner du jeu à la vie. Pour Bataille, sans cette agitation capricieuse due au jeu, on est condamné à une existence sociale correcte et chargée de contrainte ou d’ennui » p. 109 la situation d’Ella telle que Marie Monge la présente au début du film. Pouvoir jouer est le signe que l’on parvient à s’échapper des rouages d’un déterminisme mortifère, à introduire un jeu dans un mécanisme rigide, le mécanisme de la vie routinière. Ici, la métaphore mécanique du mot jeu » permet une analogie très intéressante, analysée en détail par Jacques Henriot[3]. Le jeu d’un mécanisme est ce qui permet à une pièce mécanique de bouger. Pour Henriot, cette notion d’entre-deux, de distance intérieure, est centrale dans l’analyse du jeu. Il l’applique à l’individu qui joue en considérant que le jeu tient à l’intervalle qui sépare le sujet de lui-même » Le jeu, PUF, 1969, p. 95. Le jeu s’insinue entre l’individu et lui-même, entre son moi et son je il exprime un hiatus qui oblige l’individu à agir pour être. De ce point de vue, pour Henriot, le jeu est une poésie de l’action » p. 83. L’individu joue parce que en lui-même cela’ joue » p. 93. Il y a au centre de l’individu quelque chose’ d’instable qui joue » dans le sens mécanique et que le jeu dans le sens ludique visibilise. Il y a comme un trou » au centre de l’homme qui ne peut être bouché, une marge de flottement et d’incertitude qui empêche l’être humain de pouvoir être copié ou imité par un robot, aussi perfectionnés soient les algorithmes qui constituent ses programmes comportementaux. Si l’homme joue, c’est parce qu’il y a du jeu » dans l’être de l’humain p. 98. Un robot ne pourra jamais jouer » dans ce sens, même si on peut programmer une machine à exécuter parfaitement les règles du jeu. L’être humain est en un sens toujours en train de dé-coïncider » d’avec lui-même p. 98[4], ce qui est radicalement impossible à un robot. Relisant Pascal mais en en inversant les conclusions pessimistes sur le jeu comme divertissement et donc fuite de soi, Henriot considère que le jeu est, non pas un divertissement au sens pascalien, mais ce qui est très exactement le mouvement de vie par lequel l’homme se fait. La création de soi passe par sa mise en jeu. En jouant son je, dans l’incertitude de l’errance, Ella se créé par liberté. Tandis qu’en jouant aux jeux d’argent, dans les variations infinies des combinaisons du hasard des cartes ou de la roulette, Abel se détruit par dépendance. Ainsi rien n’oppose plus le jeu d’Ella au jeu d’Abel que cette distance intérieure, constitutive du jeu d’Ella et absente du jeu d’Abel. Ella n’est pas dépendante du jeu d’argent, comme Abel l’est. Dans une scène intéressante du film, Abel croit qu’il a inoculé en Ella le virus du jeu il lui dit que c’est comme une piqûre. Alors que, pour Ella, c’est bien davantage le mouvement de recherche de soi qui l’emporte sur l’addiction au jeu d’Abel. Cette possibilité que le jeu instaure un nouveau rapport au monde et à soi est développée par le philosophe Eugen Fink 1905-1975 dans Le jeu comme symbole du monde 1966. Fink montre comment la philosophie platonicienne, en réduisant le jeu à une copie » du vrai » monde, a empêché de comprendre le rapport de l’homme au monde autrement que par un face à face statique. Sans jeu. Pas de création par jeu dans le monde de Platon. Tandis que, en pensant le jeu comme une activité qui recolle » l’homme au monde, qui réunit l’homme et le monde symbole du monde », sun-bolos réunir, on comprend que jouer installe un rapport dynamique profondément renouvelé entre soi et le monde. Un rapport de proximité dans lequel l’élan par lequel on s’engage dans le jeu va produire un accès à nous-même par la révélation de choses inattendues. Fink considère que, dans la vie de tous les jours, nous vivons dans un curieux engourdissement et comme aveugles » p. 120, sans qu’aucune lumière ne vienne éclairer cette nuit de routine. Le monde se fait opaque, exactement comme pour Ella au début du film. Mais l’entrée dans le jeu vient nous donner l’impression de pouvoir sortir de l’opacité du monde car dans le jeu on va se sentir plus proche de l’essentiel et de l’authentique » p. 121. Tout à coup, quelque chose » va faire irruption, va venir trouer l’opacité du quotidien. Ce trou » est associé au trou » interne dont je parlais précédemment, à cette dé-coïncidence qui caractérise l’homme par rapport au robot. Le jeu nous entraîne dans une attitude esthétique » p. 75 vis-à -vis du monde, qui nous permet d’accéder à nous-mêmes. Du point de vue éthique, la clé de cette fécondité vient de ce que la mesure de l’action n’est plus rapportée à une morale extérieure » en surplomb, qui jugerait bien » ou mal » telle action en cours, mais relève d’un vécu » intérieur dont les critères évaluatifs sont différents. Une piste personnelle. Qui revient, lorsqu’on entre dans le jeu, à alterner des moments d’activité et de passivité par rapport au jeu. On dirige son action puis on se laisse diriger par le jeu en devenant le jouet du jeu. Cette passivité est la clé de l’accès recherché à soi. Ainsi semble agir Ella, dont on se demande parfois pourquoi elle fait ce qu’elle fait alors que la raison ou une morale de surplomb lui enjoindraient de faire autrement. On ne comprend pas toujours ce qu’elle fait. On a envie de lui dire d’être, justement, moins passive par rapport aux événements. Mais cette passivité apparente semble pour elle vitale. Ce qui revient à voir le jeu d’Ella comme une liturgie de la contingence. La vie d’Ella devient dépendante des gains et des pertes d’Abel En résumé, je propose de considérer qu’Ella 1 joue à un jeu majeur ; 2 en jouant son je ; 3 en espérant par ce jeu majeur avec son je retrouver un monde vivable au-delà de l’opacité du monde qui l’aveugle. Le contraire d’Abel qui 1 joue à un jeu mineur ; 2 sans se remettre en question ; 3 sans espérer changer le cours des choses. Voir le jeu Le désir de ne pas passer à côté de l’aventure » pour ne pas manquer le truc », pour ne pas passer à côté d’une nouvelle création de soi a été la marque de la réflexion du philosophe Ralph Waldo Emerson 1803-1882. Pour Emerson, on doit faire confiance à soi-même, on doit obéir à ses élans très profonds car on perçoit dans ces élans une sorte d’appel à vivre autrement. Dans ces moments, on mobilise en soi une capacité à inventer un chemin inédit, sans pouvoir préjuger de l’issue de la route. Mais dans le film, c’est Abel qui déclenche en Ella le mécanisme du mouvement, de l’élan. Du coup apparaît le problème d’Abel. Car pour Ella, se lancer et accepter de devenir le jouet d’un jeu pour accéder à elle-même revient à suivre la route d’Abel qui passe par le hasard des gains et des pertes. Au lieu de chercher à suivre sa piste, Ella va suivre la piste de l’argent aléatoire et en cela va devenir dépendante de la dépendance d’Abel. Dans les sous-sols des cercles clandestins, sa vie est tirée au sort des dés d’Abel. Aussi Ella ne devient pas le jouet du jeu mais le jouet du hasard. Les risques du jeu deviennent les risques du jeu d’argent. Des scènes fortes la montrent comme anesthésiée par les violentes secousses qu’elle subit à cause de cela. Car, si Ella reste protégée de la dimension addictive des jeux d’argent, Abel, lui doit payer des dettes de jeu importantes et se trouve poursuivi par les hommes de mains des banquiers des cercles clandestins. Commence alors l’aspect noir du film de Marie Monge, sur lequel les commentaires des critiques ont été unanimes. Autrement dit, la voie émersonienne se grippe à cause de l’argent. La déformation due à l’argent transforme la piste d’accès à soi en voie dangereuse car l’élan initial d’Ella devient enchâssé dans la dépendance d’Abel au jeu d’argent. Ici apparaît quelque chose d’intéressant pour comprendre l’échec du jeu d’Ella, le manque de gratuité du jeu. Dans une très intéressante réflexion sur les relations entre jeu et création, Penser la création comme jeu 2000, le philosophe et théologien François Euvé montre l’importance de la gratuité pour que le jeu puisse accomplir son œuvre de création le jeu ne vise aucune fin extérieure à lui-même [et se] distingue à la fois de la nécessité et du hasard » p. 354. Si le mouvement émersonien initial d’Ella revêt cet aspect de gratuité, son parasitage par l’argent, dû à la dépendance d’Abel aux jeux d’argent, le grippe fondamentalement. On voit poindre l’impact négatif de l’argent sur la démarche émersonienne, une corruption de l’élan de vie par l’argent. Cette confrontation entre la voie émersonienne et sa corruption par l’argent ouvre des pistes de réflexion nouvelles pour l’éthique de la finance, que je ne vais pas développer maintenant mais sur lesquelles je reviendrai ultérieurement. Ella aurait-elle pu jouer son jeu sans succomber au jeu d’Abel ? Oui évidemment ! mais si elle avait trouvé la solution il n’y aurait pas eu d’histoire d’amour maudit avec Abel donc pas le même film !. Il aurait fallu qu’Ella puisse, selon les termes de Wittgenstein, voir le visible », c’est-à -dire trouver de l’ extra-ordinaire » dans l’ordinaire, dans la vie de tous les jours. Voir le visible comme doté d’un jeu, le jeu du quotidien, c’est le voir comme un environnement non clos sur lui-même, non limité à une routine répétitive des mêmes gestes et des mêmes règles. Ce qui en desserre les contraintes et rouvre à l’étonnement devant le quotidien, et donc à l’enthousiasme, qui révèle sur le quotidien et sur soi-même des choses inattendues. Or Ella ne voit pas. Elle devient sceptique sur la vie. Elle croit que ce monde-là – le monde qu’elle voit – n’est pas pour elle, n’est pas son vrai jeu. Pas le je » qu’elle doit avoir pour vivre. Pas celui qu’elle est appelée à jouer. J’imagine que c’est cette opacité du visible qui est la raison pour laquelle elle décide de suivre Abel dans le monde du sous-sol pour espérer, par ce geste, pouvoir changer de jeu. Pour espérer voir. » Pour voir ce qui s’y passe, pour voir ce qu’elle doit voir. Comme si le fait de plonger dans le sous-sol du monde visible, le sous-sol invisible du jeu, allait lui permettre, justement, de trouver enfin son je » son jeu dans le monde. Justement, Abel lui semble pouvoir lui apporter ce relief, par de l’ extra-ordinaire. » Mais ici la quête tourne mal – à cause de l’argent comme on l’a vu – et commence alors la descente aux enfers. A la fin du film, Abel raconte à Ella qu’il a toujours été du côté des perdants. Pour lui, jouer veut dire gagner ou perdre de l’argent. Tandis qu’Ella met son je en jeu. Finalement, les joueurs » titre du film ne jouent pas au même jeu. Serait-ce la raison pour laquelle l’histoire d’amour entre les je » n’aboutit pas, sauf à la mort. Et qu’Ella repart seule. Mise hors-jeu ? Notes [3] Sur Jacques Henriot et la fécondité de sa réflexion sur le jeu, on pourra consulter Sciences du jeu et en particulier l’hommage du premier numéro [4] Henriot dit précisément que l’homme est un être incapable par nature de coïncider avec lui-même. » Je reformule ce passage en utilisant le terme dé-coïncider » qui a été introduit par François Jullien dans son ouvrage Dé-coïncidence. D’où viennent l’art et l’existence ? Grasset, 2017 et dans son cours public du 25 janvier 2017 quand les choses coïncident …, qu’il n’y a plus de jeu, plus rien ne peut arriver …, c’est mort »
projeté à l'Escurial dans le cadre de "Lycéens au cinéma" Bonnie and Clyde est un film sorti en 1967, il a été réalisé par Arthur Penn. Les rôles de Bonnie et de Clyde sont joués par Faye Dunaway et Warren Beatty. Il y a trois personnages secondaires très présents dans le film, Buck Barrow, Blanche et C. W Moss, joués par Gene Hackman, Estelle Parsons et Michael J. Pollard. Le film est à croisée de plusieurs genres film policier, drame, romance et biopic. Ce film évoque des événements actuels car il se situe dans le contexte de la grande crise qui s'est abattue dans les années 1930 sur les Etats-Unis, et on est, de nos jours, au milieu d'une nouvelle grande crise économique. On peut donc dire que le film trouve des échos dans notre actualité. Il est intéressant également par la réalisation qui nous fait entrer dans l'histoire de Bonnie et Clyde et nous emporte. Bonnie and Clyde raconte l'histoire de Bonnie Parker, serveuse dans un restaurant, et de Clyde Barrow, un ancien détenu. Il raconte leur rencontre puis leur vie de fugitifs, passée à commettre des braquages de banques. La traque se fait plus importante après que Clyde a tué un employé de banque en s'enfuyant. Le gang Barrow » est composé de Buck Barrow, le frère de Clyde, de Blanche, la femme de celui-ci et de C. W Moss, un garagiste qu'ils rencontrent en chemin. Au début du film, le générique est composé de bruits de clichés d'appareil photo et de vraies photos de Bonnie Parker et de Clyde Barrow, ce qui permet de se rendre tout de suite compte que l’histoire est vraie et nous informe sur l'histoire de ces deux personnages historiques. D'ailleurs, le physique des acteurs est très ressemblant de celui des vrais Bonnie et Clyde. Les répliques sont crédibles et les acteurs jouent magnifiquement bien. La musique joue un rôle assez important dans ce film, puisque, dans des scènes qui se répètent lorsque le ''gang Barrow'' prend la fuite, la musique est toujours entraînante, presque amusante, et dans ces moments-là elle fait presque penser à de la musique country. J'ai réellement aimé ce film car il mêle amour, action et humour. Je suis très sensible au niveau des images dès que l'on voit un peu de sang, j'ai du mal à regarder le film. Mais Bonnie and Clyde nous raconte une histoire si touchante, tellement bien jouée par les acteurs et mise en scène par le réalisateur que j'ai pu supporter toutes les scènes qui auraient pu me paraître choquantes. Je conseille réellement ce film à tout le monde, il est riche en mouvements de caméra et en procédés de montage et nous fait aimer, comme les Américains des années 1930, Bonnie Parker et Clyde Barrow.
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